La logique est ailleurs
Posté par BernartZé le 24 juin 2016
Pourquoi tant de haine ?
Et la lumière (se) fut…
En ces temps avancés où tout le monde -ou presque- se photographie toutes les deux minutes sans doute afin d’informer le reste de la planète de son actualité brûlante ou d’une jeunesse qui perdure, certains récalcitrants s’entêtent à fuir l’objectif.
Soit qu’ils ne supportent pas de se voir en peinture, soit qu’ils aient peur que leur âme ne leur soit dérobée en un clic, ils rasent discrètement les murs.
Certains souffrant gravement de dysmorphophobie il n’est pas même envisageable pour eux de croiser le regard accusateur du miroir ; il suffit d’un nez jugé trop long d’une bouche trop petite ou d’un sourcil plus haut que l’autre pour que le divorce soit consommé sans possibilité d’harmonie.
C’est oublier au passage qu’un visage humain n’est jamais symétrique.
Quand vient le jour où il nécessaire de se faire tirer le portrait, pour un renouvellement de passeport ou de carte d’identité par exemple, l’angoisse vient à pointer le bout du nez (!)
Il n’est évidemment pas question de faire un selfie avec un téléphone mobile perché en bout de ligne (peu pratique pour les myopes et les muscles atrophiés !) ; non seulement il demeure des personnes n’éprouvant pas le besoin (ni l’utilité) de s’encombrer d’un portable autre que leur ordinateur, mais en plus les photos ne serait pas estampillées .
Une seule solution : la cabine photographique (pas de publicité pour une marque déposée) ; une épreuve…à double titre !
Sachant que le résultat sera -forcément- désastreux, il faut non seulement se munir de monnaie (la généralisation du paiement par carte bancaire ne semblant pas à l’heure du jour), mais en plus prier de toutes ses forces, même pour les agnostiques, dans l’espoir de réussir à offrir la meilleure des figures le jour J ; autant jouer à la roulette !
Passons sur la gymnastique qui consiste à se caler à la bonne hauteur ; ceux qui n’ont jamais pu retenir dans quel sens se visse et se dévisse…un pas de vis partent avec un sérieux handicap.
Le plus dur reste à faire : respecter toutes les normes exigées pour obtenir une tête certifiée conforme.
La garder droite en fixant l’objectif, l’expression devant être neutre (atone ?) la bouche fermée.
Interdiction de sourire (ou de grimacer), histoire de paraître plus aimable ; hors de propos !
Le visage devant être dégagé, le port du en plein hiver est formellement interdit.
Enrhumons-nous, c’est pour la bonne cause.
En un souffle les cinq photos sont délivrées, sans temps de séchage.
Catastrophe (attendue) : c’est quoi cette mine de papier mâché et de mort-vivant ?!
Pire qu’une tête à faire peur, l’air de porter toute la misère du monde sur les épaules (hors cadre)…quelques minutes avant d’aller se pendre.
Sûr qu’à l’enterrement de grand-maman il y avait moins de sinistrose dans l’air.
Ces photos, dites conformes, révèlent un âge que l’on ne se savait pas -déjà- avoir ; dont acte.
Mais…un « visage dégagé » sous-entend de laisser largement voir un cou offert (nulle trace de cette norme dans les textes) ; le port du est formellement interdit !!
Photos rejetées, dossier en attente ; « tout » à recommencer.
Dans cette cabine photo il y aurait tellement mieux à faire, mine de rien….
(© 2016/droits réservés)
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