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Il était des vies…

Posté par BernartZé le 29 juillet 2017

Mechanism concept - 3d render

L’engrenage

 

            Non les nuits ne sont pas silencieuses, non les jours ne se contentent pas de passer.

Ils nous malaxent, elles laissent échapper des cris.

Et ces bouleversements s’avèrent irréversibles.

 

            Il est des vies comme ça, nul ne saurait dire pourquoi…

 

     Certains rêvent dès leur naissance, peu ont la chance de vivre dans cet état de lévitation permanente.

Le plus souvent l’enfance se charge sans douceur de ramener le rêveur à une réalité située plus en bas, proche du quotidien de la vie.

Et pour les mal prédisposés le choc peut être rude, violent voire quasi mortel faute de savoir s’adapter.

Alors ils marchent en crabe, essayant constamment de biaiser.

 

            Il est des vies ainsi, basées sur l’évitement…

 

     Les pires maux sont insidieux, ils travaillent sournoisement opèrent dans l’ombre et gangrènent les âmes et les corps.

Leurs attaquent se font en règle étage par étage.

C’est une guerre sans loi, une prise d’otage à vie sitôt qu’est mis un doigt dans l’engrenage.

L’enfer ouvre ses portes, la danse macabre peut commencer Danse macabre (La règle du jeu, 1939).

L’instinct de mort s’éveille, adieu les rêves adieu la vie !

L’existence bascule totalement pour tendre inexorablement vers le point zér0.

L’anéantissement est en marche, le déni sublimé.

 

            Il est des vies saccagées dont la moelle est pourrie…

 

     Telle une mer asséchée tout plaisir s’est retiré d’un corps et d’une âme définitivement aux abois.

Tout n’est plus que combats luttes et mortifications.

Tout est désolation et champ de mines.

Tout est…mine de rien à faire peur !

Reste à parachever l’œuvre de destruction en la signant.

 

            Ainsi furent des vies…

 

  

Wasserstiefel - Roman Signer (1986)  Ainsi font, font, furent.

(© 2017/droits réservés)

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L’espoir au loin…

Posté par BernartZé le 26 juillet 2017

Parapluies de couleurs (Portugal)

Que l’automne advienne

  

            Ressortir les parapluies et les parkas.

            Non loin la dépression…

 

     L’envie de pleurer peut venir devant le désolant spectacle d’une saison qui se délite déjà.

 Où sont passées les promesses ? Qu’est devenue l’embellie ?

 

Les yeux tournés vers les cieux de sombres oracles nous parviennent, tous s’ingéniant à accentuer notre inquiétude.

A croire que le meilleur ne peut durer, à croire que le pire nous guette toujours.

Les orages d’été ne manquent pas d’attrait lorsqu’ils ne servent qu’à laver le ciel, à le débarrasser de la lourdeur emmagasinée à force de chaleur et d’humidité Ciel d'été.

Mais lorsqu’ils laissent place à une accumulation de nimbus qui s’installent avec aplomb dans le paysage, le moral finit par baisser pavillon malgré une lutte digne d’estime.

Certains finissent même en cure de sommeil histoire de (tenter de) se défaire du gros bourdon.

 

     Rage que rage ! Ça va dépoter dans les grandes largeurs s’il faut supporter davantage cette atmosphère funeste nuisible et…inappropriée !

L’été n’est pas censé servir de défouloir aux frustrations des dieux de l’Olympe et d’ailleurs.

Qu’ils règlent autrement leurs problèmes existentiels et gardent rentrées leurs colères.

Qu’ils partent eux-aussi en vacances, le plus loin possible !

Qu’ils laissent l’humanité un peu tranquille en lui permettant de retrouver ses belles nuits étoilées Petunia Night Sky (pétunia cultivars).

 

     Mais on choisit rarement les ciels des lendemains qui dépendent bien souvent d’aléas échappant totalement à tout contrôle.

Et lorsque la pluie revient il ne reste plus qu’à les redessiner à sa convenance Autre voûte céleste en se berçant d’illusions.

 

            Que les vacanciers se rassurent : leur patience finira bien par être récompensée par le retour de quelques rayons de soleil victorieux d’une partie de cache-cache.

A défaut ils délaisseront le sable pour mieux se retrouver autour d’une grande tablée, toujours joyeux et pleins de vie.

