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Quand ‘ça’ ne devrait pas être

Posté par BernartZé le 3 juin 2016

V.L.

Sépia

  

            Quelque chose dans l’image avait déjà commencé à craquer.

 

     Des éclairs indigo puis des teintes brunes étaient venus jeter un trouble sur l’apparence parfaite d’une pose de magazine.

A présent une certaine langueur, une douce mélancolie étaient devenues perceptibles.

C’était indéniable ; et pourtant elle continuait à faire tout son possible pour tenter de dissimuler les traces d’une existence qu’elle n’avait pas rêvée ainsi.

L’évolution avait été lente, sournoise, faussement tranquille.

Autrefois le bonheur lui semblait être une promesse que la vie saurait lui tenir.

Une évidence dans laquelle tous l’avaient confortée.

Ses parents bien sûr puis ses amies de lycée ; on l’enviait un peu sans trop la jalouser.

Un jour elle lut dans les yeux de son chat un soupçon d’inquiétude Regard félin ; même son ronronnement se faisait entendre plus gravement.

 

     Le glissement avait été progressif, tout en douceur ; apparemment heureuse, pour un temps encore.

Le mécanisme avait commencé à s’enrouer Mécanisme quand elle avait pris conscience que quelque chose n’allait plus entre eux.

Tout en s’aimant ils paraissaient moins se comprendre ; des silences prolongés avaient abouti à des moments d’agacement puis de rejet.

Leurs dos s’étaient tournés précédant le premier geste malheureux, presque rien, juste une main levée oui.

Mais non ce n’était pas grave, un simple incident.

Quand cela se reproduisit elle se rassura vite en se disant qu’elle n’avait rien senti ; elle prit note de sa déception.

Le désarroi vint peu après, quand elle réalisa sa mauvaise humeur quotidienne dont elle était forcément responsable.

Elle n’avait plus vingt ans, lui non plus, et les années d’insouciance avaient passé exigeant plus d’efforts quotidiens et de compromis ; les attentions firent alors place à l’amertume.

Vint la colère.

 

     Lorsqu’elle s’abattit elle s’effondra d’un coup, médusée, abasourdie.

Elle se releva hagarde sans même songer à le regarder tant elle ne pouvait s’expliquer ce qui était arrivé.

Des doigts levés Jour de colère (extrait) - Carl Theodor Dreyer (1943) l’accusèrent des maux reçus avant qu’elle ne puisse trouver le courage de réagir.

Il lui fallut des années pour admettre son innocence.

 

            Malgré la honte qui l’entravait toujours elle réussit à porter plainte.

 

 

Police

(© 2016/droits réservés)

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