Et voilà les jours de colère revenus !
J’enrage, je fulmine, je peste, je coup-de-pieds donne dans les plinthes et tous les bas de portes !
Rien ne contient ma colère ; à quoi bon la retenir ?
J’ai toutes les raisons de faire trembler les portes et les fenêtres et de claquer les murs !!
Si de plus pouvaient se démembrer les meubles (déjà) bringuebalants et les portes-fenêtres mal isolées, ce serait l’achèvement d’une œuvre de destruction massive.
Que tout s’écroule enfin…sur moi.
La colère est retombée ; à bout de forces, il n’est plus question de boxer le moindre miroir ni de crier aux oreilles du moindre mur.
Le déploiement d’énergie serait vain et le cri inaudible.
A force de se tenir le ventre et les côtes, le courage de lutter fait défaut et la grimace a gagné du terrain.
Le temps de la colère a fait place à celui de l’orage puis de l’épuisement ; le renoncement n’est plus loin ; il suffirait d’un (mauvais) signe de plus pour lâcher prise et se coucher sur le flanc comme une bête prête à mourir qui a admis que son heure -l’ultime- était venue.
Toutes les heures blessent, la dernière tue et nous roule sur le corps telle une armée de moissonneuses !
Le scénario étant déjà écrit, pourquoi faudrait-il bêtement chercher une échappatoire alors que notre fin est inscrite en nous dès nos tout premiers vagissements ?
Si certains ont envie de pleurer, qu’ils le fassent ; qu’ils pleuvent sur leur sort en cascade jusqu’au tarissement de la source !
Le temps est assassin, quelle découverte !
Tant de luttes pour parvenir à ce résultat : ; nous ne sommes pas tous Dorian Gray (bien heureusement).
La vie ne sert à rien d’autre qu’à nous éprouver…et à nous révolter.
Voilà de quoi réveiller une légitime colère !!
(© 2014/droits réservés)