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En temps et heurts

Posté par BernartZé le 31 octobre 2016

L'heure d'hiver

Changement d’être ?

  

            Donc, voici l’hiver de notre déplaisir qui vient officiellement de reprendre ses quartiers.

 

     Et les débats sans fin ont repris de plus belle depuis vingt-quatre heures, entre deux ou trois catastrophes de plus ; voilà qui tranche singulièrement avec les sujets dans l’air du temps que sont les attentats les inondations les séismes et les élections plus ou moins primaires !

A quoi bon revenir sur la famine au Sahel qui n’intéresse plus les médias depuis belle lurette ?

Il est tellement plus important et utile de discourir d’un jet lag hivernal d’une soixantaine de minutes !

Cela permet de multiplier les Micros en donnant l’impression à n’importe quel passant que son opinion intéressera le plus grand nombre, le mettant ainsi en valeur.

Ainsi est offerte à chacun l’occasion de se plaindre de geindre Wooin ! ou de rouspéter.

Il est si facile de n’être jamais content.

 

     Et si au détour d’un changement d’heure nous pouvions en profiter pour changer de caractère ?

Cette suggestion s’adressant aux bénévoles il est sensé d’imaginer que les natures optimistes ne se porteront pas candidates…à moins de leur promettre de gagner une voiture ?

Perdu ! Ce n’était pas un jeu.

Partant du principe (de l’hypothèse pour les plus sceptiques) que nous sommes tous le produit et le résultat de la somme de nos gènes -de nos gênes aussi- de notre éducation de nos rencontres et de nos aléas, comment se réformer lorsque le dysfonctionnement s’avère intolérable ?

A chacun de définir ce qui lui semble nuire dans ses propres travers, l’empêchant de s’extirper de sa La toile.

Le déterminisme est-il si empreint de nous que nous ne puissions pas nous en sortir…vivants ?

Nous mourrons tous un jour, la chose est entendue, mais dans quel état et après quelle succession de drames et de luttes intestines ?

Rarement pour le meilleur, nous nous consumons de l’intérieur à force de faire feu vainement de tout bois.

Autant faire de nos ruines un feu sans artifices, un feu de joie Un feu de joie éclairant brièvement la dernière de nos nuits !

 

            Replongez-vous, pensées, au fond de mon âme !…quand mieux vaut taire toutes nos suppliques.

 

 

Yeh Yeh - Matt Bianco, 1986…I say yes !

(© 2016/droits réservés)

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Le malade (malgré lui)

Posté par BernartZé le 28 octobre 2016

Piquer du nez

Tomber pour la France

  

            De fatigue de sommeil ; assis debout s’écrouler partout.

 

     Le jour où un pot de crème glacée Crème glacée chocolat (anonyme) s’est échappé de mes mains alors que je le dégustais j’ai compris que j’avais un petit problème.

Le bruit de la cuillère m’a réveillé, hébété.

Quarante-huit heures plus tard en pleine après-midi j’ai littéralement plongé tête la première dans un autre pot Pot de glace ; la soudaine fraîcheur de mon nez mouillé m’a subitement sorti de ma torpeur.

Le contact en lui-même n’était pas désagréable -il faisait chaud- l’odeur encore moins, mais se réveiller brusquement la tête dans son goûter a tout de même quelque chose de légèrement déstabilisant.

Lorsque la semaine suivante j’ai surpris le chat en train de prendre sa pelote de jeu Coussin pelote de laine pour un coussin l’inquiétude m’a gagné.

Lui avais-je transmis le virus du sommeil ?

 

     Nous avons dû tous deux consulter ; lui un vétérinaire, moi un spécialiste du sommeil.

Valmont (le chat, pas le vicomte) s’en est sorti avec un diagnostic soulignant un besoin de repos nettement supérieur à celui de courir en quête d’aventures félines.

De mon côté je fus décrété Narcoleptique ; ainsi étais-je né alors que je l’avais toujours ignoré.

Mon hypersomnolence s’est confirmée au fil des années et j’ai appris l’existence dans la langue française du mot « cataplexie ».

Ah oui ! Effectivement mes muscles manquaient souvent de tonus et l’âge n’a évidemment pas pallié cette déficience.

D’où l’obligation d’être prudent, de se faire une raison (plusieurs en fait !) et de cesser de manger des glaces en plein hiver pour ne pas bêtement m’enrhumer.

 

            Les avantages de la narcolepsie ?

