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C’est la vie !

Posté par BernartZé le 3 juillet 2010

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La belle inconstance 

(variation sur un même thème)

           

            Je t’aime, je te hais ; je te quitte, reviens-moi.

Et puis quoi encore ?!

    

     Jusqu’au bout, il lui aura fallu supporter les quatre temps de sa valse.

Hésitante, mais pas trop, elle l’avait habitué à ne jamais l’attendre où elle ne serait pas.

    

     Dans les tous premiers temps, il n’avait pas compris pourquoi elle pouvait s’absenter avec tant d’insouciance.

Il ignorait encore que, s’il y avait un trait impossible à imputer à son caractère, c’était bien celui-là.

Elle avait toujours été inquiète et jamais désinvolte.

Elle avait toujours fait en sorte de se montrer attentionnée, jusqu’au jour où elle n’avait plus pu.

Plus pu…par temps d’orage, ou quand ses forces venaient à lui manquer, ses bras prêts à tomber.

    

     Elle n’était pas instable, elle était changeante.

Elle n’était pas capricieuse, elle était versatile.

Quitte à être trivial, elle n’était pas plus fiable…qu’une toiture ajourée et plus vraiment étanche.

Mais elle était quand même solide, dans ses tout meilleurs jours.

Sous son chapeau mi-long, une partie déguisée et l’autre en pointillé, elle paraissait indifférente, sans l’être réellement.

    

     Curieusement, leur histoire commune avait débuté de manière peu conventionnelle.

Sur un malentendu, une confusion les avait rapprochés et afin d’éviter une méprise, ils avaient tenu à dissiper toute forme de quiproquo.

Pas moins que ça !              

     petitespresso.jpg  

Un certain nombre d’espresso plus tard, ils s’en étaient allés, chacun de son côté, leurs lignes de bus nocturnes divergeant finalement.

Le lendemain midi, au réveil, aucun des deux n’avait téléphoné.

Aucun des deux, non plus, n’avait songé, la nuit précédente, à demander son numéro à l’autre.

Et c’est ainsi que -parfois- certaines histoires ne peuvent pas commencer.

Pas celle-là, évidemment, puisqu’ils se retrouvèrent, par hasard le surlendemain de leur première rencontre, dans le même café.

    

     Ce fut rapidement dit : ils ne seraient qu’amis, pas plus, mais pas moins non plus.

Ce qui n’était tout de même pas rien !

Par bribes, ils se mirent à se raconter naturellement leurs vies.

Quelques décennies furent ainsi passées en revue ; le temps de les revisiter et ils durent se quitter, toujours sans éprouver le besoin ou l’envie d’échanger leur numéros téléphoniques.

Le hasard saurait bien pourvoir à les réunir de nouveau !

    

     Le hasard prit son temps.

Trois semaines étaient largement passées quand ils se recroisèrent dans le même lieu.

« Le Pourquoi-Pas ? », du nom du bateau du Commandant Charcot, grand voyageur au-delà de toutes les mers.

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Ils reprirent leurs périples respectifs, chacun révélant une partie de ce qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de raconter.

Ils n’en restèrent, alors, qu’à la part visible de leur iceberg.

Plus tard, peut-être…

Tout en se dévoilant, ils prirent conscience de leurs points communs.

Enfants uniques issus de parents vite divorcés, très tôt ils avaient appris l’exode, l’exil et…les changements de domicile un week-end sur deux !

Comme de bien entendu, ils avaient connu l’absence, vécu des manques -en pagaille- et souffert d’incompréhension à répétition ; affreux !!

De là à en tirer des enseignements utiles et formateurs…

A soixante ans -à eux deux- ils semblaient…moyennement bien partis pour tracer leurs routes.

    

     Ils les tracèrent cependant.

Des routes parallèles, se recroisant parfois, aux chemins de traverses, révélant des écueils, ils parcoururent des milliers de kilomètres chacun, sans s’éloigner tout à fait.

Ils s’oublièrent, sans jamais se quitter, se retrouvèrent, sans rien savoir du temps qu’ils pourraient de nouveau partager.

    

            Une vie plus tard, à l’heure des derniers bilans, ils en riaient encore.

Puisque seule l’amitié les avait départagés, désormais ils pourraient espérer davantage.

Enfin, ils échangèrent leurs numéros de portables.

    

     Et en plus il ne pleuvait pas.

 

(© 2010/droits réservés) 

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