 

     D’autres, pressentant l’automne, verseront moralement dans le fossé…

 

 

L'Automne - Giuseppe Arcimboldo (1573)

(© 2017/droits réservés)

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Babillage estival

Posté par BernartZé le 23 juillet 2017

Cup vermicelles de riz saveur poulet

Goûté et approuvé

 

            Avis des consommateurs testeurs :

            Soupe au Poulet :

            ·  Goût agréable, on sent bien le poulet, les pâtes sont bien cuites et l’assaisonnement est bien.

            ·  Belle couleur, très bon goût, odeur agréable, texture fondante.

            ·  Aspect de soupe asiatique, bouillon léger et parfumé, herbes agréables, les pâtes sont tendres et agréables en bouche.

     Enluminure

     Puisqu’ils le disent, autant les croire !

Ils…c’est-à-dire un panel de 30000 consommateurs dotés d’un sens supérieur du devoir qui chaque année remettent le couvert entre leurs repas (on peut aussi supposer que certains viennent manger à l’œil)

Dans un laboratoire d’évaluation sensorielle ils passent des heures à tester plusieurs produits et à les noter en fonction de divers critères liés à leur ressenti.

Chaque test donne lieu à une fiche d’appréciation remplie scrupuleusement.

Une précision d’importance : contrairement aux testeurs de vins…ils avalent ce qu’ils dégustent.

Une autre : « ils sont consommateurs du type de produit à juger pour que leur avis ait un sens » ; c’est effectivement préférable !

 

     Et cependant dans cet avis sur cette soupe au poulet des imprécisions voire de regrettables (!) erreurs peuvent être relevées.

« On sent bien le poulet »…leur appréciation gustative omet de signaler qu’il n’y a pas le moindre milligramme de poulet dans les ingrédients mais seulement des exhausteurs de goût et arôme poulet 0,5 % (dans l’assaisonnement et l’huile parfumée).

Autre point de détail : les « pâtes » n’en sont pas !

Pas dans le sens couramment répandu du plat de pasta italien Pasta fait à base de farine de blé.

Là il s’agit plus exactement d’une soupe de vermicelles de riz saveur poulet.

Les vermicelles de riz sont de très fins dérivés des nouilles de riz faites à base de…farine de riz (quelle surprise !)

Du riz et point de blé…

 

     L’importance de tout cela ?

Elle est dérisoire : selon le dicton populaire « tous les goûts sont dans la nature » ; autant dire que cet avis estampillé « saveur de l’année » par ce jury n’a la valeur que l’on accepte de lui accorder ou pas…à notre tour.

 

            Étrangement « Reconnu Saveur de l’Année » est une récompense qualité délivrée par des consommateurs qui ne font jamais mention de…bonne santé.

  

  

Logo ''Saveur de l'Année'' 

(© 2017/droits réservés)

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A votre santé !

Posté par BernartZé le 20 juillet 2017

Dépistage

Jeu de piste

(Interdit au moins de cinquante et aux plus de soixante-quatorze ans)

  

            Profitons de l’été pour nous amuser !

 

     Comme pour les enfants il existe depuis plusieurs années des cahiers de vacances pour adultes qui proposent de réviser tout ce que vous avez largement eu le temps d’oublier.

Supposés ludiques ils vous permettent également de vous miner le moral dès la première journée de travail.

Vous réaliser soudain que vous ne savez plus rien et que vous êtes devenus un parfait ignare dans toutes les matières !

De deux choses l’une : soit vous décidez de retourner sur les bancs de l’école Université du temps libre (université du temps libre…appelée autrefois du 3ème âge), soit vous persistez et signez en demeurant dans votre crasse ignorance.

A vous de voir.

 

     Si à force de bronzer et de ne rien faire de vos journées estivales vous en venez à vous ennuyer, vous allez pouvoir vous divertir en vous plongeant dans la lecture du petit fascicule que vous avez de nouveau reçu cette année le mois précédant votre anniversaire.

Par le passé vous l’aviez directement jeté à la poubelle en vous estimant peu concerné par le sujet ; mais, l’âge aidant, vous vous dites aujourd’hui que votre négligence pourrait vous coûter cher.

L’information est de taille : il vous est possible d’éviter de mourir (pour l’instant) en vous lançant sur la piste du cancer colorectal !

Pas de fausse pudeur : vous avez un côlon et un rectum, autant ne pas les ignorer.

