Utopie
Posté par BernartZé le 13 octobre 2016
La folle inclination
Dans sa grâce penchée l’arbre courbé pense.
Gardien de la mémoire du temps il serait plaisant de le croire de surcroît philosophe et sage.
Témoin des siècles passés il réfléchit et se souvient des événements qui ont agité la planète en tous sens.
Son inclinaison même accentue sa tendance à se remémorer les bouleversements qu’il a vus et dont la responsabilité incombe beaucoup au genre humain ; les animaux et le monde végétal ont résisté comme ils pouvaient aux guerres et à tous les déchirements infligés à la Terre.
Et à chaque fois que la Nature s’est révoltée contre les agressions et les injures faites à son intégrité le prix à payer fut très élevé.
Lui a plié sans rompre.
Au-delà de son apparence et de sa cambrure périlleuse il serait plus juste de le considérer comme un chat égyptien divin 
par sa droiture conservée contre vents et marées.
Un protecteur, un veilleur dont peu connaissent le degré de vigilance.
Les adeptes de la sylvothérapie 
savent de quoi il retourne lorsqu’ils respirent profondément l’écorce des arbres.
Osons être naïfs : si chacun venait régulièrement se ressourcer dans une forêt ou tout contre l’arbre préféré de son jardin, le monde serait peut-être un peu plus paisible.
Demeurons cependant lucides sachant que ce rêve restera en l’état.
L’humain est si peu fiable !
Bien des arbres 
continueront de pencher en pensant partout sur la planète, se révélant de bien meilleurs « lanceurs d’alerte » que les Hommes.
En vain peut-être…
Non ! Le petit chat n’est pas (encore) mort 
; et -sans être sage ni sphinx- il ne s’en laissera pas conter !
(une idée à creuser ?)
(© 2016/droits réservés)
Je m’interroge : et si ce n’était pas l’arbre qui penche mais la tête ?
Je m’interloque : et si cette inclinaison de la tête du chat était pur mimétisme ?
Vous avez cent fois raison, l’homme a tant perdu à se décrocher de son arbre !
Quelles que soient nos inclinations d’origine nous finissons tous par pencher un jour de la tête et du dos en courbant l’échine…et de plus en ronchonnant (parfois/souvent) ; nettement moins gracieux que ces arbres courbés
.
Le « mimétisme » des chats ?
Contrairement aux chiens je n’ai pas le sentiment que nos amis félins cherchent à nous ressembler (malgré des études tendant à le démontrer).
Plus indépendants et fiers c’est plutôt l’empathie que certains pratiquent à leurs heures et à condition qu’ils n’aient pas mieux à faire (!).
Je me méfie toujours de la manie des humains à pratiquer l’anthropomorphisme avec leurs animaux domestiques ; pour la plupart ils vivraient aussi bien (voire mieux ?) sans nous.
[Observée cependant une inclinaison répétée de la tête du chat quand il cherche à nous sonder du regard, droit dans les yeux]
Une vie d’humain arboricole, vous imaginez-vous un peu la chose ?
Brrr…cela ne me fait pas seulement froid dans le dos !
…B.