Elle apprend à ne compter sur strictement personne et surtout pas sur soi ; elle attire la compassion et la « compréhension » de ceux qui préfèrent vous laisser en paix plutôt que de s’informer sur une maladie qui leur fait un peu peur.

Comment les en blâmer ?…

 

  

Le grand sommeil (1982)  Zzzzz... 

(© 2016/droits réservés)

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Drôle de rencontre

Posté par BernartZé le 25 octobre 2016

Mes roues

Poisson volant

  

            Il s’était littéralement jeté sous Mérou céleste comme plongeant en apnée.

 

     Par inadvertance, dans un moment d’inattention, j’avais gravement péché ce jour-là au point de faillir tuer un homme.

Saisi par la peur j’avais senti mon sang ne faire qu’un tour avant de pouvoir bondir hors de mon véhicule pour porter secours à ma victime.

Il s’était déjà remis seul sur pieds, s’excusant de surcroît d’avoir été si maladroit ; j’en suis resté deux secondes bouche bée avant de lui demander si tout allait bien (rien de cassé ? pas de douleur ?).

Il me dit -l’air contrit- qu’il pensait à autre chose en traversant la rue et qu’il était fort désolé d’avoir provoqué un tel dérangement.

« Fort désolé » ? Le comble de la culpabilité !

 

     Ne pouvant me permettre de le quitter aussi vite qu’il était tombé je l’ai convaincu de nous accorder un peu le temps de reprendre tous deux nos esprits assis dans un café.

A peine installés il s’excusa à nouveau pour sa maladresse, m’expliquant que ses chaussures glissaient sur les Pavés mouillés ; il faisait très beau temps en cette après-midi printanière.

Plus je l’écoutais me parler de sa distraction habituelle façon Pierre Richard, plus j’entendais une autre voix tue.

Certes j’ai toujours eu la fâcheuse tendance de prêter à autrui des intentions cachées, mais dans ce cas je ne cessais de percevoir le côté plus sombre d’un individu voulant faire passer sa plongée sous mes roues pour une simple glissade.

C’est drôle comme l’on peut se faire parfois des idées sur un parfait inconnu croisé par le plus grand des hasards.

Mais…était-ce un hasard ?

Les interrogations les plus absurdes ne cessant de s’enchaîner dans mon esprit, je finis par me sentir agressif en lui parlant.

Alors qu’il tentait de me rassurer sur ce non accident de la route, j’essayais de le pousser dans ses retranchements, au-delà des barricades émotionnelles que je croyais présomptueusement avoir devinées.

Je dus reconnaître en mon for intérieur que je voulais lui faire avouer ses véritables intentions au moment de traverser.

Évidemment notre rencontre était due au hasard…mais sur une impulsion ou par une froide détermination il avait choisi mes roues dans l’espoir d’en finir, comme préfèrent dire ceux que les mots justes effrayent.

Plus je refoulais cette idée plus j’en faisais une conviction intime.

Au moment de nous quitter, sans regrets, je lui en voulais clairement de n’avoir pas accepté de se confier à moi.

En conséquence, par association logique d’idées et de mots, il ne m’avait pas jugé digne de sa confiance.

J’en fus mortifié et déçu.

 

            Je n’ai jamais su si mes quatre roues avaient rencontré en ce jour de printemps un réel candidat au suicide…ou bien un patineur Le patineur professionnel.

 

     Le poison violent était sans doute déjà inoculé en moi…

  

 

Mortelles pensées  (mortelles pensées)

 (© 2016/droits réservés)

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Le néant et l’effroi

Posté par BernartZé le 22 octobre 2016

Chambre froide

Chambre froide

  

            Non, décidément impossible de penser ; il n’écrira pas ce soir.

 

     A peine levé il avait vite compris que la nuit serait difficile : en plus d’un moral défaillant il avait aussitôt ressenti le manque de chaleur.

Le long couloir menant à la salle de bain Long couloir ne lui avait jamais paru aussi effrayant et sinistre ; il l’avait traversé en comprimant les bras contre son corps pour tenter de se réchauffer.

Se frapper les côtes avait été aussi vain et forcément douloureux tant sa carcasse mettait de temps à se sortir d’un sommeil qui ne réparait plus rien.

Comme disait sa grand-mère « c’est pas Dieu possible ! » ; et pourtant si.

L’âge ne contribuant pas à la sensation de bien-être…il n’était plus très bien depuis quelques années.

