Délires et débordements

Posté par BernartZé le 29 mars 2016

Lindt Excellence Noir 64% Satin

Nuits de satin noir

  

            La volupté de ne plus être…

 

     Revenait chaque nuit le même cérémonial.

Assise sur le lit elle diminuait l’intensité de la lampe de chevet avant de rallumer la bougie cendrée Bougie gris soie…qu’elle achetait par lots de six afin de pouvoir la remplacer dès qu’elle considérait qu’elle ne ressemblait plus à rien, faute de cire.

Alors, quand la lumière se faisait plus douce, elle pouvait commencer.

Avec un soin immense elle sortait délicatement la tablette de son emballage cartonné en prenant garde de ne pas la casser ; surtout pas !

L’enveloppe d’aluminium scellée était le dernier obstacle à franchir prudemment.

Sans se vouloir trop résistant il préférait parfois se déchirer plutôt que de se laisser faire ; un couteau était souvent nécessaire pour éviter un effroyable dommage.

Et enfin s’offraient de nouveau à sa vue les carrés magiques Dix carrés d'excellence plein de promesses ; mats et brillants, fins et subtils.

Tout en brûlant d’impatience elle s’appliquait à découper (sans les « rompre » !) les carrés deux par deux sur la longueur puis un par un au moment de les savourer.

Procéder autrement aurait été un sacrilège.

Et alors…

 

   Elle portait à ses lèvres le chocolat avec autant d’attentions que d’abandon et pour varier ses sensations elle dégustait des demi-carrés, les appréciant aussi en « double épaisseur ».

Seule l’expérience permet de découvrir une saveur légèrement différente.

Elle retrouvait enfin son paradis perdu qu’elle avait eu à peine le temps d’apercevoir dans sa jeunesse.

Enfin réconfortée elle sombrait, ivre et repue.

 

     Se sachant maniaque et obsessionnelle elle n’envisageait pourtant plus de se guérir depuis longtemps.

Elle se sut dépendante à l’issue de la première nuit où elle avait dégusté deux tablettes sans même avaler une gorgée d’eau.

Et puis la porte devint de plus en plus étroite ; son corps se révolta atteignant ses limites.

La maladie mit fin à ses nuits blanches.

 

            Enfin…

 

 

Une mort sucrée - Claude Tardat, 1986  Nights in white satin - The Moody Blues (1967) 

(© 2016/droits réservés)

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Digression

Posté par BernartZé le 26 mars 2016

Téléphone à manivelle

Dieu, que tu étais jolie ce soir au téléphone

  

            Vous si charmante étiez l’autre jour si belle.

            Ravi par vos paroles, porté par l’émotion

            De vous entendre sourire au creux de mon oreille,

            Je me pris à rêver par pure dévotion.

 

            Pouvoir vous célébrer serait mon ultime vœu

            Avant de m’en aller où vous ne serez pas ;

            Vous dire enfin aussi que vos robes ici-bas

            M’ont bouleversé au point d’étouffer mes aveux.

 

            Votre allure, vos alliances, vos manières votre esprit

            M’ont à jamais marqué, me mettant au défi

            De me taire à jamais ; alors je me suis tu

            Et c’est pourquoi vous ne m’avez pas reconnu.

 

     Bigophone C’était hier ou bien dans une autre vie.

Il n’importe pas davantage de savoir qui fut à l’origine de ce jeu d’échecs.

Sans être dupes nous avons trop longtemps fait semblant de nous croire différents des autres, capables de nous sauver in extremis.

Parler durant des heures pour extirper le mal de nos cœurs et de nos âmes ne fit rien passer d’autre que l’envie de poursuivre notre vie à deux.

Tu avais beau me téléphoner d’un ton léger sous de futiles prétextes Jacqueline Delubac (Mon père avait raison, 1936), tu savais bien que nous ne pourrions pas échapper à l’inéluctable.

La fin de route était toute tracée.

Mais quel talent fut le tien pour nous permettre d’éviter le cynisme et l’acrimonie !

Je t’en saurai éternellement gré.

 

            Aujourd’hui nous sommes seuls, chacun de notre côté.

 

 

Tout contre (SG)

Sacha Guitry (par Marie Madeleine Gérard) 

(© 2016/droits réservés)

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Perpétuité

Posté par BernartZé le 23 mars 2016

THE AWFUL TRUTH, Irene Dunne, Cary Grant, 1937

La guerre des sexes

(…est-elle toujours de mise ?)

