Absurde (et plus encore)
Posté par BernartZé le 4 mars 2016
Une enseigne
(et deux arbres)
Pleine de lumière entre…un traiteur chinois et une du XIXème siècle.
De (très) loin un myope aurait pu croire qu’un institut de beauté se trouvait là tout prêt à lui prodiguer ses soins…par la magie de ses néons.
Quand il dut prendre rendez-vous pour un bilan sanguin à la veille de ses trente ans, il comprit sa méprise en allant en repérages.
Quelques ponctions plus tard ses globules rouges et blancs avaient été comptés et il apprit que sa numération globulaire était normale…mais pas tout à fait.
Du côté des leucocytes ses polynucléaires éosinophiles n’étaient pas blanc-bleu.
Au prix d’un combat permanent ils se multipliaient plus vite que la lumière en une concurrence irréfrénée .
Selon les médecins « avertis » qu’il consulta, cette éosinophilie galopante pouvait aussi bien révéler une allergie respiratoire qu’une maladie de peau, voire une forme de cancer lancé sur de bonnes bases.
Tout et n’importe quoi faute de preuves ; et pourquoi pas une dégénérescence maculaire ?
Merci aux grands et petits pontes et à tous les autres bons à rien apprendre !
Les années passèrent.
On lui parla de maladies auto-immunes et d’un futur contrarié ; on lui parla beaucoup sans l’entendre ni lui apporter de réponses ; encore moins le soigner.
Et on le laissa se perdre seul au milieu d’un brouillard de maux de plus en plus récurrents.
Ses « leucocytes éosinophiles » firent des dégâts sans le tuer ; ils lui gâchèrent simplement l’existence en se reproduisant maladivement ; avec excès mais sans que l’on pût jamais justifier leur élan généreux ni dénombrer les dommages collatéraux de cette guerre intestine.
Par curiosité envie et un brin d’autodérision il émigra vers l’outre-manche , histoire de voir si le ciel y était plus bas ; match nul !
Il pleut, il pleut, bergère ; rentrons nos moutons blancs gris et noirs…
Il pleuvra toujours, ravalez donc vos larmes amères de peur que ne débordent baignoires et bacs à sable.
La vie est ainsi faite qu’elle nous surprend en nous étourdissant de tous ses coups bien assénés.
Et de nous en remettre parfois (mais pas toujours) ; révérence !
(© 2016/droits réservés)
Publié dans C'est (aussi) la vie ! | Pas de Commentaire »