Tassement progressif
Posté par BernartZé le 18 février 2016
A force de…
…boire la tasse, j’ai préféré me réchauffer l’âme et le corps en avalant un bouillon.
« Roule ma poule ! » me disais-je avec une familiarité que je m’accorde parfois dans les moments les plus critiques, histoire de redoubler d’efforts et de trouver le courage de résister à l’envie de me laisser aller et de me coucher.
S’il suffisait de se le dire pour parvenir à garder la tête hors de l’eau !
Si seulement serrer les dents permettait de ne pas plonger dans de sombres abysses ; en existe-t-il d’ailleurs des plus claires ?
Quel pléonasme plein d’une splendide ironie quand on y songe !
La vie semble plus que jamais désespérément drôle lorsque de fâcheux hasards nous font entrer dans un monde parallèle où l’ordre et la beauté ne sont plus, encore moins le luxe ou le calme ; quant à la volupté… !
Quelle sombritude dans ce regard ; quel chaos sur mon lopin de terre.
Au bout de mes nuits, alors que le jour refuse (souvent) de se lever, il me faut m’arracher de ma parce que…je ne sais plus ; peut-être pour ne pas me sentir davantage humilié, réduit à un état larvaire ?…
Se consoler jusqu’à plus soif, au-delà de l’ennui de ne plus se sentir vivant, est un brin consternant ; toute forme de « dignité humaine » est révolue à l’heure où le vide s’empare d’un être, le réduisant à rien ; à chacun de se faire une idée de son néant.
En plein cœur de son propre hiver il devient donc primordial d’user de substances liquides et licites.
Plutôt que de recourir à la violence retournée vers un corps ne pouvant plus se défendre, mieux vaut boire un bon bouillon de poule les deux mains collées sur le bol pour se réchauffer.
Mais voilà que l’on touche le nœud du problème.
A moins de trouver le temps de faire mijoter une carcasse de poule afin d’en extraire soi-même le jus, il faut recourir à des expédients sans doute moins naturels, sous forme de cube ou de brique …devenue aujourd’hui introuvable dans notre petit hexagone.
Ou bien tester un bouillon surgelé façon poule au pot …sans aucun goût de poule si ce n’est celui des légumes ; beuh !
Ou bien (en ultime recours) filtrer à l’aide d’un chinois une « poule aux vermicelles » dont seule grand-mère avait le secret pour n’en garder que le liquide ; une passoire à thé peut également faire l’affaire avec un peu plus de patience.
Tous ces efforts pour accepter l’absorption d’une pilule trop amère ; c’est pathétique !…
(© 2016/droits réservés)
Vous avez, ma foi, fait bon usage de toutes les morceaux du volatile.
Qu’elle fut Crèvecœur, noire du Berry ou Gâtinaise importe-t-il ?
Tant qu’à se voler dans les plumes avant d’en terminer,
autant que ce soit avec panache et canotier !
(d’accord avec vous : hors de saison. Mais on a la classe ou pas !)
https://youtu.be/pum1ZV3WitI
Ah ! Momo…Mistinguett et d’autres (tombés dans l’oubli) ; tellement marqués par leur époque (et vice versa) que j’ignore ce que les « enfants » de ce siècle en savent ; leurs noms évoquent-ils quelque chose pour eux ?
Cela dit, je me suis toujours demandé le pourquoi du succès de Maurice Chevalier outre-atlantique.
Sa décontraction son charme (bof !) et sa gouaille passaient pour typiquement français aux yeux des Américains.
Franchement…vous sentez-vous représentée -vous une « fille du sud »- par ce gars de Ménilmuche ?
Tout son art consistait peut-être dans le port du canotier et le maniement de la canne ?…
B.