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Un grand dadais repenti

Posté par BernartZé le 30 décembre 2016

Bouquet Flocon

Des pommes et des épines

  

            Il avait l’air fin avec son bouquet qu’il ne savait comment porter.

 

     Vingt ans et des brouettes, visite à grand-maman au 4ème étage de son vieil immeuble de quartier Angle de rue.

Depuis combien d’années n’était-il pas venu jusque là ? ; depuis quand ne l’avait-il pas vue ?, négligent, oublieux, petit-fils indigne.

Parce qu’elle était gravement malade il s’était soudain souvenu du chemin d’autrefois, des lignes de métro empruntées et de l’attente en fin de boucle.

 

     Quand il était enfant cela l’impatientait, tant il était pressé d’arriver avec mère et sœur retrouver les cousins qui venaient eux aussi ce jour-là visiter grand-maman.

Effusions embrassades et petits cadeaux ; déjeuner patiemment préparé avec ses salades de crudités découpées en minuscules morceaux et son plat -toujours le même- mijoté : morceaux de poulet petits pois et carottes Poulet, petit pois.

Après le café -lait chicorée ou chocolat pour les enfants- c’était l’heure des jeux de cartes, simples comme La bataille, et surtout des dominos Jeu de dominos ressortis d’une vieille boîte en bois d’une odeur rassurante.

L’après-midi passait vite, beaucoup trop, et le soir qui tombait annonçait immanquablement la tristesse du retour.

Il faisait toujours froid.

 

     Grand-maman est malade, grand-maman va mourir.

Avec son bouquet de roses blanches de lisianthus (blancs) et de Pomme de pin il se sentait tout gauche, redevenu petit.

En son cœur des épines, celles des roses bien sûr mais aussi celles de l’enfance incomprise, des sentiments mal exprimés, des gestes retenus et des non dits pesants.

Tous les enfants -ou presque- se croient mal aimés ; certains ne se trompent pas.

Sans doute est-ce pour cela qu’ils traînent toute leur vie un besoin de douceur d’égards et de tendresse qui ne sera pas rassasié.

 

Grand-maman est malade, son cœur fait de drôles de bonds en fin de vie.

Elle a résisté à deux guerres, à la perte de trois de ses cinq enfants, à celle de son mari emporté par l’amer et impossible retour à la vie.

Aujourd’hui elle sourit toujours, et son visage lisse à la peau blanche et douce paraît enfantin.

Aujourd’hui elle est fatiguée mais heureuse de revoir son petit-fils préféré qui lui avait tant manqué depuis l’âge où elle pinçait gentiment les deux joues d’une bouille qui la faisait systématiquement rire.

Lui est embarrassé, réalisant son égoïsme tant il lui apparaît soudain évident que leurs retrouvailles viennent un peu tard.

Il ne savait pas que faire plaisir pouvait être si simple.

 

            Grand-maman est morte deux jours plus tard d’une overdose de bonheur dans le cœur.

  

 

Ma mie  Ma mie

(© 2016/droits réservés)

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Deux en une

Posté par BernartZé le 27 décembre 2016

36 fillette

36 fillette

  

            J’ai ressorti hier mes plus beaux souliers vernis.

 

     J’ai aussi retrouvé ma locomotive électrique Locomotive électrique et mon pull jacquard de jeune homme Pull jacquard.

Toute mon enfance était là ; une guerre des sexes à moi tout seul, toute une vie.

 

     Une sorte de vertige me prit à 9 ans ½ : j’ai découvert entre deux âges que j’avais deux identités deux sexes deux caractères non opposés mais complémentaires.

A tort ou à raison mes parents à ma naissance n’avaient pas voulu faire un choix irréversible à ma place.

Ayant grandi petite fille et ne m’étant jamais comparée à personne je ne me sentais pas différente de mes camarades en jupette.

Innocente, ignorante de ma vérité, je ne pouvais deviner à l’âge rose que ma vie allait un temps virer aux bleus.

Une simple sortie scolaire à la piscine suffit à me plonger dans des méandres sans fin et des abysses sans fond.

Meurtrie je ressortis intact de la préadolescence.

Certes blessé, je pus conserver mon intégrité physique par la magie des androgènes qui s’étaient réveillés ; un vrai mystère.

Un réel miracle aussi dans la mesure où il me permit de ne pas faire d’autre choix que celui de l’évidence : j’étais un garçon !

 

     Dire que la suite fut facile serait un mensonge.

