Vœu pieux
Posté par BernartZé le 28 avril 2016
L’heur du partage
« Qu’un ami véritable est une douce chose ! ».
Les temps sont -de plus en plus- durs.
Chacun cherche son amour perdu ou pas encore trouvé, son chemin, son chat ; les chiens rentrent généralement d’eux-mêmes à la niche.
Tous (ou presque) ne rêvent que de communiquer au reste de la terre entière leurs états d’âme, leurs grands et petits malheurs, leurs recettes culinaires ou leurs derniers achats de .
Ces sujets éminemment essentiels que se doivent de maîtriser les individus en alerte permanente (à un degré proche de l’alerte attentat) font le bonheur des réseaux dits sociaux ; ceux-là mêmes où tous se connaissent bien, discutent partagent commentent aiment ou détestent…sans s’être jamais rencontrés.
De vrais amis !
Ceux qui ne suivent pas ce mouvement sont rapidement mis à l’index, exclus boutés hors de la sphère omnipotente à coups de talons…de marque évidemment .
Les chaussures porteuses de pics sont également les bienvenues.
Il n’est pas bon de nos jours de ne pas posséder, en plus d’un ordinateur, une tablette numérique et un téléphone portable very smart capable de tout faire (sauf le ménage et la lessive).
Quelle hérésie de se contenter aujourd’hui d’un téléphone fixe avec fil impossible à décoller de chez soi !
Celui-ci a beau avoir l’air incroyablement humain (et chaleureux ?) il ne sert bêtement qu’à téléphoner.
Totalement obsolète…comme ce mot d’ailleurs !
Les relations sociales ne tiennent plus à un fil mais à la capacité de réagir avec le plus de promptitude possible, quitte à ne pas prendre le temps de réfléchir.
A quoi bon d’ailleurs perdre de précieuses minutes à penser avant de faire des copier/coller de photos et de vidéos choc ou d’une dizaine de mots écrits par d’autres et magnifiés par autant de fautes d’orthographe ?
Puisque l’important est d’être le premier à transmettre une nouvelle information, peu importe son degré d’intérêt ; tous la trouveront forcément primordiale.
Pendant ce temps certains continueront à essayer de partager autrement, des idées des réflexions ou des doutes, sans pour autant se prendre plus au sérieux que s’ils éternuaient dans leur mouchoir ni informer personne du nombre de leurs atchoums.
Si de nouvelles connaissances donneront peut-être lieu à des amitiés naissantes, elles ne se feront, pour être avérées, qu’après des jours des heures et des nuits de conversations plus ou moins tranquilles mais toujours sincères.
Une coutume de la vieille école datant d’un autre siècle !
Et pour briser quelques solitudes, un brin de supposé porter chance.
(© 2016/droits réservés)
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