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Un peu de lecture inédite…

Posté par BernartZé le 11 avril 2013

Un peu de lecture inédite… dans Un peu de lecture inédite maquereau-bis2

Addiction

           

            Il était une fois un jeune étudiant accro aux filets-de-maquereaux-au-vin-blanc-et-aux-aromates-150x150 dans Un peu de lecture inédite filets de maquereaux au vin blanc ; exclusivement.

 

     Après s’être essayé à des variantes du genre marinade citron olive filets-de-maquereaux-marinade-citron-olive-bis1-150x90, ou sauce tomate basilic filets-de-maquereaux-sauce-tomate-basilic-bis1, il était allé jusqu’à se risquer à goûter d’improbables créations culinaires à la crème d’épinards filets-de-maquereaux-a-la-creme-depinards-150x150, voire au tartare d’algues (!) filets-de-maquereaux-a-lhuile-dolive-et-au-tartare-dalgues-150x150, quitte à mettre ses papilles en péril.

Il en était revenu et avait sagement décidé de restreindre son champ d’investigations aux filets-de-maquereaux-au-vin-blanc-et-aux-aromates-phare-deckmhl1-150x150.

Toutes les marques -à tous prix- avaient été passées en revue.

Au final…plus d’argent dans les caisses !

Adieu, donc, aux étiquettes dites de prestige et bienvenue aux « dégriffées » comme il avait coutume de les appeler.

Aujourd’hui, on parlerait communément de produits discount, plus ou moins hard, tels que cherchez-la-marque-bis1prix-gagnant-bis-150x78l.p.-bis1filets-de-maquereaux-carrefour-discount-bis1; esthétiquement excitants non ?!

Beaucoup de blanc, un peu de bleu et plein de place laissée libre pour en imaginer le goût…

 

     Au bout du compte, il dut s’avouer qu’il  ne faisait plus tellement la différence entre toutes les déclinaisons d’une même recette.

Filets de maquereaux + vin blanc + aromates ; à force de mariner, son palais ne se sentait plus de devoir choisir.

Tous ex-aequo, vive le maquereau !

 

     « Thriller dealer night » apprit vite où se ravitailler à moindre coût.

Un marché parallèle de conserves lui devint rapidement familier.

Ses études ?

Elles virèrent de bord, quand il les botta en touche, préférant partir en pêche.

Obnubilé par cette seule quête, il ne fréquenta ni Les Halles, ni plus tard le marché de Rungis, mais su trouver où se fournir nuitamment (!), en toute discrétion.

Toujours sur le qui-vive, il parcourait les rues en longeant les murs, allant d’un lieu de deal à un autre en se faisant remarquer le moins possible.

La prudence était sa loi, refusant par exemple de recourir aux conserves accidentellement tombées d’un camion.

Très peu pour lui ; d’autant qu’il prenait toujours soin de veiller à la « traçabilité » (terme alors inconnu) des produits proposés par ses fournisseurs.

Un petit cercle non pas d’amis mais de connaissances sûres, ce qui lui permettait de gagner du temps.

Les transactions se menaient à bon train et en confiance ; une confiance relative pour ce genre de marché parallèle.

 

     A son domicile, sa réserve était toujours sous surveillance, sa cave lui tenant lieu de coffre-fort.

Point de millésimes ; mais quelques grandes marques négociées à des prix raisonnables lui permettaient les soirs de fête de se sortir de l’ordinaire des « dégriffées ».

Il s’échappait alors…

 

     Vint le temps, le jour, l’envie où il éprouva le besoin d’enregistrer un disque-vinyle-150x150 tout à la gloire de sa marinade préférée.

Ça commençait ainsi :

            « Maquereau mon amour

               Tu ne sais pas combien je cours

               En tous sens tous les jours

               Pour ne pas être pris de court. » […]

 

Des paroles pleines d’émotion ; musicalement il se cherchait encore, faute de savoir composer et de relations dans ce domaine artistique.

Quand bien même !

Il se risqua à graver son sillon.

 

     « Thriller dealer night » était un drôle de zèbre ne connaissant rien à la zique.

Outre ses incompétences, sa voix n’était pas très assurée.

