Faussaire !
Posté par BernartZé le 28 septembre 2014
Θεόφραστος
Théophraste, il s’appelait Théophraste !
Rien à voir avec le philosophe grec ou le médecin journaliste totalement inconnu et oublié s’il ne restait le prix littéraire portant son nom (rendez-vous en novembre chez Drouant pour les parisiens branchés), ni même avec Gaston Leroux.
Non, le mien était un peintre grec ; un peintre pas un pâtre, les deux n’étant cependant pas incompatibles.
Calme et tranquille (selon son jardinier) comme un bateau sur une eau plate , il navigua allègrement entre impre- post- et expressionnisme.
A croire qu’il avait eu tout le temps de vivre et de découvrir la nature en moins de trois-quarts de siècle.
Rêveur et solitaire il aurait pu fondre en dépression si ce n’était son incommensurable curiosité envers son entourage ; un appétit qui lui évita bien des périls.
Heureusement pour lui il n’était pas plus du genre à hurler à la lune claire que de peindre ce style de paysage (d’un goût pictural assez discutable), pas même selon la technique pointilliste ; du reste il ne s’y est jamais essayé.
Non, ses bateaux avaient l’air nettement plus ancrés dans le paysage ; question de regard et d’acuité visuelle sans doute.
Certains de ses compatriotes devinrent plus tard comme lui ou d’autres des peintres de la cécité ; ne les ayant pas fréquentés il ne put en prendre ombrage et ses toiles restèrent lumineuses (un paradoxe vue sa mine de papier mâché) , mettant souvent en scène d’infimes détails du quotidien .
Il mourut (comme tout le monde) sans…rien savoir de celui qui avait porté son prénom trois siècles avant lui.
Au fait qui c’est ce type portant pinceaux que je ne connais pas le moins du monde et dont je n’ai jamais vu la moindre œuvre ?!
(© 2014/droits réservés)
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