Laissez-les s’exprimer et vous confier leurs états d’âme, ils pourraient vous surprendre.

Prenez cette écoute comme une nouvelle activité ou un jeu chic et choc.

Ce sera toujours mieux que de continuer à bronzer idiot sur la plage puisqu’un cancer de la peau vous est (presque) promis.

En plein cœur de l’été oubliez un peu votre apparence (non vous n’êtes pas en permanence sous les feux des projecteurs) et intéressez-vous à toutes les petites cellules de votre organisme.

 

     En résumé, comme à l’école : Test de dépistage ; reste à espérer que vous entretenez une relation de confiance avec votre médecin traitant.

Certains donnent envie de les revoir, d’autres…

 

            [Le message contenu dans ce jeu n’est en aucun cas parrainé ou validé par le Ministère de la Santé]

   

 

L’œil du côlon  (Dans l’œil du cyclone)

(© 2017/droits réservés)

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Protégé : Il en aura été ainsi

Posté par BernartZé le 19 juillet 2017

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Clairement obscur

Posté par BernartZé le 17 juillet 2017

Banc (myosotis)

Ici et las

  

            A force de déambuler cela devait finir par arriver.

 

     Vive le temps des vacances !

On bourre les coffres des voitures, on case les grands-mères et les chats où l’on peut et en route pour la grande aventure.

L’occasion pour moi de me retirer dans ma maison et de partir définitivement en villégiature.

Ma chambre, puisqu’il ne s’agit que d’un « loft » de 20 m2 de la Logo Résidence les Tilleuls est des plus agréables.

La pièce Mon loft est lumineuse ensoleillée et avenante.

Pour célébrer mon arrivée j’ai reçu en cadeau de bienvenue ce magnifique ensemble Pyjama à porter de jour comme de nuit ; je ne le quitte plus désormais.

 

     Même appareillé je déambule de moins en moins facilement, souffrant d’un lymphœdème qui gagne mes deux pieds, remontant jusqu’au mollet de la jambe gauche.

Ce problème que j’avais négligé quand il était encore réversible est devenu un vrai handicap, permanent et à certains moments très douloureux.

J’ai parfois la sensation d’avoir deux pieds-bots ou d’être doté de pattes d’éléphants pesant chacune une tonne.

Je me fais l’effet de devenir progressivement un monstre de foire comme ceux que l’on exhibait bruyamment au XIXème siècle.

L’adieu à mes accessoires favoris Canne et chapeau ne s’est pas fait sans larmes ; je ne danserai plus jamais.

 

     A présent installé j’ai pris de nouvelles habitudes.

Mes journées sont réglées, calquées les unes sur les autres, toutes semblables et aussi ennuyeuses que possible.

On nous soigne on nous entoure ; pourquoi ce sentiment d’extrême solitude ?

Les enfants sont partis bronzer ailleurs, mon chat m’a abandonné pour vivre une autre vie ; je demeure là, seul et insoumis.

L’ennui me gagne me gangrène me dévore ; il est plus virulent que tout.

 

            Vivement la fin et l’oubli…

 

  

Fin de vie 

(© 2017/droits réservés)

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Un amour de jeunesse

Posté par BernartZé le 14 juillet 2017

Tableau de ''Laura'' (film d'Otto Preminger, 1944)

Par le bout du nez

  

            La curiosité peut mener loin.

 

     J’avais à peine huit ou neuf ans et nous avions emménagé dans une maison flambant neuf d’une rue sans issue.

C’était le projet de vie de mes parents : non de devenir bâtisseurs mais simplement propriétaires d’une habitation correspondant à leurs plans.

C’est pourquoi ils suivirent de près toutes les étapes de la construction en venant régulièrement visiter le chantier.

De temps en temps j’étais autorisé à les accompagner, le jeudi (l’ancêtre du mercredi) ou en fin de semaine.

J’étais excité et impatient comme on peut l’être à cet âge où le temps paraît prendre d’interminables pauses et avancer à la vitesse d’un escargot souffreteux Escargot.

Échappant parfois à leur attention, je jouais dans nos futurs murs, découvrant des pièces qui pour moi ne correspondaient à rien d’autre qu’aux décors en pierre dure d’un théâtre en carton.

J’imaginais des changements à vue, de hauts rideaux de velours et des escaliers ne menant nulle part Escaliers, décor de théâtre.