Avant de retrouver son bureau il avait pris la peine d’enfiler un gilet sur ses deux pyjamas (!) et de chausser sa paire de Paire de mitaines dont il ne cessait habituellement de tirer chaque doigt tout en réfléchissant.

Enfin assis il avait ressorti son bloc de papier à lettres et sa plus belle plume Stylo plume.

 

     Commencer par entendre Albinoni en boucle avait été une très mauvaise idée.

Non seulement pour l’absence d’originalité du choix mais surtout parce que cette écoute lui avait de tous temps évoqué un long chemin de croix ; c’était pour cette raison qu’il aimait cet adagio.

Mais ce choix par temps froid n’avait vraiment rien de revigorant !

Difficile de trouver l’inspiration et l’énergie nécessaire pour décrire une fois de plus l’état de son sentiment.

Il ne cessa pas au fil des heures de griffonner des brouillons et de les jeter désespérément dans la corbeille ; autant de papiers froissés que de Brouillons faites sur son projet épistolaire.

Lame de fond ''La vague'' - Diva, 1981 et distorsion temporelle…  

 

     D’heures en boules de papier gâché(es) il a descendu une à une les marches vers l’échec annoncé, sentant progressivement tout lui échapper.

Cette énième lettre ne sera pas écrite cette nuit.

A quoi bon insister au bout d’un temps passé le plus souvent à se battre les jambes et les flancs dans l’espoir de réveiller un corps et un cerveau gelés ?!

Le manque d’inspiration aiguisé par le froid rend le vide plus intense.

Comme le cœur le cerveau a besoin d’un minimum de chaleur pour fonctionner.

 

            Elle ne recevra pas demain cette autre lettre inachevée.

Non plus celles écrites et jamais envoyées depuis son départ et la déflagration qui suivit.

   

 

Bleue comme...  Bleue comme le froid et l’enfer…

(© 2016/droits réservés)

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Plus très méchant

Posté par BernartZé le 19 octobre 2016

Grrr

Scrogneugneu

 

            Je ne supporte plus les enfants !

 

     On me dit acariâtre sous prétexte que j’ose manifester ma mauvaise humeur en leur présence ; serais-je devenu un misanthrope atrabilaire plus du tout amoureux du genre humain ?

S’il m’arrive de me montrer hargneux c’est que les enfants d’aujourd’hui sont souvent très bruyants et toujours agités.

Ils ne cessent de geindre et de réclamer quelque chose à leurs parents, n’hésitant pas à entamer d’interminables négociations sans se soucier de leur autorité (présumée) ni du fait qu’ils se trouvent dans un lieu public.

Le plus inquiétant est que les parents finissent la plupart du temps par céder pour avoir enfin la paix.

Y’a plus de parents ni d’enfant et encore moins d’éducation !

 

     A quatre-vingt-treize ans n’ai-je pas acquis le droit de m’exprimer librement ?

Quitte à passer pour un vieux schmock (pour rester poli) Vieux schnock autant être sincère et ne plus se mentir.

Certains me rétorqueront sûrement « quel droit ? » me demandant en vertu de quoi j’estime mériter cette sorte de privilège.

Ils auront la réponse le jour où ils atteindront à peu près mon âge.

Ils sauront que les jours où la douleur n’est plus soutenable il est difficile de devoir supporter qui que ce soit.

Chaque être humain a ses limites ; le dépassement physique ne le rend pas particulièrement aimable ni fréquentable.

Et les enfants le moquent avant de le fuir à juste titre.

 

     Au début de cette année 1991 j’ai formulé un seul vœu : celui de revoir enfin mes enfants.

Sur cette photo d’entre deux guerres V.C. je pouvais encore sourire sous la moustache.

Pas même quarante ans et père de cinq enfants, j’aimais ma vie que je trouvais douce auprès de mon épouse.

Ma famille se portait bien (cela semble aujourd’hui stupide de le dire) et nous étions pleins de projets.

Inconscients alors nous ne réalisions pas qu’un fou furieux -un autre moustachu- avait déjà jeté une ombre sur toute une partie de l’humanité.

Très vite l’inquiétude a grandi ; les premiers autodafés Autodafé nous ont effrayés et « la Nuit de cristal » nous a laissés interdits.

En juillet 1942 la rafle a scellé nos sept destinées.

Finalement seuls ma femme et moi sommes revenus de cet enfer.

 

     Le parcours de ma peine m’a conduit jusqu’ici.