Son désir était plus fort que tout et graver un disque ne coûtait pas tellement cher en ce temps-là ; un temps où le formatage musical n’avait pas encore envahi le marché ni les ondes radio.

Ne songeant de toutes façons pas à commercialiser cet unique opus, il se contenta de l’écouter une ou deux fois et de le ranger dans un coin de son cerveau.

 

     Profitant d’un soir où il se sentait encore plus argenté, il eut l’idée de pousser plus avant sa quête de connaissance en s’aventurant dans un restaurant restaurant-japonais-150x150 japonais, espérant y trouver du poisson, du poisson, du poisson, du cru comme du mariné à
titre de comparaison.

Il trouva bien de la dorade et…de la daurade (royale), du thon rouge, du chinchard, du saumon, même de l’anguille mais point de maquereau à se mettre sous la langue.

Il ressortit déçu…tout en ayant découvert un nouvel univers gustatif.

Un déclic se produisit lorsqu’il se mit à penser que le maquereau n’était sans doute pas le plus fin des poissons.

 

     Tout d’abord, le chinchard chinchard-bis1 et l’anguille anguille-bis lui apprirent que…nom d’une fée Carabosse !, il avait certainement perdu beaucoup de temps avec ses marinades en boîtes.

Mais surtout, sa découverte du thon thon-rouge-gras-en-sashimi-bis rouge le bouleversa totalement ; au point d’admettre que cette saveur, cette chair, ce parfum, cette succulence, cette mise en bouche, cette délicate attention, cette subtile approche, était en tous points ravissante.

Son estomac, son p’tit cœur, son cerveau et son âme firent des bonds tout de go et de concert ; tout transporté il se trouva…dans une autre galaxie.

Il en revint, faute de moyens et d’autre perspective.

 

     « Thriller dealer night » avait bon nombre de qualités et un gros défaut.

Il savait très bien comment se perdre.

Tous les jours, toutes les nuits, il continua à se shooter avec ses filets ; il ouvrait les conserves « à anneau » ouverture-totale-a-anneau-150x150 comme personne, d’une seule main, la paume appuyant le travail de trois doigts.

De plus en plus accro, de plus en plus drogué et dépendant, il vivait dans son monde dont il ne sortait plus que pour se ravitailler, généralement de nuit.

Cela dura des mois et des siècles mais en définitive moins d’une année, certes intensive.

 

     La musique et la chanson auxquelles il s’était essayé vinrent lui prouver qu’elles ne lui en tenaient pas rigueur ; vraiment pas.

Au point -un beau jour, une nuit…- de le blesser avant de le sortir brutalement de son addiction.

Un soir de fièvre et de grand vent dans la tête, alors qu’il s’agitait en tous sens sur un morceau cargo-de-nuit-axel-bauer-1983-150x150 qui le faisait de plus en plus décoller à chaque écoute, il ouvrit une conserve un peu trop vivement et se coupa.

Franchement improbable de réussir cette coupure au miroir Thriller dealer night !

Et pourtant il parvint à se fendre le dessous de la lèvre inférieure d’un geste on-ne-peut-plus-maladroit.

L’histoire ne dit pas comment elle put rencontrer un « couvercle » de conserve…dans sa course aérienne ?!

Au lieu de se fâcher, il se fit prendre en photo (argentique) par un ami -qui passait par là- et décida de ne plus jamais ouvrir de boites de conserves à anneau.

Une lubie comme une autre, une décision arbitraire et définitive !

 

            Nul besoin de faire appel à Freud, Jung, Lacan et confrères pour reconnaître que cette pseudo guérison, suite à ce changement à vue ne pouvait raisonnablement pas être pris au sérieux.

Il s’y tint cependant.

Bien dommage qu’il ait refusé de s’expliquer davantage par la suite ; nul besoin selon lui de se justifier.

 

     C’est ainsi que, tout à sa nouvelle vie, le bon breton qu’il n’avait jamais cessé d’être su taire sa passion grandissante
pour le kouign-amann ; mais c’est une autre histoire…

 

maquereau-2-bis2

kouign-amann-bis1

 

 

 

(© 2013/droits réservés)

 

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