Il me fallut changer d’état civil d’école de coiffure de vêtements (Gilet garçon…tenue classique d’une autre époque) et d’habitudes bien sûr, sans jamais me renier.

 

Il me fallut aussi apprendre à faire des choix sans regretter les options délaissées.

C’est un défi que je suis rarement parvenu à relever tant -encore à mon âge- j’ai du mal à les abandonner le cœur léger.

Trop souvent indécis, j’ai beaucoup hésité semblant danser d’un pied sur l’autre.

Je continue…m’appuyant à présent sur ma canne Petit vieux.

Cela a-t-il un rapport avec celui que je suis devenu et celle que je ne suis plus ? ; drôle de question !

On ne se refait pas complètement en une vie !

 

            Je ne regrette pas mes souliers vernis, je n’ai plus l’âge de faire des claquettes.

 

 

Le choix dans la balance

(© 2016/droits réservés)

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Des comptes de Noël

Posté par BernartZé le 24 décembre 2016

Merry Christmas (Pencil Shavings Cards by Ruth Jackson)

Jusqu’aux cimes enneigées

  

            Ils avaient bien failli ne pas se retrouver.

 

     Un an (moins une semaine) plus tôt papa maman et leur grand fils s’étaient quittés fâchés à l’issue du réveillon du nouvel an.

La soirée avait portant bien commencé.

Le feu crépitait dans la cheminée et la chaleur les avait rapidement gagnés ; ils s’étaient embrassés pour la première fois depuis près de trente ans.

Jusqu’à littéralement se prendre dans les bras les uns les autres après de nombreuses brouilles et autant de conflits qui avaient longtemps empêché tout contact physique.

Des maux malheureux, des mots mal compris ; des pensées mal exprimées et mal entendues.

Les interprétations libres finissent parfois par enchaîner.

 

     Voulant bien faire ils n’avaient pu se retenir de revenir sur le passé.

Afin de s’expliquer leurs désaccords et leurs divergences et mettre le doigt sur ce qui les avait durablement tenus éloignés ils avaient reparlé de leurs blessures involontaires.

Le doigt effleura vite les cicatrices et les raviva.

Le ton monta, les bulles de champagne éclatèrent en surface Éclatements en surface une flûte se brisa.

Ensuite personne n’avait plus rien compris des raisons qui les avaient conduits à mettre un terme au réveillon bien avant l’heure de la bûche.

Le froid glaçant qui s’ensuivit perdura.

 

     Le destin, par goût de l’ironie, se chargea violemment quelques mois plus tard de les rapprocher.

Papa fut hospitalisé suite à une chute à skis en plein slalom ; géant !

Ses cinq jours de coma mirent à mal le cœur de Maman taquiné par des poussées de tachycardie ; la crise cardiaque fut évitée de peu mais quatre autres jours d’observation à l’hôpital grevèrent un peu plus le compte de la Sécurité Sociale toujours mal-en-point.

Le grand fils comprit qu’il était temps de faire preuve d’un peu de générosité.

Malheureusement pour lui au moment de prendre le train qui devait le rapprocher d’eux, il glissa par mégarde Oups sur le quai du métro de la ligne censée directement le conduire à la gare ; trois semaines de plâtre !

Les parents n’en surent rien.

Plus d’une saison passa, la rentrée des classes des petits-enfants aussi.

 

     Au début du mois de décembre, Maman -n’écoutant que son cœur à peine rétabli- fit un geste de mère envers son fils.

Elle lui écrivit Lettre prioritaire ; pas un courriel puisqu’elle dédaignait ce genre d’échanges faussement épistolaires, mais douze pages sur papier non glacé.

Il lut et comprit mieux ce qui pesait tant sur son cœur malade.

 

            Chacun aujourd’hui se prépare pour ce soir.

La maison est un peu déguisée, pas de sapin mais quelques décorations Boules de Noël en guise de chemin de table.

Dès la tombée de la nuit Maman s’installera en cuisine pour confectionner ses fameux canapés Canapés cocktail  Canapés cocktail bis qui firent les grandes heures de tous les réveillons d’autrefois ; comme une poussée de nostalgie.

Et quand le grand fils arrivera ils dresseront ensemble la table, se souvenant l’un comme l’autre sans le dire d’un temps lointain.

Papa sortira de son antre juste à temps pour d’autres retrouvailles.

 

     Joyeux Noël…(?)

  

   

Le compte est bon  Un vrai cliché !

(© 2016/droits réservés)

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Bleu trompeur

Posté par BernartZé le 24 décembre 2016

Bottle with a message

Les affres

(une bouteille à l’amer)

  

                Écrire au hasard, sans savoir.