Puis les étages et de vrais escaliers se construisirent.

Lorsque les pièces du 1er (en fait le vrai rez-de-chaussée au dessus du garage) virent le jour et que les portes-fenêtres donnant sur le balcon furent installées, je fis une gigantesque découverte : j’étais un passe-muraille !

Les vitres n’ayant été posées qu’en fin de chantier j’eus le temps de m’amuser à passer à travers les cadres Porte-fenêtre en me glissant souplement (vu mon âge !).

Fatalement le jeu ne dura qu’un (long) temps.

 

     Une fois installés dans notre nouvelle demeure, faute de pouvoir continuer, je cherchais d’autres distractions une fois mes devoirs faits évidemment.

Mes yeux se portèrent un jour sur l’autre côté de la rue où se trouvait une vieille bâtisse apparemment à l’abandon.

De hauts murs et des pierres mangées par des plantes grimpantes à l’aspect sauvage et inquiétant ; une haute muraille semblait interdire tout accès, empêchant de pousser plus loin la curiosité.

Une seule question pour moi : comment franchir ces remparts ?

Après les travaux d’approche à rôder autour, je me décidais enfin à prendre d’assaut le château (une malouinière en fait).

Quel que soit le côté l’escalade apparaissait aussi difficile ; il fallait prendre son élan et son courage en mains (plus de deux si possible).

Je me mis donc, à mes risques et périls, à jouer les premiers de cordée, sans pic ni corde de rappel et surtout sans compagnon d’aventure.

A ma grande surprise, pas à pas pierre par pierre, le défi fut moins ardu que prévu.

Au bout d’une demi-heure j’étais en haut du mur.

La descente de l’autre côté s’avéra nettement plus facile : il me suffit de me jeter en bas sur…une sorte de grand matelas de réception pour sauteurs en hauteur.

Que faisait-il là oublié et livré aux intempéries ?

Les feuilles mortes ajoutèrent de la poussière à ma chute.

 

     Le tour du jardin fut rapide : il n’y avait rien à voir ; il me servit seulement à repérer le côté du château le plus accessible…en fonction de ses fenêtres.

Je choisis la plus basse et, alors que j’allais jouer du coude, j’aperçus l’ouverture béante laissée par une vitre cassée.

A moi la grande aventure !!

Je mis près de deux heures à explorer toutes les pièces une à une sur les quatre (hauts) étages.

Beaucoup de poussière et de meubles recouverts de tissus autrefois blancs ; les chambres étaient vastes et richement décorées ; trois salons aux parquets encore parfaitement vernis, des cheminées dans toutes les pièces.

L’une d’elle retint particulièrement mon regard.

Non par son aspect mais pour le tableau au-dessus.

Le portrait d’une femme mystérieuse et mélancolique, belle et fascinante ; un peu rêveuse aussi.

 

     Durant des années je suis souvent revenu vers elle tant j’étais captivé par sa lumière.

Quand mes épaules et mes hanches ne me permirent plus de passer à travers la fenêtre je l’ai forcée afin de poursuivre mon rêve sans jamais savoir qui elle avait été.

 

            Un jour mes études m’ont contraint à quitter la maison mes parents et cette inconnue…

 

 

Gene Tierney 

(© 2017/droits réservés)

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Bella mia

Posté par BernartZé le 11 juillet 2017

M.

Grand-mère est morte !

  

            La nouvelle nous frappa de stupeur.

 

Elle ne me parvint que deux jours plus tard, telle une déflagration portée au cœur.

Je regarde cette photo où elle semble « en paix avec le monde ».

Il paraît que c’est ainsi qu’elle s’est éteinte dans son lit.

 

     Le soir où le téléphone sonna, je suis resté un long moment silencieux, sentant monter en moi une déferlante émotionnelle qui me noua la gorge au passage, juste avant d’envahir mon cerveau.

J’étais hébété tant je n’étais pas préparé à cette annonce.

J’ai réalisé bien après que je lui avais envoyé trois jours plus tôt une lettre et une carte avec un arbre plein de vie L'arbre de vie.

L’ombre portée ne l’a sans doute pas atteinte ; elle n’a sûrement pas eu le temps de me lire.

Je ne le saurai jamais.

 

     Les semaines suivantes je n’ai cessé de repenser à elle et à une multitude de moments partagés ; des discussions sans fin devant sa cheminée, des soirées qui se prolongeaient jusque tard dans la nuit, jusqu’à ce que la fatigue finisse par nous engourdir.