  

            Le renvoi dos-à-dos de la femme et de l’homme Dos-à-dos constituera-t-il bientôt un sport de combat officiellement inscrit au programme olympique hiver comme été ?

 

     Sous prétexte que les sexes Sexes ''opposés'' semblent symboliquement indiquer des directions opposées, et que l’histoire de l’humanité nous a été présentée sous un angle biaisé Ève créée par Dieu à partir d'une côte d'Adam, selon la Bible. Fresque du plafond de la chapelle Sixtine réalisée par Michel-Ange (1509) (de quoi s’en battre les côtes !), certains voudraient perpétuer l’idée d’une rivalité sans fin entre ces deux créatures, avec ou sans Dieu omnipotent.

Qu’ils se complètent ou qu’ils se concurrencent ils ne peuvent officiellement plus résumer à eux seuls la notion de couple.

Même si d’autres droits ont été (difficilement) enfin reconnus et que certains esprits sont encore à la traîne, l’homme et la femme piétinent encore en société comme dans leur home sweet home.

Certaines acquisitions se feront-elles jamais ?

Après avoir tout entendu : de « L’avenir de l’homme est la femme » (très belle formule poétique…ne pouvant plus vraiment tenir ; désolé Grand Fou) à « la femme est un homme comme les autres » (ou inversement), il vaudrait peut-être mieux admettre que ces deux-là seront toujours comparés, quoi qu’ils fassent.

Et qui dit comparaison sous-entend souvent nivellement ; comme si un être humain pouvait faire l’objet d’une fiche qualitative tel un article à vendre !

 

     Afin de retrouver une once de légèreté souvenons-nous d’un temps ancien plus doré où cette guerre de ménage fit le bonheur des cinéphiles, celui de La Screwball comedy.

Appellation dérivée du baseball -sport national américain- en référence à un tir à la trajectoire imprévisible, ces comédies des années 30 et 40 étaient drôles intelligentes loufoques et souvent insensées ; menés à un rythme d’enfer les dialogues fusaient en tous sens (et non-sens).

Le principe était simple : les contraires s’attirant, l’homme et la femme faisaient longtemps semblant de se détester avant de finir inévitablement par s’aimer.

Cet exercice de style spirituel a accouché de subtiles variantes sur un même thème confinant au génie absolu.

Tout l’art et le plaisir consistait à jouer avec des mots échangés à vive allure servis par des comédiens éblouissants et une mise en scène chorégraphiée avec une incroyable précision.

Mais au-delà de ces apparences, la comédie dénonçait les travers d’une société sexiste (notion universelle !) méprisant les classes dites inférieures et préférant l’argent à l’amour en dépit du ridicule…avant de trouver pour certains la raison.

Ruptures mariages divorces et remariages servaient de prétextes à des joutes verbales dignes de notre ancien temps.

Renversant !

 

     La femme avait la part belle, intelligente à l’esprit acéré, le couteau entre les dents ou…sur la tête Un couteau sur la tête.

Comment ne pas citer L'impossible Monsieur Bébé (Howard Hawks,1938) et tant d’autres chefs-d’œuvre […] de ces mêmes années ?

Alors que nous avons eu le bonheur de goûter à des échanges de haute volée Vacances, 1940, il nous faudrait aujourd’hui nous contenter de querelles d’argent twistées entre deux tweets Twist again (Serena & Novak) ; décompte de temps et de sets passé à courir après la Balle ; revendication légitime mais d’une volée plus basse.

 

            Triste siècle…

 

Suivez cet avion (Patrice Ambard, 1989)  Heureusement…un brillant hommage à (re)découvrir en urgence.

(© 2016/droits réservés)

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Un conte anhumain

Posté par BernartZé le 20 mars 2016

Le poids des ans

Le poids des ans

 

            Quelque part, au fin fond de l’Australasie vivait dans un zoo un Flamant rose.

 

     Gentiment surnommé Elder il était veuf depuis plus de vingt-cinq ans, sa compagne n’ayant pas survécu à une attaque de moustiques plus terribles et tenaces que le vent ou le froid cette année-là.

Inconsolable il avait mis longtemps avant de parvenir à faire son deuil au point d’inquiéter gravement les médecins et les soigneurs voués à s’occuper de plus de quinze-mille âmes.

