Sur terre ou ailleurs
Posté par BernartZé le 18 novembre 2016
L’obsession infernale
En enfer je finirai de brûler.
Je suis malade, hanté par le passé.
La grandeur des cadences d’autrefois a laissé place au néant et à l’immobilité ; le vide de toute substance est devenu une évidence.
La vie s’en est allée et avec elle les espoirs les moins flous d’une jeunesse fière prétendant conquérir le monde.
Le voyage a vite tourné court faute de certitudes ou de courage ou d’endurance.
A moins qu’il ne s’agisse simplement d’un manque de talent pour se confronter à la réalité quotidienne.
Celle dont personne ne parle parce qu’elle semble banale et peu digne d’intérêt alors qu’elle constitue la base de toute existence.
Il aurait fallu savoir la prendre à bras le corps plutôt que de léviter.
Sans racine dans la terre ferme l’engourdissement a gagné le corps chassant tout désir.
Fin de la quête de sens, l’âme a crié famine et son cruel besoin de consolation .
Que la nature est faible le soir !
Momifié avant l’heure de l’« errance absurde vers une mort certaine » je me tais je me tais je m’éteins.
En souvenir, léguées, des chansons d’autrefois : de vieux trop écoutés jusqu’à l’usure, jusqu’à ne plus pouvoir les supporter ; et pleurer encore des décennies plus tard dès les premières notes, malgré soi.
Sans doute n’est-ce plus que le seul moyen -indispensable et pitoyable- de se raccrocher aux vertes années, à une jeunesse pleine de promesses finalement non tenues.
S’il ne reste que cela alors que tout s’embrase.
Faisons feu de tout bois pour décoller vers un autre horizon où les idiots et les innocents trouveraient place…
(© 2016/droits réservés)
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