                Ignorer où l’on va, douter d’y parvenir.

                Croire à la prétention de la démarche.

                Se convaincre de son inutilité effroyable.

 

                Ne pas être contredit…

 

 

L'échec In fine

(© 2016/droits réservés)

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Vaines pensées

Posté par BernartZé le 21 décembre 2016

Libera me (2)

Libera me

  

            Si j’avais la Foi…

 

     Malheur aux athées dont le doute est la religion.

Mon enfant mon ami c’est au cœur de la nuit que je pense le plus à vous, vous que j’ai perdus, vous qui m’avez quitté.

Oui vos heures étaient sombres et vous aviez sans doute les raisons de choisir une autre voie, un raccourci.

Vous aviez trente ans et vos vies derrière vous ; vous n’imaginiez pas pouvoir aller plus loin.

A ces annonces espacées de deux décennies, je n’ai plus vu que des brouillards et des ombres déchirées Kai Kairos ; je n’entendais plus rien, c’était l’apocalypse.

Le soleil n’était plus qu’une tache claire dans un paysage en train de s’effacer.

Passèrent les jours de larmes qu’il me fallut passer ; mon piano m’a beaucoup aidé.

 

     Je n’ai jamais blasphémé ni fait preuve d’un quelconque mépris envers les choses religieuses.

Je ne suis simplement jamais parvenu à croire.

Trop cartésien ou bien stupidement incapable de recevoir sans comprendre j’ai moi aussi longtemps porté ma croix.

Aujourd’hui je suis seul avec vos souvenirs et mes regrets.

Ceux de n’avoir pas su deviner le mal hurlant que vous cachiez, le taisant par orgueil autant que par désespoir.

Je n’ai pas su être l’oreille que vous cherchiez, celle qui vous aurait peut-être soulagés.

 

            Mon enfant mon ami à présent je suis vieux et mes heures sont comptées.

Malgré le temps je n’ai jamais réussi à me libérer du poids d’une culpabilité qui m’a rongé tout au long de ma vie.

Si seulement je pouvais me délester !

 

     Le jour s’est levé, plus immense est ma nuit…

 

  

Lacrimosa - Requiem for my friend (Zbigniew Preisner, 1998)

(© 2016/droits réservés)

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Hue dia !

Posté par BernartZé le 18 décembre 2016

DG (design by Ted Coconis)

The big crazy

  

            A cette annonce certains se mettent en transe et dans tous leurs états.

 

     Pourtant comme chaque année pas le moindre suspense : Noël est toujours en décembre et le réveillon du nouvel an se déroule dans nos contrées le soir de la St Sylvestre.

Alors pourquoi tant d’agitation d’effusions et d’excitation ?

Serait-ce dû à un excès de sucre inoculé à l’avance par la seule force de la pensée comme devant une Pièce montée (qui donc a inventé ce truc gluant ?!) qui fait saliver tous les convives d’un mariage ou d’une communion ?

 

La frénésie prend généralement de l’ampleur au beau milieu de cet ultime mois.

Toutes les surfaces petites et grandes, les hyper comme les hard-discount, mettent tout en œuvre et débordent d’énergie pour parer leurs larges rayons de bon et de beau.

Seul objectif : la tentation !

Il faut que les pauvres pécheurs en puissance que nous sommes soient plus que jamais conscients de l’envie et de la gourmandise qui les habitent.

Bien après toutes les victuailles achetées et vite avalées, il sera temps (peut-être) de consacrer une petite pensée au divin enfant qui sert de prétexte à tous ces déménagements.

La foi après le foie et l’estomac, la panse avant de plus hautes pensées, objets de réflexions profondes et de remises en causes existentielles sans fin.

En d’autres termes triviaux : gras sera le canard et copieusement fourrée la dinde ; après nous le déluge et les soucis digestifs.

 

     Renne Autrefois les rennes se chargeaient du transport de nos cadeaux au péril de leurs vies, la pneumonie guettant toujours par temps froids.

A présent, et plus que jamais, on se fait livrer à domicile toutes les commandes de nos désirs les plus fous excités par l’offre qui dépasse bien souvent la demande que l’on n’avait pas même eu le temps d’exprimer.

C’est ainsi ; consommons consommons avant que de mourir !

Malheur aux « grandes enseignes » qui, débordant d’orgueil, vous promettent une livraison « à l’heure » sans être sûres de pouvoir honorer tous leurs engagements.