Tous ces habitants partageaient le bonheur de vivre sur près de douze-mille hectares.

Chacun était spécial et unique mais Elder, par son histoire incroyable sans doute, avait une aura particulière.

Il avait beaucoup voyagé, vécu deux guerres et avait été laissé pour mort lors d’un massacre quand il avait douze ans.

Seul un miracle et une intervention divinement humaine l’avait sauvé ; de multiples opérations beaucoup de chaleur et des soins répétés durant près de deux ans lui avait permis de passer d’un presque trépas à une seconde vie.

 

     Dix ans passés avec son alter-égo en talons rehaussés d’une belle nuance de rouge, le deuil, et puis un autre amour au regard pesant Shad qui l’avait captivé dès leur première rencontre entre deux eaux et des branches d’arbre.

Shad était intense hypnotique et secrète ; après dix mois d’amitié ils s’étaient avoués d’autres sentiments, se confiant davantage.

C’est ainsi qu’il avait partagé la perte de ses enfants Slim et Slima quand elle vivait au Zimbabwe.

Leurs peines les avaient réunis ainsi qu’une admiration réciproque ; longs avaient été leurs périples jusqu’en Australasie.

 

     Le jour de son anniversaire il ne cessa de danser sur un pied et puis l’autre, sans parvenir à savoir s’il se sentait heureux d’avoir vécu un demi-siècle ou bien s’il déplorait d’être vivant malgré l’âge et les deuils.

Shad tenta vainement de le rassurer ; les bougies Flamme ascendante se consumèrent en des flammes ascendantes.

Le gâteau plein d’artémies Artémies et de trucs à quinze-mille bouts d’antennes ne le ravit pas faute d’appétit.

Il fit semblant de se réjouir alors qu’il était un peu las et ailleurs.

 

            Demain quatre-vingts ans ; il volera encore…

 

 

time concept, selective focus point, special toned photo f/x

(© 2016/droits réservés)

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Champêtre en ville

Posté par BernartZé le 17 mars 2016

Belle des champs

Belle des champs

 

             Ignorant les secrets de son cœur, Perrette ne se savait pas aimée.

 

     Elle avait vingt-cinq et une fille de deux ans qu’elle élevait seule.

Vivant dans un petit deux-pièces au sud d’une grande ville elles avaient vite pris leurs repères et leurs habitudes après un emménagement précipité sept mois plus tôt ; Chloé marchait déjà bien et avait fait plusieurs fois le tour du propriétaire en traînant derrière elle son petit animal Chien en bois avant de donner son assentiment ; lui s’était contenté d’un « wouaf wouaf ! ».

Après un emploi précaire, Perrette avait eu la chance de trouver une place pour une durée indéterminée dans un supermarché asiatique Supermarché asiatique fort bien rangé.

Folle de vermicelles de riz Soupe vietnamienne aux crevettes et vermicelles de riz et de sashimis Sashimis elle était aux anges !

Naviguant sur Patins à roulettes entre les rayons elles se sentaient utile et dans une forme olympique, tout en faisant mentalement ses emplettes du jour.

 

     Elle rêvait encore d’embrassades Embrassade et de fleurs en pétales étalés Pétales de fleurs.

Seule avec sa fille elle se disait heureuse mais au fond de son cœur elle ne pouvait ignorer un sentiment amer, un regret, une angoisse qui revenait la surprendre parfois.

Elle avait peu d’amies, pas d’ami, et ne songeait pas réellement à une nouvelle rencontre.

Quand déboula dans sa vie un bouquet de jonquilles et de gypsophiles Bouquet jonquilles et gypsophiles.

D’un jaune éclatant, d’une harmonie racée, elle le reçut une après-midi de printemps, encore plus stupéfaite que surprise.

Un seul mot sur une carte vous !

Pas plus d’explications que de signature.

Un mot unique qui l’intrigua la bouleversa et lui fit peur avant de pouvoir envisager un hommage ou une attente.

Un gigantesque Point d'interrogation lui barrait la vue, l’empêchant de penser.

Incapable d’imaginer qui pouvait bien être l’auteur de cette offrande, elle se perdit en conjectures avant de devoir renoncer.

Sans doute ne saurait-elle jamais s’il s’agissait d’un client croisé entre deux rayons ou d’un voisin de palier timide et maladroit.

