Du vécu (ou presque)…

Posté par BernartZé le 15 février 2012

 Du vécu (ou presque)… dans Du vécu (ou presque)... Une-belle-conversation-150x103

 Une conversation

  

            Bien menée, c’est tout un art dans l’exercice du tête-à-tête.

Bien conduite, c’est l’assurance d’un moment partagé, le privilège d’une rencontre qui se prolonge, étonne, surprend, bouleverse parfois.

 

     Le tumulte du dehors ne peut y trouver place et non plus l’importun qui voudrait s’immiscer.

Résumé à deux êtres, le monde demeure immense lorsqu’il n’est pas nié.

Inspiré de ce précepte, un meuble fut (peut-être ?) inventé.

 

     Un créateur, un génie, un visionnaire un jour a dessiné ce meuble.

Les chaises, les fauteuils, les canapés et les divans existaient sûrement déjà, de même que les dossiers et les accoudoirs.

Quand il survint, un matin, tout juste réchappé d’une nuit d’orages passée à se demander « comment être assis côte à côte tout en se faisant (presque) face ».

D’autres que lui auraient pu sombrer dans la folie.

Ç’eut été mal connaître le véritable caractère de ce parfait inconnu sur le point de dévoiler sa nouvelle œuvre.

 

     Epris de rhétorique, détestant la montagne (trop de cols à franchir !), il aimait l’eau, les arbres, les cimetières et un confort certain dont il avait été longtemps privé.

L’assurance de ses assises était vite devenu un souci obsessionnel.

En toute logique, après de brèves études qui ne le menèrent nulle part, il se fixa pour objectif de couper court à ses angoisses primitives.

Il se mit alors à dessiner, dès le petit-déjeuner, des cours d’eau, des forêts, des tombes, des fauteuils et des chaises.

Cela dura un temps ; celui de réaliser qu’il devait concentrer ses efforts afin de mieux les diriger pour les mettre au service d’une cause plus importance.

Bien trop inconfortable, une position ne peut longtemps se tolérer.

Et de se surprendre à rêver de créer une chaise aussi nouvelle que révolutionnaire : la chaise à deux places !

D’une pierre, deux coups : un progrès, deux bénéficiaires immédiats.

 

     C’est ainsi -à peu de choses près- que fut créée « la conversation » , non plus (seulement) l’échange verbal, mais un élément de mobilier susceptible de rendre plus intimes les discussions, les confidences et les instants d’abandon.

Rien de tout cela ne pouvant être davantage révélé, prenons le temps d’en admirer l’idée et la réalisation. 

 

     En forme de « S » couché, de moitié de signe de l’infini, de symbole alternatif Symbole-alternatif-sinusoïdal-150x89 dans Du vécu (ou presque)..., sa ligne épurée laisse pantois.

Même la grâce penchée d’une bougie flageolante 1-150x150 ne pourrait tempérer cette opinion.

 A la lumière d’une évidence, rien ne sert de discuter.

 Avant tout, quel talent d’avoir su illustrer une parenthèse enchantée au point de permettre à deux personnes de se croire -momentanément- seules au monde !

Un face-à-face, un vis-à-vis, un côte à côte au cours duquel le loisir de faire connaissance leur est offert, tout en profitant conjointement du confort de deux sièges.

  

     Les coupes peuvent plus facilement s’entrechoquer Coupe-Anytime-Guy-Degrenne-21cl-1158-€-TTC-150x150 Coupe-Anytime-Guy-Degrenne-150x150 en une telle proximité.

Alors que la solitude Tout-seul-assis-150x105,

même parfaitement assumée, évoque le plus souvent un désert à l’horizon (mal ?) assuré et un éventuel enivrement en douce.

Sans doute est-ce un peu triste ; qui n’a jamais péché lui jette la première pierre.

Mais quand il fait si froid, ne strictement plus rien ressentir -faute de meilleur- ne vaut-il pas mieux que de souffrir en vain, dans l’attente de satisfaire un besoin de consolation qui jamais ne viendra ?

Morne plaine !

  

     Bien au-delà des (clichés des) moulins à vent Moulin-à-vent-110x150 

qu’il faut de toutes façons dépasser, brasse le temps, passe l’heure, presque rien ne demeure (!)

Et de se retrouver au point de départ, celui-là même qu’il fallait fuir de toute urgence.

C’est bêta, pour le moins !

 

      S’il n’existait cette perle d’invention, ce meuble Une-conversation-136x150, cette invitation à discourir, à échanger des propos plus ou moins décousus, n’y aurait-il pas de quoi perdre tout espoir ?

Mais grâce à cette œuvre brillante, le lien social, tant décrié, peut à nouveau se réaliser.

En s’asseyant simplement, mi côte à côte mi face-à-face, et en goûtant au plaisir de se parler posément, les yeux dans les yeux, avec calme et volupté.

Dans l’absolu, voilà un passe-temps susceptible de durer des heures…pour le seul et unique bonheur des deux protagonistes.

Deux égoïstes, deux tourtereaux en herbe, deux solitaires dont les chemins se croisent enfin ?

Peut-être deux personnes toute prêtes à dialoguer.

 

     Et l’occasion de répondre au besoin élémentaire de bavarder.

En somme…la base de toute conversation.

 

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 (© 2012/droits réservés)

Une Réponse à “Du vécu (ou presque)…”

  1. Christine dit :

    Plus qu’au côte à côte des regards de deux solitaires, il invite au frôlement des mains en bras nonchalamment posés.

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