Impair et passe
Posté par BernartZé le 23 juin 2017
L’ombre d’elle-même
Chère Emma…
Rien n’est jamais acquis, à la femme non plus.
Tu fus heureuse un temps, tu semblais l’être, et puis le hasard des rencontres vint bouleverser la belle ordonnance d’une vie de couple.
Incomplètement heureuse sans doute, tu rencontras un autre homme qui sut te divertir.
Ton cœur battait la chamade à nouveau, à nouveau tu tombas amoureuse ; follement.
Surprise par la violence de tes propres sentiments qui trouvèrent vite écho tu oublias l’homme que tu aimais depuis plus de dix ans, tout en l’aimant encore.
La force de la nouveauté pris le pas sur l’habitude.
L’autre se para soudain de toutes les vertus à tes yeux.
Imprévisible il savait te surprendre pour t’emmener découvrir des lieux auxquels aucune carte ne faisait référence.
Tendre, il faisait de ses bras une alcôve où tu oubliais tout.
Tous tes tourments commencèrent quand ta conscience se mêla de cette nouvelle histoire, t’intimant de rendre des comptes.
Elle te persécuta sans relâche finissant par te crucifier.
Constamment intranquille tu t’étiolas au point de devenir translucide et de perdre pied.
Tu aimais deux hommes que tu savais ne plus pouvoir aimer sans les blesser tous deux.
Comment ne pas être écartelée ?
Les bras qui t’enserraient finirent par t’étrangler et t’empêcher de respirer.
Un soir, voulant t’échapper, tu crus trouver des vapes accueillantes en faisant un savant mélange de trucs et de machin-choses.
A l’hôpital tu t’absentas effectivement un long moment, le temps de te sauver de toi.
Quelques années plus tard la vie te reprit ; tu ne touchas plus jamais aux allumettes.
(© 2017/droits réservés)
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