Dommage pour vous si vous avez eu la naïveté de les croire sur parole, quitte à payer des frais supplémentaires de transport mirobolants.

C’est le jeu de la concurrence, bonnes dames et bons messieurs !

Il ne vous restera plus, en cas de malchance, qu’à expliquer à vos bambins réfrénant leurs larmes pourquoi le Père Noël les a oubliés cette année ; bon courage et…bonne imagination.

 

            Et si…

…tout le monde faisait une trêve avant les festivités attendues ; une pause le temps de réfléchir tranquillement à ses besoins, sans souci de démesure ?

 

     De quoi avons-nous réellement faim ?

De quoi éprouvons-nous l’impérieuse nécessité d’être consolés ?…

  

 

Calme 

(© 2016/droits réservés)

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Mais de qui se moque-t-on ?!

Posté par BernartZé le 15 décembre 2016

Pendaison sous la lune

La lune était sereine

  

            C’est à la nuit tombée qu’elle était partie se promener.

 

     Perdue dans ses pensées elle avait pris un chemin puis un autre, une route bordant un bois, une voie et une allée débouchant sur un parc qu’elle avait traversé sans remarquer les quelques attardés osant défier le froid d’un hiver précoce.

 

Pour elle l’heure n’était plus aux bavardages ou aux conciliabules ; elle en avait fini des atermoiements et des doutes.

Son cœur avait perdu la raison, elle l’avait retrouvée.

Depuis que l’hiver avait définitivement pris ses quartiers dans tout son corps elle s’était habituée à ne plus voir que des paysages désolés et figés entre le gris et le noir Norvege.

Aigrie au bord de l’amer son désabusement avait pris le pas sur tous ses autres sentiments.

Se jugeant trop âgée pour jouer les princesses désenchantées La princesse désenchantée elle avait pourtant longtemps continué à attendre que passe minuit dans l’espoir d’un miraculeux revirement ; mais son destin était moqueur.

Jusqu’au matin d’une nuit sans sommeil où elle avait compris qu’il fallait faire le deuil de ses espoirs et de ses rêves.

Elle se mit à compter les jours.

 

     Un médecin qu’elle vit une seule fois la diagnostiqua « maniaco-dépressive repliée dans un mode de vie autarcique » ; elle le paya et le remercia.

Elle poursuivit sa quête, ne cessant de ressasser le passé.

Qu’y avait-il à regretter de la vie, de celle qu’elle avait connue, de ce qu’elle avait vécu ?

Peu, pas grand-chose, quelques rencontres ; beaucoup de souvenirs avaient mal vieilli.

Ils tournaient dans sa tête créant une sensation permanente de vertige Vertigo.

Plus d’une fois elle avait chuté, au sens propre comme au sens figuré.

Cela lui avait même valu une attente de cinq heures aux urgences hospitalières où on l’avait conduite suite à une petite syncope dans un couloir de métro.

On lui avait conseillé de prendre mieux soin d’elle-même.

Comme si tout pouvait se soigner !

Elle s’était confortée dans l’idée qu’elle était incurable, désespérément perdue, éperdument malheureuse.

 

     Ce soir de novembre son cœur ne balançait plus.

Elle marcha un peu au hasard mais bien décidée à mettre un terme à ses tourments.

Le clair de lune jeta son projecteur sur un cimetière qu’elle avait failli ne pas voir.

C’eut été dommage de manquer un tel lieu en une telle occasion !

Déterminée elle entra, fit le tour du propriétaire et ne mit pas longtemps à repérer son arbre.

Elle sortit la corde préparée de son sac-à-dos et la noua à la plus belle branche.

Le vent était léger elle est montée.

 

            Patatras ! La branche a cédé.

 

 

Nœud - Copie  Raté !

(© 2016/droits réservés)

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Un mal, des maux

Posté par BernartZé le 12 décembre 2016

Bougie

Le marre de vivre

  

            « Ça ne prévient pas quand ça arrive ça vient de loin ».

 

     Il est certain que dans son cas c’était venu de très loin.

A cinq à peine elle en avait eu marre de tout : de sa poupée préférée qui jouait la Machine à larmes, du papier peint de sa chambre qu’elle trouvait blafard, de son lit rouge, de son  verre à dents, de ses cliques et de ses claques qu’elle voulait emporter ailleurs et même de son petit frère qui n’était jamais né.

Pouvoir tout envoyer valdinguer était devenu pour elle une obsession quotidienne.

On prit cela pour un caprice d’enfant trop choyée.

Elle se renfrogna et patienta.