Mais veuf depuis peu je ne me sens plus le courage de poursuivre le combat de toute une vie ; sans amour, sans aide ni soutien.

Je repense à ces vers d’Hugo :

 

                « J’ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs

                Je marche, sans trouver de bras qui me secourent,

                Puisque je ris à peine aux enfants qui m’entourent,

                Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs. »

 

Le premier quatrain d’un poème appris dans mon enfance et qui m’a accompagné depuis le tout début de mes années de collège.

Veni vidi vixi (2) Je ressemble tant aujourd’hui à cet homme-là, courbé et fatigué.

 

     Les enfants sont aujourd’hui -comme de tous temps- bruyants et pleins de vie ; c’est bien normal, même si leurs rondes incessantes me fatiguent…alors que je ne les entends plus qu’à moitié faute d’appareillage que je me refuse à porter.

A quoi bon ?

 

           Je ne peux m’empêcher cependant de me demander ce qu’il adviendra d’eux le siècle prochain…

 

 

La canne de mon grand-père 

(© 2016/droits réservés)

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Des vies parallèles

Posté par BernartZé le 16 octobre 2016

Derrière le miroir

L’art du subterfuge

  

            Les jeux de cache-cache commencent souvent très jeune.

 

     Dès la petite enfance pour se tirer d’un embarras certains enfants ont le réflexe -inné ?- de faire semblant.

Sans même le vouloir ni le savoir commence alors une vie biaisée faite, non pas de mensonges, mais de dissimulations et de fuites.

Bienvenue dans la ronde Ronde des masques !

 

     Dans l’adversité l’instinct de conservation fait des miracles et crée des vocations.

D’abord -même  par nécessité- on s’amuse à devenir autre ; le goût du je arrive très vite surtout lorsque ses effets en sont appréciés et que l’on pense obtenir une certaine reconnaissance des proches.

Ce baume au cœur Cœur ''Fondance'' (!) vient à point pour se sauver d’un naufrage ou échapper à un péril que l’on sentait grandir en soi.

Les enfants se croient souvent mal aimés, dépréciés au détriment d’un autre membre de la fratrie.

Les parents, inconscients de se qui se trame sous leurs yeux, sont ravis du phénomène engendré, fiers si les résultats scolaires peuvent de surcroît flatter leur égo.

Il est certain que cet enfant veut se rendre intéressant ; vraiment certain ?

De là naissent l’incompréhension et la méprise…

 

     A force de jouer des rôles pour se sentir exister on se met à rêver d’oser un jour monter sur scène.

Quitte à se consumer de l’intérieur autant brûler les planches !

Encore enfant la découverte du théâtre et la première expérience sous les feux de la rampe Les feux de la rampe s’avèrent (définitivement) fatales et sans retour ; éblouissement pour le meilleur et le pire avenir.

Quand en grandissant rien ne s’arrange mais que cette détermination s’affirme sous la forme d’une « question de vie ou de mort » autant dire adieu à l’assentiment parental.

Le divorce est implicitement prononcé.

S’ensuivent la déclaration d’indépendance et la prise d’envol.

 

            Vie brouillée sur toute la ligne Brouillage.

A moins d’un talent éclatant et d’un peu de chance l’échec est assuré pour celle ou celui qui aura cru trouver sa voie en se sauvant à grandes enjambées.

De nombreuses vies se sont ainsi égarées en chemin faute de véritable échappatoire.

Emmurées vivantes Dans le mur !

 

 

The dark face  (Clairement obscur)

(© 2016/droits réservés)

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Utopie

Posté par BernartZé le 13 octobre 2016

Arbre fleuri

La folle inclination

  

            Dans sa grâce penchée l’arbre courbé pense.

 

     Gardien de la mémoire du temps il serait plaisant de le croire de surcroît philosophe et sage.

Une grâce penchée Témoin des siècles passés il réfléchit et se souvient des événements qui ont agité la planète en tous sens.

Son inclinaison même accentue sa tendance à se remémorer les bouleversements qu’il a vus et dont la responsabilité incombe beaucoup au genre humain ; les animaux et le monde végétal ont résisté comme ils pouvaient aux guerres et à tous les déchirements infligés à la Terre.

Et à chaque fois que la Nature s’est révoltée contre les agressions et les injures faites à son intégrité le prix à payer fut très élevé.

Lui a plié sans rompre.

