Sentiment tu (?)

Posté par BernartZé le 10 octobre 2016

Non amour de vacances

Une histoire d’autrefois

  

            Ce ne fut pas un amour de vacances ; encore moins une intrigue rose bonbon.

 

     Nous ne nous sommes pas rencontrés sur la plage mais un mercredi de novembre Nuit de novembre froid et humide ; le crachin du soir ne pouvait que nous forcer à nous précipiter dans un café en quête d’un peu de réconfort.

Tu avais semble-t-il éprouvé ce besoin avant moi.

C’est ainsi qu’en entrant j’ai tout d’abord aperçu ta nuque Nuque ; l’effet de perspective donnait à penser que tu conversais avec une plante verte du décor !

Intrigué j’ai fait le tour de la salle pour m’asseoir non loin et avoir tout loisir de t’observer discrètement de trois-quarts.

Fumant nerveusement d’une main tu griffonnais de l’autre entre deux gorgées de café.

Le monde autour de toi ne paraissait pas exister tant tu étais plongée dans tes pensées.

Pâle malgré une pointe de rouge-à-lévres carmin qui soulignait ta blancheur, ta tristesse contenue me peina.

Bizarrement j’ai soudain repensé à une musique lancinante To kill a dead man - Portishead (1994) que j’écoutais alors et qui m’hypnotisait.

Au fur et à mesure que je te regardais, je m’avouais une certaine attirance ; un mélange confus dû à l’expression de ton visage qui m’intriguait et à ma propre imagination galopante qui me projeta subitement une vue d’hôpital Pâle figure d'hôpital.

Je me suis plus tard longtemps demandé si cette image fugace avait été prémonitoire.

J’étais troublé.

 

     Ce soir-là dans ce café où le hasard m’avait conduit j’ai fait une chose que je n’ai faite qu’une fois dans ma vie et dont je ne me croyais pas même capable : lorsqu’au bout d’un très long moment ta tête s’est redressée nos regards se sont croisés et je me suis spontanément levé ; à ma grande surprise je me suis vu marcher jusqu’à ta table te demandant si je pouvais m’asseoir un bref instant.

Évidemment surprise tu esquissas un mouvement de recul et un léger sourire pour savoir la raison d’une telle question.

Aucune tentative de séduction de ma part (j’en ignorais tous les ressorts), j’étais si intrigué et fasciné par ton visage que je n’avais pu retenir mon élan.

L’idée apparemment t’intrigua aussi, assez pour acquiescer.

Contre toute attente, de l’un et l’autre, quatre heures plus tard nous discutions encore.

Je crois que ceci fut le début d’une merveilleuse amitié.

As time goes by…

 

     Nous nous sommes beaucoup revus par la suite et durant des années.

Ta tête pencha souvent La tête penchée et je fis mon possible pour t’écouter et te soutenir.

Jusqu’au jour où je t’ai retrouvée « pâle comme un linge » dans un lit tout blanc d’hôpital suite à un malencontreux mélange d’alcool et d’anxiolytiques.

Suivirent de douloureux mois et de multiples étapes dans ta convalescence (…)

Tu grandis, tête de plus en plus droite Croquis de Marie Meesters, et tu pris ton envol.

Le Téléphone ancien ne sonna plus jamais.

 

            Certains parleraient d’un amour platonique ; je ne sais…

 

 

Rouge à lèvres

(© 2016/droits réservés)

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