Détournement
Posté par BernartZé le 1 mai 2016
La nuit je (me) mens
Je fais de l’accrobranche et des sauts à l’élastique du fond de mon lit.
En plein cœur de la Drôme je bondis de montagnes en rivières avec mes chaussons de nuit .
C’est ainsi que je t’ai rencontrée vers trois heures ; le temps de t’offrir un bouquet de circonstances et de roses les pieds encore dans le vase, je m’envolais plus loin.
Un coup d’œil au réveil au-dessus de ma tête , il était grand temps de redescendre dans la plaine pour poursuivre mon voyage.
Sautant d’un pied sur l’autre et parfois les deux joints j’ai fait des courses pour la journée : des pour la vue et de jeunes pousses
pour m’emplir de vigueur.
Dopé bio je pouvais repartir de plus belle et reprendre mon rêve de vie.
J’ai croisé un mi-roir qui m’a regardé à moitié de travers ; peut-être me trouvait-il grise mine.
Au lieu de me sauver à toutes jambes je lui ai simplement souri d’une légère grimace indolente.
Et j’ai repris ma nuit jusqu’au bout du mensonge.
Malgré la sentence de ma montre-gousset j’ai refusé de croire qu’il faisait jour et qu’il me fallait déjà me relever pour tout recommencer à zéro.
Trouver la force de repartir au combat n’était pas au programme de ma nuit.
Alors j’ai poursuivi mon rêve ; par chance je t’ai recroisée ton bouquet à la main, mais c’était à ton tour de n’avoir pas le temps ; dommage.
J’avais perdu mes bottes magiques ; tant mieux elles étaient pleines.
J’ai repris mon petit vélo abandonné contre un arbre dans ma tête folle et j’ai pédalé comme un beau diable pour tenter de me rattraper par la branche.
J’ai pédalé, j’ai pédalé…
Je me suis réveillé ahuri, un cordon autour du cou.
(© 2016/droits réservés)
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