     C’est en retournant au bureau de poste Bureau de Poste près de son domicile qu’elle crut comprendre.

Dans un espace clos Espace elle avait eu un tête-à-tête de dix minutes avec un conseiller qui ne l’avait pas convaincu.

Il lui avait paru étrange, semblant la regarder intensément, troublé et incapable de lui vendre le moindre « produit ».

Il avait même failli tomber de sa chaise !

Il n’avait rien dit de plus qu’au revoir, mais elle était ressortie avec un sentiment bizarre.

 

            Le bouquet s’est fané ; il ne s’est jamais déclaré et elle n’a jamais su qui lui avait fait livrer ces jonquilles.

 

Jonquilles 

(© 2016/droits réservés)

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Fin programmée

Posté par BernartZé le 14 mars 2016

La chute d'Icare, par Henri Matisse (1947)  Chut !

Chute chut !

(restons dignes)

 

             Mieux vaut se taire que de trop s’épandre…

 

     En société s’il est de bon ton d’être poli et d’avoir l’air avenant, il est également préférable de dissimuler ses faiblesses et ses peines.

Par égard pour autrui le visage de façade doit sembler lisse calme et serein, et son air harmonieux ne jamais laisser transparaître la moindre crispation.

Question d’éducation !

De même que l’on ne grimace pas, on ne se plaint pas ; c’est interdit, c’est la règle.

Le sourire est de mise en toutes circonstances.

Point de triste mine Visage de façade quelles que puissent être les douleurs de l’âme ou du corps.

Ce serait indécent.

 

     La bonne éducation a cela de charmant qu’elle nous guide toute la vie, nous permettant de rester discret, sans faire de faux plis ni d’ombre sur la photo de famille ; sourire forcé mine réjouie à jamais prise dans les flashs Smile.

De discussions insipides en jeux de société façon Scrabble les maux ne se révèlent pas.

Parfois à demi-voix, en tendant bien l’oreille, se laissent entendre des discordances évadées d’un passé lointain.

Mais il n’est pas certain qu’elles ne soient pas (audibles) simplement pour mieux cacher ce qu’il faudrait garder secret.

Qui sait ce qui serait révélé en cas de perte de contrôle après avoir longtemps joué au chat et à la souris en toute innocence ?

Alors que les autres nous voient tels que nous sommes, on ne connaît de soi qu’une image inversée dans le miroir.

On se connaît plus ou moins ; ils croient voir ce qu’ils pensent que l’on est…

Dans ce flou artistique comment parvenir à se découvrir réellement ?

 

     Telle la quadrature du cercle se chercher revient à perdre son temps, faute de ne jamais pouvoir se trouver.

En plein courants d’air on s’enrhume, en pleine confusion on se perd !

Alors, quand certains ne cessent…d’éternuer, d’autres essayent de s’oublier entre deux faux semblants censés les soulager de leur peine de vivre ; et d’expérimenter des « solutions » multiples et infinies qui soulagent pour mieux les faire tomber plus bas.

Double peine.

 

            La chute ne saurait plus tarder…

 

 

La chute d'Icare (Guy Moigne, 2004) 

(© 2016/droits réservés)

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A mourir de rire

Posté par BernartZé le 11 mars 2016

Diabolique...

C’est drôle

(plus ou moins)

 

            Les années passent et nos anniversaires reviennent avec souvent moins de joie.

 

     Le cœur n’est-il plus à la fête ou n’avons-nous plus rien à souffler de ces traditions de l’enfance qui donnaient l’occasion de s’extasier devant un gâteau illuminé et dégoulinant parfois de trop bons sentiments OLYMPUS DIGITAL CAMERA ?

Une dizaine de bougies histoire de marquer le coup et puis hop !

Les consciences étaient supposées (ensuite) tranquilles ; que la paix soit avec tous !

Noël en plein automne…

L’harmonie pour certains n’était pas de mise ; étrangère, hors de propos, hors saison.

D’une fausseté presque indécente.

 

     Autre violence : des gifles en rafales pour apprendre l’avis indiscutable ; amen !

L’hiver durait jusqu’au printemps et au-delà…

Qu’importe la météo quand il gèle en enfer ; les corps se glacent, les os se brisent et pleuvent autant d’hématomes et de giboulées en mars qu’en avril ; toutes les saisons se confondent.