 

« En paix avec le monde »…paisible donc ? ; elle n’était pas paisible et ne l’a jamais été de son vivant.

Très jeune elle s’est révoltée : contre son milieu social, contre son éducation, puis contre toutes les injustices croisées en chemin.

Elle est restée la petite fille qui posait toujours les questions qui dérangent.

Elle est demeurée fidèle à ses valeurs et à elle-même ; certaines personnes de son entourage ne pourraient en dire autant…

 

     Son légendaire petit vélo Petit vélo (3) a toute sa vie durant tourné dans sa tête.

Pour tenter de le maintenir en équilibre elle écrivait des poèmes naïfs et griffonnait souvent dans son cahier d’écolière.

Elle y mettait ses peines et ses pensées, ses regrets ses grands et ses petits délires.

Elle était tant d’autres choses aussi, impossibles à raconter.

Les sentiments contraires qui l’animaient lui faisaient parfois rompre les digues ; elle pouvait alors être de mauvaise foi en toute innocence !

Parfois même injuste voire méchante si l’on se risquait à critiquer un être qu’elle chérissait et qui profitait de son aveuglement.

Elle était entière.

 

     Lorsque la maladie l’a touchée, son appétit de vivre s’en est allé et le monde a progressivement cessé de l’intéresser.

La lassitude et l’ennui l’avaient gagnée.

Je la soupçonne d’avoir préféré lâcher prise.

Ne pouvant assister à l’enterrement je me suis fait représenter par un bouquet fleuri.

 

            Qu’importe si elle n’était pas vraiment ma grand-mère et si nos liens n’étaient pas de sang.

 

 

Bouquet de chrysantèmes 

(© 2017/droits réservés)

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Des parallèles

Posté par BernartZé le 8 juillet 2017

Squelette marchant  Fauteuil roulant (2)

Seuls

 

            Elle marchait sans relâche se parlant à elle-même, tournant en rond dans le salon.

            Lui ne pouvait rouler très loin tant ses bras fatiguaient.

 

     Elle aimait bien l’idée de rester éveillée lorsqu’elle pensait que tout le monde dormait.

Lui était du genre insomniaque à tendance parano.

 

Elle griffonnait beaucoup la nuit, couchant des phrases sur le papier, se relevant sans cesse.

Il ne cessait de réfléchir en se tenant le ventre d’où remontaient ses plus sombres pensées.

 

C’est en essayant d’écrire, comme ça pour elle seule, qu’elle s’était soudain mise à revisiter son enfance.

Il ne comptait plus les heures passées à ressasser.

 

Elle allumait aux quatre coins de la pièce des bougies, fixant ses points cardinaux.

Il préférait demeurer dans la pénombre, surtout le jour, volets roulants toujours baissés.

 

Elle ne sortait plus très souvent, une fois tous les trois ou quatre jours le temps de faire quelques courses.

Dans la rue il roulait sur le trottoir en double file avec les poussettes et les tricycles.

 

Elle avait constamment chaud ce qui expliquait ses pieds nus sur le plancher, hiver comme été.

Il grelotait toujours assis dans son fauteuil, le corps à moitié mort.

 

            Elle ne lui a pas prêté attention l’autre jour en le croisant vers midi et quart ; il a remarqué son air triste et ses yeux sombres.

 

     Une même nuit pourtant ils ont vu une dernière lumière…

  

 

Une nuit... 

(© 2017/droits réservés)

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On se dirait au sud

Posté par BernartZé le 8 juillet 2017

Gazpacho vert

Une gorgée de verdure

  

            Variation sur un même thème : le gazpacho se met au vert.

 

     Ici point de tomate -pas même verte- mais principalement des Concombre et des Courgettes.

 

     Alors bien sûr les grincheux et les extrémistes potagers avanceront que rien ne vaut le fait-maison et qu’en plus -si ça se trouve- tout cela n’est pas même bio !

Et bien oui non peut-être mais quelle importance ?

Cette boisson glacée est avant tout destinée aux flemmards qui lézardent au soleil avec le souci du moindre mouvement.

 

            L’essentiel n’est-il pas de se faire un peu plaisir pour une fois ?…

  

Paille verte  (Voir la paille dans l’œil du voisin et…)

(© 2017/droits réservés)

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