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Reverdir

Posté par BernartZé le 11 octobre 2017

Portée musicale couleur

Au siècle dernier

  

            La musique s’écoulait à toute vitesse de la bande FM.

 

     C’était il y a fort longtemps, nous étions jeunes, la vingtaine à peine, et certains étaient beaux.

La musique prenait une bonne place dans notre quotidien, en plus de nos études et du cinéma bien sûr.

A cette époque elle n’était ni calibrée ni formatée ni prédigérée, elle était totalement libre, comme les radios.

Et tout le monde s’en donnait à cœur joie !

A l’image du groupe Matt Bianco Matt Bianco (1984) qui s’éclatait et nous avec lui.

Ça dansait ça pulsait en tous sens et tout le monde demandait « Whose Side Are You On ? »

Quelle question, tous du même !

La bonne humeur semblait régner partout, ce n’était bien sûr qu’illusoire mais pour nous -égoïstes à notre âge- l’important était de demeurer légers.

Parmi nous certains avaient connu des malheurs et des traumatismes qu’il était primordial de laisser derrière eux à défaut de les oublier.

Alors l’extrême variété des musiques des années 80’S fournissait l’occasion parfaite, non pas de « faire la fête » mais de nous évader.

 

     Parmi les artistes de cette décennie certains ont fait un tube et d’autres une longue carrière.

Un météorite peu connu laissa une drôle d‘impression dans le paysage tant la voix et les paroles paraissaient bizarres et étranges :

  J'étais venue pour dire bonjour, Amélie Morin (1981)

 A noter que c’était trois ans avant l’apparition d’une certaine Mylène F. auquel le fameux « Maman a tort » peut faire penser (le côté femme-enfant).

L’une est tombée dans l’oubli et l’autre est toujours bien là ; qui sait pourquoi ?

Certains crieront peut-être à l’injustice ou à la méconnaissance, mais cela a-t-il un sens dans un milieu artistique aussi…encombré ?

Nos grands compositeurs classiques se trouvent mieux aujourd’hui morts c’est sûr.

On ne cesse même d’en redécouvrir.

 

     Au XXIème siècle (c’est le vieux qui parle !) la musique paraît davantage nous agresser (nous « insulter » aussi) que nous porter ; pas de lévitation envisageable, condamnés à rester les deux pieds au sol dans la boue.

Un brin désespérant tout de même et de quoi déprimer plus encore les grands pessimistes.

La variété d’autrefois pourtant considérée comme « ringarde » séduit de plus en plus les jeunes d’aujourd’hui.

Ils la trouvent…joyeuse et dansante, loin du formatage actuel.

Une question se pose : serait-ce davantage une histoire de goûts que de génération ?

A moins qu’il ne s’agisse de milieu social ou d’influences (les bandes, les tribus…les cercles aussi).

Bref, rien ne meurt tout se recycle c’est bien connu !

Les platines vinyles reviennent en force et s’annonce déjà le retour des mange-disques !

 

            Ah là là ! ma bonne dame on n’a pas fini, nous les vieux, de nous éclater…

 

   

La baffle !

(© 2017/droits réservés)

Publié dans "Souvenirs, souvenirs"...! | 13 Commentaires »

Il n’est pas toujours trop tard

Posté par BernartZé le 8 octobre 2017

By night (2)

Un jour presque ordinaire

  

            Elle s’était tranquillement levée ce matin-là, sans peine ni tourments pour une fois.

 

     Contrairement à son habitude elle avait pris le temps de petit-déjeuner Petit-déjeuner avant de se glisser sous la douche ; pas de pain mais de la confiture et un croissant sans beurre, c’est bon pour le moral.

Elle avait faim, faim de nouveauté et de changements.

A trente-six ans elle était lasse de bien des choses à commencer par son métier de secrétaire comptable qui ne l’épanouissait pas vraiment.

Même si elle avait toujours aimé les chiffres (dès l’école primaire elle s’amusait à faire de longues additions de tête), il était temps de passer à autre chose.

Pas d’idée précise mais une réelle envie : la photographie.

Du temps de l’argentique elle s’était offerte un splendide appareil reflex un peu comme celui-ci Appareil reflex argentique qu’elle s’était entraînée à maîtriser en photographiant toute la ville, surtout les petites rues les portes et les fenêtres ainsi que les bâtiments qui lui étaient chers.

Puis elle était partie un mois pour vivre sa folle aventure asiatique durant laquelle elle s’était adonnée au plaisir de saisir des instants qui attiraient particulièrement son œil.

Elle ramena vingt-cinq Pellicule 24x36 argentique (de trente-six poses) de son épopée !

Elle passa ensuite plusieurs semaines à les visionner, sur un rétroprojecteur qu’elle avait acheté dès son retour, et à les trier.

Vers la fin de ce travail c’était devenu astreignant elle fut heureuse de finir pour pouvoir enfin s’offrir une longue séance de projection de plusieurs centaines de clichés, les meilleurs selon elle bien sûr.

Certains amis les avaient vus et aimés…ou avaient fait semblant de s’y intéresser.

