Nos illustres méconnus !
Posté par BernartZé le 16 mai 2008
(Non, il ne s’agit pas des « Tournesols » !)
Vive la nouvelle chanson française !
Si cela n’avait pas déjà été fait depuis plus d’une décennie, je lancerais volontiers cette franche exclamation.
Au fil des ans, les découvertes musicales sont devenues légions.
Il y en a pour tous les goûts, tous les langages, toutes les formes d’expression artistique. C’est bien.
Pas toujours heureux (question d’opinion), mais c’est bien que vive tant de diversité. Les auteurs-compositeurs-interprètes sont de plus en plus souvent reconnus pour leurs multiples qualités et leur polyvalence est justement appréciée.
J’en suis ravi pour…eux !
Sans les nommer, histoire de ne pas faire de jaloux, j’ai le loisir et le plaisir d’en apprécier réellement plusieurs.
Et de me demander pourquoi la France et ses habitants, les Français et autres résidents de toutes origines, légalement –ou pas- installés sur notre bon vieux territoire, ont la mémoire qui flanche. Ils ne se souviennent plus très bien de ceux qu’ils ont aimés il y a à peine vingt ans, par exemple.
Les modes passent. Les grands élans ont la vie courte, les petits émois prennent parfois de l’ampleur, et j’ai bien du mal à comprendre que…l’on puisse être infidèle !
Comment font les gens ?
Certains d’entre eux, en tous cas, ne semblent pas curieux au-delà d’une brève période : un single (autrefois…45T) et puis s’en va ! Et puis plus rien.
Passé le printemps ou l’été (souvent), plus rarement l’hiver ou l’automne (mais ça arrive aussi !), les coups de cœur s’avèrent sans suite.
Et presque plus personne ne se soucie d’autrui, au-delà d’une saison. On ne s’écrit plus, on ne s’envoie plus ni carte postale, ni nouvelles, et l’on se dépêche…d’aller faire tourner en boucle un tout nouveau « titre » sur sa platine CD.
Et là, moi, je dis non !
Pas d’accord !
Du tout !!
Non mais, c’est quoi ces manières de sauvage ?!
N’êtes-vous pas seulement capable d’un minimum de suivi dans vos sentiments ?
Pas même titillé par une curiosité légitime qui vous ferait vous inquiéter de savoir (je n’ose écrire « découvrir » !) ce qu’il est advenu, ensuite, de l’artiste qui vous avait fait passer un véritable bon moment…sur la piste de danse, le temps d’un été, ou bien lors d’un charmant tête-à-tête…seul avec vous-même, aussi, peut-être ?
Non ?! Pas plus que ça.
Pas davantage intéressé par son travail et ses créations suivantes ?
Attention à vous !
Si vous venez de considérer ces deux derniers mots en italiques comme des termes barbares et obsolètes, vous allez sentir le vent de ma révolte vous souffler dans les voiles !
Ne vous étonnez pas alors de vous retrouver aux antipodes, coursé par ce diable de Hollandais Volant !!
Sûrement le résultat de ma méchante humeur…
Bon ! Revenons à plus de mesure.
Retour en arrière.
Rembobinez votre mémoire et rajeunissez de vingt ans, au passage.
Je suis sûr que vous vous souvenez tous (pour une fois, je laisserai volontiers en paix les amnésiques de tous poils) d’une chanson…d’un tube, d’un hit –pour parler intemporel- intitulé « Cœur de loup »…
Une seconde, je vous aide : « Cœur de looouuuup »… ?
Ah ! Vous voyez, ça commence à vous revenir. Je l’aurais parié !
Et oui, comme beaucoup, vous aviez succombé à ce rythme aussi irrésistible qu’effréné !
Et telle la cigale, vous aviez chanté, puis dansé plus d’une saison ; vous vous étiez même enhardis au point de gigoter dans tous les sens, hurlant et hululant à la lune à pleins poumons !
Ensuite ? Quand l’hiver fut revenu, qu’avez-vous fait de ce beau souvenir ?
Rien, pour la plupart. Vous êtes passés à autre chose d’extrêmement important ; c’était certainement primordial.
De retour à la vie quotidienne, vous ne vous êtes (majoritairement ?) plus trop souciés de ce bon souvenir.
Outre LA rentrée (…de septembre ! mais il y en a tant d’autres, chaque année, puisque tant de départs…), moult occupations vous ont vite de nouveau accaparés : la vie de famille, le travail, l’érosion journalière, son œuvre sur votre vie (…)
Et sans vous en rendre compte (malheureux !), vous vous êtes dépêchés de reléguer, paroles et musique de cette chanson, à la cave ou au grenier, suivant vos possibilités immobilières.
Si vous aviez réellement écouté les paroles de « ce morceau », vous vous seriez vite rendu compte du talent du bonhomme.
Heu, pardon !…de Philippe Lafontaine, puisque c’est de lui qu’il est ici question.
Affable, en apparence, il ne peut être, selon moi, absolument pas résumable à ce seul 45 tours (eh oui ! au siècle dernier… !).
Ceux qui ont lu ses textes, dès son premier album (« FA MA NO NI MA ») sorti en France (mais dix ans et quelques précédents albums de retard pris sur sa Belgique natale !), n’ont pu qu’être frappés par son goût du verbe moqueur, ses jeux de mots, ses allitérations et autres jongleries de funambule avide de fendre l’air de sa plume, toujours en équilibre instable, avec l’envie d’aller haut, tout là-haut !