 

     A coups d’ongles et de bec elle traça son chemin et défia sa vie apparemment en dépit du bon sens.

Semblant toujours porter le masque de la colère muette, elle avait grandi dans l’idée que le monde extérieur lui était hostile sans même réaliser que son abord peu aimable n’encourageait personne à se rapprocher d’elle.

Ça lui était Égal ou Signe ''presque'' ou ''environ''.

L’année de ses vingt ans elle ne s’exprima plus que par signes mathématiques écrits quand on tentait de lui parler.

Cela n’arriva pas souvent, elle n’eut pas besoin d’arracher beaucoup de pages à son bloc-notes.

Par la suite elle se ficha des regards obliques et plus encore de ceux qui tentèrent de trouver une explication à son étrange comportement peu amène.

Est-ce parce que ses parents la trouvèrent de moins en moins hospitalière qu’ils tentèrent de la faire interner de force ?

Elle s’enfuit, n’écoutant que son instinct qui l’avait très jeune rendue méfiante ; souvent à juste titre.

 

     Vaille que vaille elle vivota un temps, celui de s’enferrer dans son système d’autodéfense et ses refus.

Un matin elle ne réussit pas à se lever, sa volonté l’avait abandonnée.

Tout désir de vivre aussi.

 

            Ses parents ne vinrent pas à la veillée ; ils étaient en voyage, étrangers.

La seule lumière, la seule source de chaleur vint d’une bougie.

 

     Personne ne sut jamais l’origine de sa colère ni ce que ses parents lui avaient fait.

 

Trop Marre...

(© 2016/droits réservés)

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K K O T !

Posté par BernartZé le 9 décembre 2016

Chocolats assortiment au lait Esprit de Fête

Trouble-fêtes

(ballotins en ballotage)

  

            Et c’est donc reparti depuis quelques semaines, plus d’un mois peut-être.

 

     Comme chaque année vers la Toussaint nos petites et grandes surfaces préférées n’ont pas manqué d’avoir Noël en ligne de mire.

[Certaines par le passé se sont mises en mouvement dès la seconde quinzaine d’octobre tablant sans doute sur le fait que les plus gourmands étaient en manque après un bel été]

Les premiers rayons de « chocolats de fêtes » sont alors apparus et s’étendent à présent continuellement…jusqu’au bouquet final.

 

     En peu de temps le client lambda a l’occasion d’ouvrir des yeux curieux sur ces étalages qui, ne cessant de s’étaler, offrent un choix de produits et de marques susceptible de le laisser de plus en plus perplexe.

Pourquoi une telle variété ? Pourquoi tant de prix aussi différents ?

La quête vire parfois à l’angoisse ; que nul n’en rit !

Un palais non averti pourra aussi vite faire aveuglément confiance en une célèbre marque réputée (réputation usurpée selon certains spécialistes) que choisir d’acheter les chocolats les moins chers faute de larges moyens.

Contrairement à ce que voudraient nous faire croire les magasins hard-discount le chocolat de qualité (!) n’est pas bon marché et son prix en fin d’année n’est pas loin de concurrencer celui de la cuillérée de caviar Caviar (cuillérée) ou des œufs de saumon Œufs de saumon.

 

     Comment se repérer dans cette jungle cacaotée ?

Mettons de côté les grandes boîtes de chocolats pour mieux nous concentrer sur les ballotins (d’un poids allant de 200 g à 250 g, parfois moins rarement plus).

Il y a encore plus d’embarras que de choix.

Comment deviner le goût qu’auront les chocolats de cette petite boîte Ballotin de chocolats (2) à la mine tristounette ?

Pas d’esbroufe ni de couleurs, aucun artifice.

Elle reste muette, gardant en son sein ses secrets.

Celle-ci Ballotin de chocolats -dès l’ouverture- semble au contraire regorger de saveurs et de promesses.

Mais, oh ! surprise et grande nouvelle, tout est question d’attentes et de goûts.

Certains préfèrent les chocolats noirs d’autres au lait d’autres pleins de liqueur d’autres regorgeant de crème et de beurre d’autres de praline d’autres…

Parcours sans fin risquant de donner soif !

 

     Alors oui -évidemment- tout est non seulement question de goût mais aussi de finesse et de subtilité en matière de chocolat.

Et là…!

Disons que nous ne sommes pas tous…égaux.

Certains perçoivent des notes qui échappent à beaucoup quand d’autres ne constatent pas réellement de différences entre deux chocolats.

Aucune importance quand seul le plaisir compte.