Elle eut la malheureuse idée de prêter son projecteur à l’un des couples et ne le revit jamais.

En se séparant l’un avait quitté la maison et l’autre avait déménagé peu après.

Où était passé son trésor ? Nul n’avait su lui dire.

 

     Le temps et la vie quotidienne lui firent totalement oublier son appareil photo rangé bien au chaud au fond d’une armoire.

En y repensant ce matin-là elle s’était vite dit que ce rêve était devenu impossible ; trop tard.

C’est un coup de téléphone soudain qui stoppa net ses réflexions.

Une lointaine cousine l’informa que sa mère était morte la veille d’une crise cardiaque ; elle n’avait pas soixante-dix ans.

Sa mère !

Sa mère qu’elle n’avait pas vue depuis très longtemps, depuis l’enterrement de son père très exactement ; quinze ans déjà.

Elles n’étaient pas fâchées, elles ne s’aimaient pas tout simplement.

Pas le moindre atome crochu, pas le moindre amour maternel.

Sa mère n’aimait pas les filles, elle aurait voulu deux garçons, elle n’eut qu’elle.

Son père qui la chérissait n’y pu jamais rien.

Il en fut juste mortifié.

 

     Cette nouvelle parvint en un éclair à lui gâcher cette belle matinée et toute sa journée.

L’enterrement était prévu trois jours plus tard, elle n’irait pas, hors de question !

Pas question de remettre les pieds dans cette maison Maison familiale de malheur(s) et de revoir des gens qui se sentiraient obligés de lui présenter leurs condoléances d’un air navré.

Seule héritière directe, la maison serait mise en vente aussitôt et en donnant procuration elle ne s’occuperait de rien.

 

     Les choses ne se passèrent pas aussi simplement et rapidement qu’elle l’avait voulu.

Il lui fallut encore un an avant de trouver acquéreur et trois mois de plus pour que tout soit signé et qu’elle soit enfin débarrassée de ce lourd fardeau familial.

Entre temps elle avait ressorti son appareil photo de sa cache et avait tranquillement vécu grâce à une somme conséquente d’argent également héritée.

Sans lui être le moins du monde reconnaissante, elle pouvait au moins remercier sa mère pour ça.

A présent que sa situation avait radicalement changé elle se sentait totalement libre de faire ce qui lui plaisait et l’idée de se remettre très sérieusement à la photographie germa naturellement dans son esprit.

Et si finalement il n’était pas trop tard ?

Personne n’était plus là pour lui recommander de rester raisonnable et de ne pas trop rêver.

 

     C’est ainsi qu’elle prit un aller simple (elle verrait plus tard pour l’éventuel retour) pour New York qui lui semblait l’endroit idéal, au moins pour commencer.

Un test grandeur nature d’une autre vie dans une autre ville, loin de ses habitudes.

 

            Se souvenant du fameux matin où elle s’était réveillée de bonne humeur près d’un an et demi plus tôt, elle sourit.

 

  

Rue de NY la nuit

(© 2017/droits réservés)

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Ça n’arrive pas qu’aux autres

Posté par BernartZé le 5 octobre 2017

http://www.dreamstime.com/royalty-free-stock-images-ripped-paper-sky-image14137529

Un ver dans le potage

  

            Que s’est-il soudain passé à l’instant du séisme ?

 

     A-t-on entendu un craquement sinistre, le bruit d’une explosion souterraine ou alors assisté à un immense déchirement du ciel ?

Non tout ça était impossible, cette chose-là ne concernait que lui et personne d’autre.

Le reste du monde n’en avait rien su et heureusement subi aucune conséquence fâcheuse.

Il serait resté bouche bée s’ils en avaient parlé au journal télévisé.

 

     Toute sa vie il n’avait demandé qu’une seule chose : vivre en paix et le demeurer le plus longtemps possible.

Ce n’était tout de même pas une attente extravagante dans l’existence.

Il n’avait jamais rêvé devenir riche et célèbre, ni espéré gagner un jour au loto (encore eut-il fallu jouer) ; il n’avait même pas recherché « la femme de sa vie » et aucune n’était venue le trouver.

Il avait simplement été un petit fonctionnaire gratte-papiers, un anonyme au milieu de tant d’autres.

Et c’était très bien ainsi.

Ses voisins d’immeuble ne le connaissaient pas, pas même ceux de son étage.

Il se cachait parfois pour ne croiser personne et évitait toujours de prendre l’ascenseur si quelqu’un s’y trouvait ; il préférait faire semblant de vérifier sa boîte aux lettres et attendre que la cabine redescende.

Pas sauvage, mais tout comme.

Il sortait peu, juste pour le strict minimum et ne partait jamais en promenade, ça l’ennuyait de marcher inutilement.

En fait il préférait largement passer son temps confiné chez lui à lire ou à écrire.

 

     Un jour il commença à se sentir un peu bizarre.

Sa vision se troublait par intermittence et sa main pour écrire paraissait mal assurée.

Il mit ça sur le compte d’un peu de fatigue et se coucha plus tôt que d’habitude.

Mais deux jours plus tard il se sentit faible et une de ses jambes faillit se dérober et le faire tomber.

