Du vécu (ou presque)…

Posté par BernartZé le 9 mars 2010

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Priorité à l’emploi et…à la réduction mammaire

           

            Ma décision est ferme et définitive : tout va devoir bientôt changer.   

       

     A trente-et-un ans révolus, j’en ai marre !  

Marre de ne pas être prise au sérieux, marre de multiplier les petits boulots d’étudiante attardée, marre et re-marre de n’être jamais directement regardée dans les yeux !

C’est lassant, à la longue, d’être prise pour une pomme, que ce soit par les patrons, les collègues ou les hommes.

Je vaux sûrement mieux que ça !

A force de trouver normal ce mode opératoire, j’ai failli définitivement oublier que j’avais aussi un cerveau.

    

     Alors que je suis brune, j’ai vraiment l’impression d’avoir toujours été déconsidérée comme une blonde.

Désolée pour elles, mais je n’ai rien à voir avec leurs histoires et les mauvaises blagues qui leur collent au cuir chevelu.

Personne ne parviendra à me décolorer !

Il est grand « temps pour moi de reprendre ma vie en mains » (j’ai entendu ça dans un film) et de refuser, à l’avenir, toute forme de dénigrement.

    

     Mes priorités devront, sans aucun doute, se focaliser sur la lecture des petites annonces, le pôle-emploi et la constitution d’une cagnotte.

Mais comment mettre suffisamment d’argent de côté sans un vrai travail et comment en trouver un, de façon durable, avec ce poids-là ?

Qui de l’œuf ou de la poule…?

    

     Afin de m’alléger définitivement, il paraît aujourd’hui évident qu’il me faut, sans tarder, changer de bonnet.

Pas de bonnet de bain, en caoutchouc ou en lycra, pour parader à la piscine avec une tête de tortue mal réveillée !

Il s’agit tout simplement pour moi de remonter l’alphabet d’ici peu.

Au moins d’une lettre ou deux, au minimum d’un cran.

Bien sûr je ne prétends pas que je pourrai alors me regarder en face, en me trouvant plus digne d’intérêt ou de confiance.

Réflexion faite, tout est là : pour inspirer confiance, il faut avoir foi en soi.

Et moi, je doute.

Je doute de mes capacités intellectuelles et physiques.

Je doute de mes capacités d’adaptation, en milieu professionnel, urbain et aquatique.

Je doute de tout et de son contraire ; c’est dire !

Mais cette année, c’est décidé, je vais me soigner.

    

     Prenant le problème à bras-le-corps, mon corps en mains, mes mains que je mets sur mes hanches et les bras en avant, je décide de changer.

Je vais changer d’atmosphère, de sphère sociale, de centre familial et de cercles concentriques.

Finis les ronds dans l’eau.

Il va falloir tracer, ma fille !!

    

     Selon un plan de bataille bien défini, je vais éviter de pratiquer -comme beaucoup outre Atlantique- la méthode Coué.

Je ne deviendrai pas, du jour au lendemain, la plus douée, la plus intelligente, ni la plus belle, pour aller danser, travailler ou être aimée.

Et ce ne sera pas grave !

Ce qui m’importe est de trouver ma voie et de me faire entendre.

Pour moi, être « reconnue », signifie bien plus être appréciée pour ses qualités, qu’être renommée.

Si je change de bonnet, je tiens à conserver mes nom, prénom et couleur de cheveux d’origine !

N’en déplaise à certaines, je ne me trahirai pas complètement.

« La valeur n’attend point le nombre des années »…qu’il disait d’antan !

J’ai dû ronger mon frein, moi, pour espérer seulement exister.

Je n’ai connu ni triomphe, ni victoire et je ne m’en plains pas.

Si j’ai pleuré, parfois, c’était de ne plus réussir à serrer les dents.

Des moments de faiblesse, d’abandon, de lassitude et de désespoir, j’en ai connu des tas.

Je suis toujours vivante.

Ce n’est peut-être pas la moindre de mes qualités.

    

     A présent, il est grand temps de recompter mes sous, mes vieux francs et toutes mes nouvelles valeurs européennes.

Ça va coûter bonbon !

A moins que la Sécu n’accepte de prendre en charge mon excédent mammaire.

C’est idiot, à la veille de l’intervention, je me demande encore quel peut bien être le poids d’un sein et de combien je serai délestée !

On m’a parlé de grammes par centaines, j’ai l’impression qu’il faudrait m’en enlever des milliers.

Pourvu (tout de même) que ma poitrine ne finisse pas par accoucher d’une souris ou d’un rat de laboratoire transgénique !

J’ai un peu peur.

    

     J’ai conscience que demain ne sera pas synonyme de révolution.

J’aspire, plus humblement, à évoluer, quitte à heurter certains esprits susceptibles.

Je compte sur leur intelligence pour s’en remettre rapidement.

     Je me veux résolument optimiste : si je regarde par-dessus mon épaule, mon avenir est bel et bien derrière moi !

           

            Et si le Prince Charmant n’existe sans doute pas, je suis certaine de bientôt réussir à me voir offrir le travail qui saura me combler…

 

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(© 2010/droits réservés) 

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