 

     Au-delà de son apparence et de sa cambrure périlleuse il serait plus juste de le considérer comme un chat égyptien divin Chat égyptien par sa droiture conservée contre vents et marées.

Un protecteur, un veilleur dont peu connaissent le degré de vigilance.

Les adeptes de la sylvothérapie Sylvothérapie savent de quoi il retourne lorsqu’ils respirent profondément l’écorce des arbres.

Osons être naïfs : si chacun venait régulièrement se ressourcer dans une forêt ou tout contre l’arbre préféré de son jardin, le monde serait peut-être un peu plus paisible.

Demeurons cependant lucides sachant que ce rêve restera en l’état.

L’humain est si peu fiable !

 

     Bien des arbres Arbre penché  Arbre penché (nord-ouest de la Sardaigne) continueront de pencher en pensant partout sur la planète, se révélant de bien meilleurs « lanceurs d’alerte » que les Hommes.

En vain peut-être…

 

            Non ! Le petit chat n’est pas (encore) mort Pas mort ! ; et -sans être sage ni sphinx- il ne s’en laissera pas conter !

  

 

Arbre à chats  (une idée à creuser ?)

(© 2016/droits réservés)

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Sentiment tu (?)

Posté par BernartZé le 10 octobre 2016

Non amour de vacances

Une histoire d’autrefois

  

            Ce ne fut pas un amour de vacances ; encore moins une intrigue rose bonbon.

 

     Nous ne nous sommes pas rencontrés sur la plage mais un mercredi de novembre Nuit de novembre froid et humide ; le crachin du soir ne pouvait que nous forcer à nous précipiter dans un café en quête d’un peu de réconfort.

Tu avais semble-t-il éprouvé ce besoin avant moi.

C’est ainsi qu’en entrant j’ai tout d’abord aperçu ta nuque Nuque ; l’effet de perspective donnait à penser que tu conversais avec une plante verte du décor !

Intrigué j’ai fait le tour de la salle pour m’asseoir non loin et avoir tout loisir de t’observer discrètement de trois-quarts.

Fumant nerveusement d’une main tu griffonnais de l’autre entre deux gorgées de café.

Le monde autour de toi ne paraissait pas exister tant tu étais plongée dans tes pensées.

Pâle malgré une pointe de rouge-à-lévres carmin qui soulignait ta blancheur, ta tristesse contenue me peina.

Bizarrement j’ai soudain repensé à une musique lancinante To kill a dead man - Portishead (1994) que j’écoutais alors et qui m’hypnotisait.

Au fur et à mesure que je te regardais, je m’avouais une certaine attirance ; un mélange confus dû à l’expression de ton visage qui m’intriguait et à ma propre imagination galopante qui me projeta subitement une vue d’hôpital Pâle figure d'hôpital.

Je me suis plus tard longtemps demandé si cette image fugace avait été prémonitoire.

J’étais troublé.

 

     Ce soir-là dans ce café où le hasard m’avait conduit j’ai fait une chose que je n’ai faite qu’une fois dans ma vie et dont je ne me croyais pas même capable : lorsqu’au bout d’un très long moment ta tête s’est redressée nos regards se sont croisés et je me suis spontanément levé ; à ma grande surprise je me suis vu marcher jusqu’à ta table te demandant si je pouvais m’asseoir un bref instant.

Évidemment surprise tu esquissas un mouvement de recul et un léger sourire pour savoir la raison d’une telle question.

Aucune tentative de séduction de ma part (j’en ignorais tous les ressorts), j’étais si intrigué et fasciné par ton visage que je n’avais pu retenir mon élan.

L’idée apparemment t’intrigua aussi, assez pour acquiescer.

Contre toute attente, de l’un et l’autre, quatre heures plus tard nous discutions encore.

Je crois que ceci fut le début d’une merveilleuse amitié.

As time goes by…

 

     Nous nous sommes beaucoup revus par la suite et durant des années.

Ta tête pencha souvent La tête penchée et je fis mon possible pour t’écouter et te soutenir.

Jusqu’au jour où je t’ai retrouvée « pâle comme un linge » dans un lit tout blanc d’hôpital suite à un malencontreux mélange d’alcool et d’anxiolytiques.

Suivirent de douloureux mois et de multiples étapes dans ta convalescence (…)

Tu grandis, tête de plus en plus droite Croquis de Marie Meesters, et tu pris ton envol.

Le Téléphone ancien ne sonna plus jamais.