Il prit de l’aspirine et attendit quelques jours avant de consulter pensant avoir attrapé un virus dans un lieu public.

On l’ausculta le palpa l’interrogea.

Puis vint la prise de sang vite suivie par d’autres examens de plus en plus poussés.

Entre temps sa vue avait baissée et il peinait pour lire correctement.

 

     Et le verdict tomba : ce n’était pas un virus mais une sclérose en plaques.

A cette annonce il fut prit de vertiges et son ciel s’assombrit.

Il en avait bien sûr entendu parler mais n’en savait presque rien.

Un médecin lui expliqua calmement la maladie et son évolution à court moyen et long terme.

Il lui parla aussi de traitements et de soins susceptibles de le soulager.

Il ne retint qu’une chose : un jour ou l’autre il ne marcherait plus et serait condamné au fauteuil roulant.

Son monde venait de s’écrouler sur lui.

 

     Les jours suivants il les passa à s’observer et à noter chaque changement, chaque trahison de son corps même le plus infime.

La liste s’allongea au fil des semaines et des mois.

 

Jour après jour il réfléchissait immanquablement à son futur hypothéqué.

Il pourrait très bien mourir d’une infection respiratoire ou d’une maladie opportuniste bien avant de finir en fauteuil.

Que préfèrerait-il ?

Pour lui en dehors de l’issue fatale sur roulettes, tous les maux semblaient se valoir à partir du moment où sa vie avait déjà changé.

Il ne pouvait plus vivre en paix et les jours d’angoisse se faisaient plus nombreux.

Sa vision parfois devenait trop trouble pour pouvoir lire ou écrire.

Alors il se couchait en s’efforçant de ne pas rêver, se contentant d’espérer que le lendemain serait une journée plus favorable.

 

            Ainsi serait désormais partagé son temps, balançant entre espoir et désespérance.

Incapable de prévoir quelle nouvelle surprise viendrait le cueillir, il avait bien du mal à rester philosophe.

Parfois sa situation le faisait suffoquer au point d’éprouver de grandes difficultés à respirer.

 

     Oui le ver était dans le fruit et lui serait de plus en plus souvent dans le potage…

  

 

Ruban de la sclérose en plaques 

(© 2017/droits réservés)

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Nous tous

Posté par BernartZé le 2 octobre 2017

Eraserhead (1977)Directed by David LynchShown: Jack Nance

Des étranges et des bizarres

  

            Nous sommes tous différents et au même titre humains.

 

     Contrairement à ce que certains voudraient laisser penser nous ne sommes pas faits pareils, sur le même moule ou à partir d’un modèle original photocopié à l’infini.

Ce serait bien ennuyeux et ne rassurerait que les imbéciles apeurés à l’idée d’être lâchés par un troupeau imaginaire.

 

A chacun sa vie et son parcours avec ses caractéristiques propres et uniques issues de son ADN de son éducation et de ses expériences.

Il ne peut donc pas exister sur terre deux êtres identiques ; même les vrais jumeaux ne le sont pas.

Et ce serait négliger la question du caractère et de la personnalité.

 

     Un monde étrange Oui le monde est bien étrange, peuplé de gens bizarres avec deux yeux un nez et une bouche.

Même les maisons ont un visage.

La norme et donc le terme « normal » ne reposent sur rien ; seule une majorité d’individus croyant se reconnaître entre eux a cru pouvoir imposer cette notion arbitraire, incapables de discerner leurs différences et leurs divergences.

Cela ne les empêchent pas de se rassembler en tribus en bandes voire en troupeaux bêlants de peur de se sentir seuls ou carrément ostracisés.

Cette majorité souffrirait-elle de la phobie de la solitude ?

D’autres pas du tout ; tiens une différence…

 

     L’union fait la force certes, mais il n’est pas dit qu’il faille nous faire tous rentrer bien recadrés dans un même rang ; laissons cela à l’armée puisque ça semble tant l’amuser.

Si seulement chacun pouvait se soucier des autres sans se soucier de leur ressembler à tout prix…moins de personnes seraient passées par l’épreuve du bistouri dans l’espoir de devenir la copie conforme du « Roi de la pop » (ce n’est qu’un exemple).

Cette quête d’une autre personnalité peut paraître triste à certains mais elle les rend heureux alors inclinons-nous.

Il serait d’ailleurs plus important de comprendre pourquoi la leur ne leur convient pas.

 

     Nul n’est parfait, c’est bien connu et c’est surtout parfaitement vrai.

Nos défauts sont aussi des richesses si nous savons les présenter sous leur meilleur jour.

Ils parlent de nous, de notre humanité, et des singularités qui nous rendent uniques…comme nos empreintes digitales.

Espérons que personne n’a jamais eu l’idée d’organiser un concours pour élire « les plus belles » !

Espérons surtout qu’un beau jour tout le monde pourra se montrer tel qu’il est sans craintes pour sa vie ni peur des regards de travers.

 

            Ce jour-là « tout ne sera qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté ».

 

  

Le monde de l'étrange de Travis Louie

(© 2017/droits réservés)

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