C’est la (triste) vie !
Posté par BernartZé le 7 août 2012
A l’impossible deuil nul n’est tenu
Adieu.
Plus d’espoir ; inutile d’attendre un réveil, une rupture de silence qui désormais ne viendra pas.
Pas tout à fait l’enfer, pas tout à fait la mort.
Pas tout à fait la fin d’une vie qui reprendra son cours de moins en moins droit.
Sans doute ne jugeras-tu jamais nécessaire d’expliquer les raisons qui t’ont conduite à une telle décision sonnant mon glas, au point de me faire trébucher ?
L’assourdissante punition retentit encore.
Je t’aimais, je t’aime, (et) je t’aimerai et je crains – pour moi-même – que cela ne puisse jamais changer.
C’est ainsi ; tel un chagrin inconsolable .
J’ai lutté, tant et plus, contre ma raison, les vents, mes tourments et ton ultime sentence.
Et de reconnaître mes limites : je reste bloqué entre la phase de dépression et d’acceptation ; impossible d’envisager d’en voir
la fin.
A croire que je vais passer le reste de mon existence à repenser à ce que nous avons partagé durant de longues années, à ce qui nous a fait rire (et parfois pleurer), à ce que je croyais sincère à défaut d’être immuable.
Ce qui n’est plus et qui m’avait construit jour après jour est sur le point de me détruire un peu plus.
Le plus insupportable ?
Ne pouvoir comprendre.
Les origines de ta désaffection, en forme de soustraction sans le moindre commentaire, resteront à jamais mystérieuses ; il me faudra m’en contenter.
A moi de faire avec ou plutôt sans…toi.
Remonter dans la galerie du temps , dans une enfilade d’images et de souvenirs, ne me servirait à rien, sauf à ne pas aboutir.
Je ne serai pas moins triste en songeant à ce qui nous est arrivé ; je continuerai certainement à tout remettre en question,
à commencer par moi-même, et ma détresse n’en sera pas moins grande.
Je reverrai toujours le canoë à deux places -tiens, encore lui !- qui flotterait vainement ; le lac aura eu le temps de geler ou de s’assécher, à l’occasion d’un autre film…
Désaffection, détachement, désintéressement, désamour, désinvolture, des illusions toujours plus perdues ; tous les mots et les synonymes du dictionnaire ne viendront pas à bout de ton dédain apparent.
Il ne me restera plus qu’à l’accepter pour ne pas en mourir.
Quelle grandiloquence ! Quel sens de l’exagération !
Quel manque de retenue, avant tout.
Ce n’est pas ma faute [sic] ; enfin pas complètement.
C’est aussi, si j’ose dire, l’une des conséquences de ton comportement qui a fini, m’a-t-il semblé, par perdre toute cohérence dans sa dernière ligne droite (!).
Après ton ultime signe de vie et la flèche muettement décochée, que m’est-il resté au bout du compte ?
Le sentiment, de plus en plus envahissant, d’une totale absurdité et d’un immense gâchis.
Comment ne pas le voir, comment l’admettre, à défaut de le supporter ?
Mais tout ayant une fin, je suis condamné à « tourner cette lourde page » (horrible expression couramment employée !) et à « passer à autre chose » (et de deux !).
« Reprendre en mains ma vie » (et de trois !) et concevoir (?) une toute nouvelle réalité ; ailleurs.
Où, quand, comment et surtout pourquoi ?
Je l’ignore toujours.
Il est pourtant hors de question que cette histoire me tue…
Mais désormais, comme promis, adieu.
(© 2012/droits réservés)
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