Oh combien tu nous manques !
La cruauté de ton insuffisance fait froid dans le dos ; ton absence a anéanti bien des vies en devenant omniprésente.
Pour certains court la maladie d’amour, tandis que d’autres subissent toutes les conséquences de ta fuite ; lâche, tu es bien lâche quand tu nous files entre les doigts !
Même si les deux « phénomènes » ne sont nullement liés, ceux qui ont le malheur de les avoir conjugués ne sont plus là pour témoigner de leur calvaire ; partis les premiers, ligne droite pour le cimetière ; paix à leurs âmes !
Pour compenser ta déficience certains se dopent de toutes les manières imaginables, voire les plus impossibles : médicaments (re)connus et autres psychotropes plus ou moins nocifs pour la santé ; celle-ci étant déjà naufragée à quoi bon d’ailleurs s’efforcer d’en prendre encore soin ?…
Tout part à vau-l’eau et tout se détériore.
Et cette effroyable impression de sentir le sol se dérober ; les pieds bégayent puis ânonnent, la mémoire flanche, la concentration se délite.
Plus les jours (les années parfois) passent plus il s’avère difficile de s’arracher du fond de son lit : la volonté et l’envie se sont évanouies, de même que les muscles pour parvenir naturellement à retrouver la position verticale .
Tenter de marcher un peu avant de tituber …
L’acuité du regard de Giacometti laisse pantois ; combien de luttes de souffrances et de terribles combats ne devine-t-on pas dans toute son œuvre ?
Alors toi la sérotonine qui manque à l’appel de ceux qui n’ont plus de courage et qui se sentent inexister depuis de longues années : espèce de molécule tarée, de neurotransmetteur qui ne transmet plus que des idées noires et l’envie de mourir illico presto !!
Tu n’es pas digne…d’exister et pourtant sans toi nos vies sont en péril et en déséquilibre de moins en moins stable.
Si je meurs, prends garde à toi…
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