Réduire Philippe Lafontaine à un seul titre, serait aussi injuste…révoltant… innommable que de parler seulement des « Tournesols » à propos de Van Gogh !
Pas moins !
Alors ne comptez pas sur moi pour vous établir une liste de ses morceaux les plus incontournables !
Non seulement, il y en aurait beaucoup…beaucoup trop, mais surtout je préfèrerais nettement que vous jugiez (et donc écoutiez !) par vous-mêmes.
Ce qui me fait penser que j’ai failli oublier un autre « détail » d’aussi grande importance : son univers musical.
C’est bien simple, la meilleure façon de le résumer (cette fois c’est envisageable, parce qu’il s’agit là d’une large invitation musicale !) serait d’emprunter le titre de son quatrième album (paru en France) : « Folklores imaginaires ».
Ça me semble on ne peut plus juste et -incroyablement ?- précis. C’est tout ; c’est ça. C’est tout à fait cela !
Ainsi, il est possible…d’imaginer toutes les influences musicales qui le nourrissent. De toutes les couleurs, de tous les pays, y compris celui qu’il s’est inventé et qu’il est presque seul à habiter ! Je ne pourrais pas mieux dire…
Enfin, s’il y avait une justice immanente, ces « quelques » lignes ne resteraient pas sans effet, ni sans suite. Elles déclencheraient dans l’heure, le jour ou la semaine suivante (restons raisonnable !), un élan de curiosité vers cet artiste, digne de ce qualificatif et/ou de cette dénomination !
A suivre (ce qui ne m’étonnerait pas !)…
« P.S. » :
http://www.philippelafontaine.com/
Outre le rappel du talent d’un artiste en particulier, ce billet a le mérite de souligner une fâcheuse tendance de notre société contemporaine, à savoir la consommation « fast food » de tout et de n’importe quoi. Il s’agit de consommer des créations assimilées à de vulgaires produits puis de les jeter comme des mouchoirs usagés… Infâme trahison, terrible ingratitude… Alors, que faut-il penser d’une société qui se révèle capable d’un tel comportement vis à vis des oeuvres ? De quoi sera-t-elle capable avec les gens, les êtres humains ? Et que pensez de ces amalgames si fréquents entre des produits pseudo-culturels de consommation immédiate et les vraies oeuvres qui imposent un réel regard, une sensiblité, bref un univers original ? Bon, j’arrête là les questions oratoires… Inutile de se faire mal et vive Philippe lafontaine !
c trop nul ton lafontaine c pas d’la zik ce truk !!!
les paroles en + trop nases….
viva Chrome/Zappa/Residents/etc…………vraiment sur une otre planete !!
Euh…toutes les opinions sont « estimables » à condition d’être intelligemment et suffisamment argumentées.
Votre sens (?) de la rhétorique vous a, ici, apparemment cruellement fait défaut, cher Moskar3 !
« C’est trop nul » n’a jamais été un argument recevable, venant de quiconque âgé de plus de trois ans ; désolé, il faudra trouver mieux la prochaine fois !
D’autre part…avez-vous déjà pris le temps, avant de « juger », d’écouter réellement -paroles et musiques- deux ou trois albums (au minimum !) de Philippe Lafontaine ? ; Je n’en ai pas l’impression.
Dommage pour vous ! Sans doute auriez-vous pu alors apprendre (…) et découvrir un univers qui vous semble étranger…
Chrome, Zappa…? Effectivement, cela me rappelle quelque chose…du temps de ma jeunesse (!!)
Mais au fait, concernant ces artistes, pourriez-vous me citer, là, comme ça, au débotté, quatre ou cinq lignes de paroles inoubliables et « significatives » pour vous (seul…?) ?
Bien le bonjour !…B.
Yeah !! « Don’t eat the yellow snow » !! Zappa dans l’album Apostrophes
Et les lumières nordiques ont commencé à émettre de la lumière
Et il a dit, avec une fêlure dans son oeil
Regardez dehors où les huskies vont et ne mangez pas cette neige jaune
pas poétique ça ??
;o))
Euh (bis)…déjà…deux fois le même mot dans une seule et même (première) ligne —> un peu maladroit, non ? Bon, d’accord, il s’agit là d’une traduction. Du coup -même si l’on peut toujours faire preuve d’imagination- les deux emplois du terme s’annulent et le sens (de la phrase) semble absent, légèrement égaré (…)
Quant à la suite…poétique ou pas ? C’est selon la sensibilité de chacun, disons…
Personnellement, dans le genre « sortons des sentiers battus », quitte à heurter les âmes trop bourgeoises (!), je préfère très nettement :
– « Ce soir je sors de ma poubelle pour provoquer les océans ».
Au risque de me répéter ici (voir autre catégorie « Aphorismes,… »), Lautréamont n’aurait sans doute pas renié cette citation signée d’un autre !!
Voilà bien un poète qui a su… »décoiffer » (!) avant l’heure.
… B.
Oui Lautréamont c très fort je suis d’acc avec you…
mais Zappa aussi dans un absurde dadaiste…