Apprentissage

Posté par BernartZé le 24 mai 2017

Coin de salon

Causerie au coin

  

            Confortablement installé(s) dans un angle du salon nous parlons, et j’imagine simplement tes réponses.

 

     Te souviens-tu encore du temps où tu venais souvent passer chez moi une après-midi ou une soirée, afin de ne pas rester seul dans ton studio plein de cafard ?

Là-bas tu étais constamment en proie à tous tes démons et à des règlements de compte qui tournaient court.

Ainsi tu t’invitais quatre ou cinq fois par semaine et j’aurais eu mauvaise grâce à refuser tes visites.

Pourtant, épris de liberté et aimant la solitude, je me sentais parfois envahi.

Sais-tu que par amitié pour toi j’ai souvent renoncé à mes moments tranquilles passés à écrire ou simplement rêver ?

J’espère qu’il n’en est rien, ayant toujours fait au mieux pour cacher l’impatience qui me prenait à vouloir me retrouver enfin seul.

Elle ne m’empêchait heureusement pas de profiter de belles heures en ta compagnie.

 

     Hiver comme été pendant de longues années nous avons beaucoup parlé.

De toi de tes questionnements et de tes histoires de cœur sans fin tragi-comiques.

Et de multiples sujets plus (?) culturels ; rarement de moi, je n’en avais pas envie.

Des heures et des nuits à parler et à boire ; sans trop de modération pour toi vue la vitesse à laquelle une simple N69531 était avalée !

Ce rituel apparemment confortable pour tous deux a pris brutalement fin.

Nos routes se sont éloignées subitement, presque du jour au lendemain, sans sommations.

Te rappelles-tu les circonstances de ce changement ?

De mon point de vue j’ai cru comprendre que tu avais trouvé mieux à faire.

Tu t’étais soudain pris de passion pour les salles de sport où tu suais désormais durant de longues heures quotidiennes pour te sculpter un autre corps plus en rapport avec tes aspirations esthétiques.

Sans doute y avais-tu fait des rencontres entre les steps et les haltères…

 

     Nous n’avons jamais évoqué les raisons de ton détachement et je ne t’ai pas dit combien j’avais pu être triste et blessé en réalisant que je ne te servais plus à rien.

Tu n’avais plus besoin chaque jour de mon écoute ni de ma présence.

J’étais enfin seul…mais un peu trop.

Seul j’ai appris à ne pas t’en tenir rigueur.

Seul j’ai appris à te pardonner ton manque d’égards en te voyant satisfait.

L’amitié avait pris le pas sur le ressentiment.

 

     Tu m’as beaucoup apporté en me faisant découvrir que j’étais moins égoïste que je ne le croyais et en me permettant de réaliser que l’abnégation était un gage d’amitié.

Te savoir aujourd’hui heureux…panse mes blessures d’amour-propre.

 

            Peu de questions finalement…pour un soliloque.

 

 

Vertes années  (Vertes années !)

(© 2017/droits réservés)

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