Et bonne année !

 

C’était donc ça !

 

            Rien que ça et malheureusement pas davantage.

 

     Il avait longtemps attendu en rêvant , assis dans son coin.

Et rien ou presque n’était finalement venu.

Croyant aux promesses entendues, il avait espéré au-delà de son imagination.

Quelle naïveté !

Le comble  (!) était qu’on lui avait promis monts et merveilles pour dissimiler l’imposture finale.

Aucune magie, pas d’enchantement véritable  et la fin de certaines illusions dès la petite enfance.

 

     De quoi démarrer sa vie par une dépression anticyclonique  carabinée !

Il n’avait pas huit ans.

Effroyable, insupportable, terrifiant…

La vie n’était ni mirobolante ni magique, juste quotidiennement cruelle et difficile.

Le Père Noël  n’existait même pas ; il l’avait appris encore plus jeune à ses dépens dès l’âge de cinq ans.

La maîtresse de maternelle lui avait aussitôt intimé l’ordre de se taire quand il avait voulu partager cette découverte avec ses petits camarades tant il avait été désappointé.

Sitôt rentré à la maison il n’avait pu s’empêcher d’annoncer triomphant « Vous vous rendez compte, la maîtresse elle croît au Père Noël ! » ; mais il était touché et déstabilisé.

Ses parents, à l’origine de cette révélation, avaient tenté de lui expliquer, de le consoler ; en vain.

Le début d’une interminable série de désillusions…

 

     Le désenchantement devint son lot quotidien, comme une marque de fabrique.

Et la vie sut lui…fabriquer une destinée sur mesure !

 

            Quand sonna l’heure  du grand départ, il n’avait pas vécu, faute d’avoir su cesser d’attendre.

Mort à 97 ans (tout de même !) il n’avait fait que s’étirer douloureusement  tout au long de son interminable parcours d’obstacles.

Une vie pour rien en somme…

 

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