L’œuvre du temps
Posté par BernartZé le 4 novembre 2015
Mise-à-jour du passé
Les jeunes (djeuns ?) sont surprenants quand ils trouvent le temps de se souvenir que leurs aînés ne sont pas tous déjà morts et enterrés.
Qui n’a pas été négligent, qui n’a pas oublié d’écrire à ses grands-parents en pensant qu’un autre jour, il serait toujours temps ?
Et puis certains sont morts et il était trop tard pour leur écrire leur répondre donner de ses nouvelles en les embrassant.
Au siècle dernier on écrivait encore avec une et de l’encre ; quelle veine pour grand-maman (veuve de surcroît) qui dans sa boîte-aux-lettres découvrait une enveloppe et reconnaissait l’écriture d’un de ses petits-enfants.
Elle avait le loisir de la lire et de la relire en oubliant un court moment ses peines et sa solitude ; les enfants et les adolescents ne devinent pas combien ils peuvent faire chaud aux cœurs oubliés.
Et dire qu’un égard aussi simple pouvait prolonger une vie.
Même un petit bonjour d’un goût discutable suffisait parfois à susciter un bref bonheur.
Ne sommes-nous pas tous coupables de tels manquements mis sur le compte de l’insouciance et de la jeunesse ?
Inconscients, ne sommes-nous tous pas un peu responsables des morts que nous avons accélérées ?
Tout cela est sans doute dans l’ordre des choses…
(© 2015/droits réservés)
Un entre-deux affectif que j’ai eu bonheur à connaître. Adolescente j entretenais une correspondance hebdomadaire avec ma grand-mère. Seul regret, la perte de la plupart de nos échanges lors de migrations et déménagements.
Malgré tout la carte postale résiste au courriels et autres sms !