 

     Fallait-il être imbécile pour se croire apte à se sauver tout seul ?

 

            Pour certains la chance, le courage la force ou l’entêtement ; pour d’autres autant de lassitude que d’épuisement avant le renoncement.

 

     Tous les petits poissons ne deviennent pas grands…

 

Mandarine bien saignante  Déconfiture à faire…

(© 2016/droits réservés)

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Label enfance

Posté par BernartZé le 11 mars 2016

RICKSHAW WALLAH

Poussette

  

            J’ai « traîné » mon enfant partout ; partout partout.

 

     Avant même qu’elle ne vienne au monde, je me suis exercé dans le jardin à pousser tirer tracter en tous sens son premier véhicule Poussette canne ; super confort, doubles roues motrices avant, pliable à souhait ( !), je le lestais de deux http://www.dreamstime.com/stock-images-black-bowling-ball-d-illustration-isolated-white-background-image34557034 en attendant le grand jour.

Lorsque l’enfant parut je fus surpris de la trouver aussi légère…tout en comprenant mon erreur logistique : j’avais oublié l’étape cruciale du Landau bébé !

Censé être plus à même de soulager sa tête et sa colonne vertébrale durant sa première année…nous nous en passèrent fort bien tant elle semblait heureuse en promenade ; ouf !…ma carrière de père avait failli démarrer sur de mauvaises roues.

Quelques coussins moelleux et le tour fut joué.

 

     Nos échappées quotidiennes nous menaient parfois loin à l’occasion de courses en ville qui nécessitaient d’emprunter le réseau des bus Bus obligeant à monter à l’avant… quitte à embouteiller son accès et à retarder tout le monde.

Quand je repense à toute la gymnastique et aux figures imposées pour réussir à nous faire une petite place parmi des gens aux visages parfois peu accueillants sans parler des aimables commentaires grognés à demi-voix…je me dis que je devais être (sans le savoir) un sacré sportif !

Plus fort qu’un développé couché le pliage de poussette nécessite dextérité, force dans les Mains, et courage ; une épreuve que faute de paternité il n’est pas possible d’appréhender.

 

     Vint le jour où, marre de n’avoir pas de voiture (pas même sans permis) et de galérer dans des transports en commun préférant mettre en touche certains, je m’offris un rickshaw.

Si si !

Et de m’improviser rickshaw-wallah Rickshaw-wallah (petite sonnette en prime) en plein centre-ville avec ma fille pour seule et unique passagère.

On ne se remet jamais complètement d’un voyage en Inde.

 

     Nous vadrouillâmes partout tant que cela l’amusait.

Vers l’âge de onze ans elle préféra prendre le bus pour aller à l’école tandis que mes forces commençaient à décliner.

Mon véhicule sans moteur en prit ombrage, définitivement parqué au garage.

Je pris un peu de repos.

 

            A bientôt vingt-cinq ans -retournée vivre dans le pays de sa mère- elle rit encore de moi en repensant à ses années de jeunesse.

La poussette motorisée Poussette motorisée (rose pour les filles évidemment !) a paraît-il été inventée depuis ; trop tard pour nous.

 

     Il me prend encore parfois à rêver de « pousser » un landau à moteur électrique (atmosphère, atmosphère !) monté sur quatre grosses roues vroum vroum ; fier comme un paon de promener ma fille dans tous les parcs de la ville…

 

 

Poussette 4x4  (suspensions hydrauliques !)

(© 2016/droits réservés)

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Intergalactique

Posté par BernartZé le 7 mars 2016

Monsieur cramoisi

Des choses sérieuses

  

            Ce monde n’est pas le mien.

 

     Je ne serai jamais une grande personne ; je ne veux pas devenir un Fruits et Legumes !

Pas davantage chinois sans chapeau Champignon de paille que vivant dans les bois en famille Champignons des bois à l’ombre des arbres avec le risque de m’enrhumer à la moindre averse.

Je refuse obstinément de finir en boîte Golden mushrooms (Flammulina velutipes) (renonçant peut-être à un avenir doré) ou tranché en lamelles fines façon grand chef Lamelles de champignons blancs.

Mon avenir est tracé, je finirai seul en sanglots.

 

     Je ne suis pas devenu un roi dans ma propre vie ; faute de divertissement, je suis plein de misères de stupeur et d’ennui.