Le réconfort et le bonheur retrouvé s’avèrent des valeurs sûres et souvent primordiales.

Il y a dans la vie, tout au long de l’année, tant d’occasions de se morfondre et de se penser malheureux que nous méritons tous une petite pause, une courte parenthèse durant la trêve de Noël.

L’heure est venue de se faire consoler, de se laisser gagner par la chaleur et la tendresse ; tant pis si elles ne sont pas humaines.

 

            La fin de l’année approchant il vous faut arrêter votre choix ; offrez-vous deux ballotins si vous le pouvez et…fermez les yeux.

Pour une option plus classique et tranquille vous trouverez facilement ce baveux Escargot au lait praliné.

  

 

 

Ballotine de sanglier aux champignons des bois  (Vous pouvez -aussi- vous laisser tenter par…une ballotine)

(© 2016/droits réservés)

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MouvementS d’humeurS

Posté par BernartZé le 6 décembre 2016

Na !

Caprices

  

            Je m’accorde le droit de changer d’avis ; na !

 

     Quand j’étais petit, non seulement je n’étais pas le plus grand de ma classe, mais en plus j’étais sage comme une image, comme celles que je recevais régulièrement pour mes bonnes notes et ma bonne conduite.

Mes parents, soucieux de mon éducation, m’avaient appris à ne pas faire de caprices, jamais et en aucune circonstance ; je n’en fis donc pas, ils n’auraient d’ailleurs pas cédé.

 

     Bac en poche à seize ans (deux mois avant…soyons immodeste) je me suis retrouvé, adolescent imberbe T.H. donc...pas moi !, au beau milieu de toute une faune d’étudiants de tous âges et de toutes origines.

Complètement perdu les premières semaines dans ce vaste campus universitaire, je me suis égaré des dizaines de fois dans les couloirs et les grandes allées d’un monde qui me semblait trop grand pour moi.

J’ai croisé par hasard un « enfant » de treize ans petit génie en mathématiques et sérieux comme un pape…auquel je n’ai rien trouvé à dire.

Ma mine était plus trompeuse que sérieuse ; j’avais l’air grave et réservé de ceux qui ne rêvent que de pouvoir se cacher ou se rendre invisibles.

J’étais le plus souvent dans un espace de calme blanc et bleu, perché tout là-haut rêvant dans ma nacelle Calme blanc bleu.

Jusqu’au jour où un étudiant…m’a parlé !

Pas de doute ni erreur c’était bien à moi qu’il s’adressait.

Même si nous ne nous sommes pas revu par la suite, nous avions fait connaissance ; il était étranger, moi aussi d’une autre façon.

 

     Cette anecdote (apparemment) anodine m’a permis d’ouvrir les yeux et de prendre la décision de quitter la fac -où je n’avais décidemment rien à faire- et les études et mes parents, avec lesquels je n’étais pourtant pas fâché, et finalement la ville.

Cela ne s’est pas fait sur un coup de tête mais après une longue réflexion murie durant de longs mois.

Je me sentais enfin adulte à tout juste dix-huit ans ; c’est sans doute la seule fois de ma vie que je me suis involontairement conformé à la norme.

 

     J’ai beaucoup voyagé à pieds en voiture en Triporteur, à dos de chameau de vache et de mulet ; j’ai aussi pris des trains et quelques avions.

Qu’ai-je appris au bout du compte, après des milliers de kilomètres ?

Rien ou presque.

J’ai compris que j’étais indécis versatile incohérent voire…« bipolaire ».

Dans le sens où je n’avais de cesse de vouloir voyager du nord au sud pour me fuir toujours.

De peur de me trouver je suis passé d’un continent à l’autre, plus malade de fugues que de pérégrinations finalement.

 

     Rentré au port dans mon limousin In the Limousin j’ai reconnu les nuages de mon enfance.

J’ai continué à voyager dans ma ville, déménageant au moins une fois par an par ennui par lassitude impatience et tristesse.

Incapable de me fixer, peut-être par peur de m’installer et de me retrouver prisonnier d’un choix de vie de lieu ou (carrément) de destinée ; comme si on pouvait la choisir !

A quoi bon de toute façon quand on sait par avance que l’on reproduira inévitablement les mêmes erreurs.

 

            Toujours debout, plutôt vaillant pour mon âge, j’ai décidé de m’accorder au bout de longues années de vicissitudes le droit de demeurer inconstant.

Définitivement déviant…

 

   

Vicissitude (par Mekari) 

(© 2016/droits réservés)

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