 

            Certains parleraient d’un amour platonique ; je ne sais…

 

 

Rouge à lèvres

(© 2016/droits réservés)

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Pathétique !

Posté par BernartZé le 7 octobre 2016

Chaussettes montantes

La tragédie du froid

  

            Cela devait finir par arriver.

 

     L’été aura duré au point de réussir à nous donner l’illusion qu’il ne cesserait jamais.

Retour de bâton après des semaines passées à l’ombre du soleil, quand il ne fait plus chaud il fait froid.

Cette lapalissade n’est en rien une pitrerie, encore moins une boutade : après s’être dévêtus voire dénudés, il nous faut à présent nous dépêcher de nous rhabiller avant d’éternuer.

Et par couches successives nous recouvrir.

Petit coup au moral http://www.dreamstime.com/stock-photography-chisel-hammer-image22046122 en passant.

Les esprits -toujours- chagrins ne manqueront pas de se plaindre des conditions climatiques les obligeant à modifier leurs habitudes estivales…prises par contrainte il y a moins de trois mois (!)

Quand les changements ne sont pas bienvenus il semble plus pénible de s’y soumettre.

C’est à cet instant (très) précis que vous aurez l’occasion d’échanger des propos passionnants avec vos congénères sur les prévisions météorologiques…tout en faisant vos courses.

Selon votre caractère vous serez éventuellement encore plus démoralisé par tant de platitudes affligeantes ; mais pour rester poli vous vous efforcerez de sourire (…)

 

     Atchoum !

Passé un certain âge (que les moins de trente ans n’imaginent même pas) il est si facile de s’enrhumer chez soi que l’on préfère se prémunir pour éviter de devoir ensuite se soigner durant plusieurs semaines.

Par précaution on superpose les couches de vêtements quitte à anticiper les rigueurs du prochain hiver.

Et quand vient la nuit sans chauffage on ressort prématurément sa collection de bonnets glamour et assortis Bonnets assortis.

Et dans les cas les plus extrêmes, en fonction de votre région, il vous faudra peut-être même réinstaller à vos pieds votre chauffage infrarouge Chauffage à infrarouge dont vous avez déploré la mort subite -au bout de trois semaines d’usage- du premier tube à quartz durant l’hiver dernier ; c’est si fragile ces petites bêtes…surtout si l’on s’en sert.

 

            Ainsi que nous l’ont enseigné nos mères et nos grands-mères c’est par les extrémités que l’on attrape froid : les oreilles, le nez et les pieds.

Et c’est pour ça que l’on habille ses orteils d’une seconde paire de chaussettes…remontant jusqu’aux genoux.

 

     Triste à mourir !

 

 

Chaussettes hautes  (Vaste choix)

(© 2016/droits réservés)

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Coïncidence historique

Posté par BernartZé le 7 octobre 2016

Louis II de Bavière  Jean Camille Formigé

Rapprochement familial

  

            Cousins de cheveux peut-être ?

 

     Tout le monde connaît Louis II de Bavière ; ou plutôt croît connaître, surtout les contre-vérités alimentant sa légende (…).

Jean Camille Formigé est nettement moins célèbre, sauf sans doute pour ceux qui ont fait une école d’architecture et qui s’intéressent aux créations passées.

 

Ces deux hommes -aux portraits ressemblants- sont tous deux nés en 1845, le girondin ayant survécu quatre décennies à son « copain » bavarois.

Leurs royales destinées n’ont rien eu en commun.

 

     L’architecte français est revenu dans l’actualité quatre-vingt dix ans après sa mort grâce à l’une de ses grandes œuvres La grande serre (palmarium) du Jardin des serres d'Auteuil réalisée du côté de la Porte d’Auteuil et d’un stade…où l’on ne joue pas au football (ça existe !)

Depuis plusieurs années, en vue des travaux d’extension du complexe sportif, la guerre fait rage entre les défenseurs du patrimoine et les amoureux de la petite balle jaune.

Depuis plusieurs années (bis) l’état français, à travers ses différentes instances juridiques qui ne cessent de se contredire, n’en finit plus de se montrer incapable de trancher.

Un pas en avant un pas en arrière ; la balle reste au centre et les moqueries fusent…à juste titre.

Heureusement que le ridicule ne tue pas selon un proverbe bien français.

 

            Pendant ce temps les deux « cousins » continuent de reposer en paix.

 

 

Le Saladier d'argent (trophée Coupe Davis)  Fleur tropicale 

(© 2016/droits réservés)

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