Le petit prince plein de promesses n’a pas su grandir, sa vie le navre au point de lui faire honte.

Incapable !

Incapable de se dépêtrer de problèmes insolubles qu’il s’est lui-même inventé, dans l’espoir sans nul doute de susciter l’intérêt ; mais le doute demeure…

Honte à celui qui n’a pas su percer sa chrysalide pour son achèvement ; être presque morné !

Son cœur était trop faible et son âme trop lâche ; trop pris dans ses glaces.

Chasseur finalement exsangue Qui va à la chasse... ; plus blanc que neige ou bien innocent et coupable à la fois ?

Comment dire ce qu’il vaudrait mieux taire sous peine de n’être jamais cru ?

Comment oser l’indécence de l’aveu ?

 

     La vie ne peut être prise au sérieux, sinon comment croire à l’ampleur du désastre annoncé…finalement avéré ?

Et comment accepter d’être complice de tant de duplicité ?

Se fourvoyer parfois mais sans jamais se vendre ; mieux vaut se perdre que de signer un pacte avec ces grandes personnes bouffies d’orgueil à force de sérieux.

Leur quête semble plus vaine que nos petites vies.

 

                – « Un quoi ?

                – Un champignon ».

 

Le Monsieur cramoisi plein de sérieux et d’importance ne pouvait compter que sur lui et sur ses gros doigts.

La Une simple rose du Petit Prince pouvait tout attendre de lui et de sa détermination à combattre ses ennemis pour la protéger.

 

     La naïveté est-elle encore ici-bas ?…

 

 

Le Petit Prince et sa rose  Mouton  Oh ! Combien vous nous manquez

 (© 2016/droits réservés)

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Absurde (et plus encore)

Posté par BernartZé le 4 mars 2016

Lab a.m.

Une enseigne

(et deux arbres)

 

             Pleine de lumière entre…un traiteur chinois et une Porte cochère du XIXème siècle.

De (très) loin un myope aurait pu croire qu’un institut de beauté se trouvait là tout prêt à lui prodiguer ses soins…par la magie de ses néons.

 

     Quand il dut prendre rendez-vous pour un bilan sanguin à la veille de ses trente ans, il comprit sa méprise en allant en repérages.

Bilan hématologique Quelques ponctions plus tard ses globules rouges et blancs avaient été comptés et il apprit que sa numération globulaire était normale…mais pas tout à fait.

Du côté des leucocytes ses polynucléaires éosinophiles n’étaient pas blanc-bleu.

Au prix d’un combat permanent ils se multipliaient plus vite que la lumière en une concurrence irréfrénée Éosinophilie.

Selon les médecins « avertis » qu’il consulta, cette éosinophilie galopante pouvait aussi bien révéler une allergie respiratoire qu’une maladie de peau, voire une forme de cancer lancé sur de bonnes bases.

Tout et n’importe quoi faute de preuves ; et pourquoi pas une dégénérescence maculaire Dégénérescence maculaire ?

Merci aux  grands et petits pontes et à tous les autres bons à rien apprendre !

 

     Les années passèrent.

On lui parla de maladies auto-immunes et d’un futur contrarié ; on lui parla beaucoup sans l’entendre ni lui apporter de réponses ; encore moins le soigner.

Et on le laissa se perdre Ombres et brouillard - Woody Allen (1991) seul au milieu d’un brouillard de maux de plus en plus récurrents.

Ses « leucocytes éosinophiles » firent des dégâts sans le tuer ; ils lui gâchèrent simplement l’existence en se reproduisant maladivement ; avec excès mais sans que l’on pût jamais justifier leur élan généreux ni dénombrer les dommages collatéraux de cette guerre intestine.

Par curiosité envie et un brin d’autodérision il émigra vers l’outre-manche The fog made in London, histoire de voir si le ciel y était plus bas ; match nul !

 

            Il pleut, il pleut, bergère ; rentrons nos moutons blancs gris et noirs…

Il pleuvra toujours, ravalez donc vos larmes amères de peur que ne débordent baignoires et bacs à sable.

La vie est ainsi faite qu’elle nous surprend en nous étourdissant de tous ses coups bien assénés.

 

     Et de nous en remettre parfois (mais pas toujours) ; révérence !

 

 

Kafka (by EvJones)  Kafka encore…

(© 2016/droits réservés)

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