C’est la vie !
Posté par BernartZé le 3 juillet 2014
Viendrait le temps de la fin de la valse…
…du temps.
Serait-ce quand les paupières en un fondu au noir effacent définitivement toutes les images, les souvenirs et les regrets aussi ?
Closes et muettes à jamais oublieuses ; grâce leur soit rendue.
Qu’une plaque de cuisson puisse aujourd’hui ressembler à une table de mixage (et inversement) n’a plus rien d’étonnant.
Quand frémissent les légumes au fond du wok jaillissent les notes d’un logiciel d’ordinateur
.
Plus besoin de ou de pouvoir composer ; il suffit de savoir bidouiller sans être regardant et exigeant en matière de « création artistique » !
Détonent les notes de musique …
En cuisine, l’art de faire chanter les aliments est devenu un exercice de style allant de leur préparation -taille et coupe- à la façon de les dresser (le fouet n’est jamais loin afin de les faire tenir en place) sur une assiette.
Sans même parler de l’intitulé du plat toujours extrêmement recherché et poétique poussé à son paroxysme, du genre « Lamellibranchage de concombre en folie » …ce qui ne signifie strictement rien en Français classique, si l’esthétique est irréprochable il reste généralement aux plus gros appétits à se débrouiller seuls pour se sentir apaisés.
Peu de chance qu’un joli rouget croûté à la seiche à l’ancienne, salsa d’olives aux poivrons suffise à les contenter !
Dommage pour ce si beau filet à l’âme délicate qui a pu regretter de ne pouvoir entrer seul en scène après une brève cuisson vapeur.
Le temps des compotes et des confitures
faites maison semble presque révolu ; on ne s’éclaire plus à la bougie depuis très longtemps
sauf pour créer une atmosphère intimiste ou de profond recueillement ; les appareils photos ne ressemblent même plus à ce qu’ils sont censés être ou faire
.
Le temps de l’argentique serait (très) passé, à tel point que seuls les mordus du 8ème art ou les plus que centenaires ayant connu la plaque photographique utiliseraient encore ce genre de tyrannosaure !
Quitte à perdre la…boussole autant envisager de passer la main.
Il est d’étranges soirs où à cent-cinquante ans il puisse paraître logique de partir en fumée , en fin de compte(s), enfin.
Il est d’étranges soirs où les fleurs n’ont plus d’âme…et les humains non plus.
La lune était sereine et, ayant cessé de jouer sur les flots, elle plongea dans l’oubli…
Grand merci à Hazem Chaabani pour ses contributions photographiques (involontaires et longue distance)
(© 2014/droits réservés)
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