Psytrucs et machinchoses
Posté par BernartZé le 24 novembre 2016
M….
Pourquoi n’ai-je plus réussi à prononcer ce mot depuis un temps infini ?
Il faudrait pouvoir dérouler le film passé des pour tenter de comprendre les raisons de cette absence dans mon vocabulaire.
Tout cela semble si loin (peut-être vain) que je doute de l’intérêt d’une telle démarche.
Allô bon Docteur Freud ?, dis-moi les sources de ce mal étrange qui a troublé mon existence.
J’ai oublié les traits de son visage ; est-ce elle au regard si doux ou une autre que j’ai récemment vue en songes ?
J’ai rêvé que je pouvais retourner dans la maison bâtie en bord de mer ; une petite maison simple à un étage, la seule dans laquelle j’ai jamais vécu.
Mes parents étaient tous deux là ensemble, ma sœur aînée et mon petit frère aussi.
Nous étions calmement disposés dans le salon sur les fauteuils et le canapé, écoutant Chopin.
J’avais sûrement moins de huit ans puisque l’année suivante tout le bel ordonnancement de ce beau dimanche (?) avait volé en éclats.
Je ne rentrerai jamais plus à la maison.
Les parents ne se contentent pas de nous éduquer et de nous enseigner savoir et valeurs morales, ils se racontent aussi nous livrant leurs propres souvenirs.
Les souvenirs d’enfance devraient pouvoir être la base de l’héritage transmis constituant ainsi la pièce maîtresse du patrimoine familial.
(Vœu pieux)
C’est seulement en prenant de l’âge que l’on prend conscience de ce que sera le manque cruel de nos références parentales.
« M.… » ce maudit mot perdu égaré en chemin ; la blessure est sans doute demeurée intacte depuis son départ.
Les ongles enfoncés dans la chair je cherche à maîtriser le passé.
36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7 36,7
Et toujours la même démesure !
Il serait faux de croire que les parents sont responsables de tous nos maux présents et futurs ; ils font généralement ce qu’ils peuvent, tant qu’ils sont là.
Elle est partie sans un mot ; soudain aux abonnés absents, morte peut-être trop jeune d’avoir trop rêvé.
C’est arrivé comme ça sans prévenir ; les enfants ignorent bien des choses sous prétexte qu’il faut les préserver.
Mais de quoi ? De la vie et de tous ses aléas ?
Quoi que fassent les parents le méchant mal les guette pour mieux les attraper à la première occasion.
Comme une varicelle une grippe un simple rhume.
Orphelin peut-être, orphelin ou presque, quelle différence quand seule demeure l’absence ?
Aujourd’hui encore les mots me manquent ; un surtout.
(© 2016/droits réservés)
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