‘Bouleversification’
Posté par BernartZé le 19 juillet 2015
Et dire qu’elle est morte…
Hanté depuis mon enfance par ces simples mots, je ne saurais jamais dire combien -des décennies- plus tard je demeure bouleversé par ces vers.
« Elle avait pris ce pli… »
J’avais neuf ou dix ans quand je suis tombé en pâmoison à l’issue de ma lecture.
Tombé à la renverse, la gorge serrée prise par l’émotion, je suis resté un long moment interdit avant de tenter de comprendre ce qui m’arrivait.
Et je ne compris pas jusqu’à ce que mon intellect accepte de laisser place à mon affect.
Un jour de grande découverte !
« Elle avait pris ce pli… » et je fus soudain autre.
Les mots dits à haute voix raisonnaient de plus belle en me faisant écho ; plus je les relisais plus je m’emplissais de la douleur d’un père.
Jusqu’à ce qu’elle fût mienne au point de la porter sur mes frêles épaules.
Et avec volupté je me suis noyé à mon tour.
Avant de remonter pour lire d’autres poèmes…qui tour à tour m’ont à nouveau laissé pantois.
J’étais fou évanoui noyé ressuscité et meurtri du bonheur de partager un tel vécu.
Aujourd’hui je suis vieux, comme tous je compte mes morts ; mes doigts n’y suffisent pas pourtant ma foi dans la poésie demeure, comme la joie et la douleur .
Mais je ne puis croire en Toi…
(© 2015/droits réservés)
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