Épilogue
Posté par BernartZé le 9 novembre 2014
Épilogue
Je n’aurai pas le temps, dit-elle, je n’aurai pas la force…
Je ne saurai jamais si j’ai été aimée ; je l’ai cru, lui ce prince pas même charmant quand il me contait son amour infini.
Avant que de le percer à jour, ses mots avaient su toucher mon cœur fondu dans le vide.
M’a-t-il rendue heureuse alors que j’ai cru mourir tant de fois ?
Certains jours peut-être, bien malgré lui.
Tant de routes s’étaient décroisées depuis lors , autant de chemins de traverse empruntés ; elle avait eu l’occasion de trépasser plus d’une fois, puis de ressusciter toujours.
Ce soir-là, assise par terre au coin du feu
elle s’était replongée dans la lecture du « Pavillon d’or » (se laissant à nouveau bouleverser) tout en dégustant un bouillon gyozas
(en prenant bien soin de délaisser les raviolis) ; le mariage lui avait semblé idéal.
La fatigue aidant, entourée d’une chaleur faussement apaisante, elle aurait pu se laisser aller à se laisser partir.
Combien de fois dans sa vie avait-elle rêvé d’une telle opportunité !
Et puis et puis…elle se dit qu’à près de quatre-vingts ans elle pourrait s’accorder du repos, à défaut de pouvoir s’aimer ; se trouver un peu belle avant que ne s’achève la nuit.
Finir de vieillir, peut-être.
Et si le temps faisait son œuvre…
(© 2014/droits réservés)
Publié dans C'est la vie ! | Pas de Commentaire »