C’est (aussi) la vie !
Posté par BernartZé le 26 mai 2011
It’s a wonderful life !
Quitte à perdre la partie, autant la perdre complètement et tenter de faire un chef d’œuvre du plus beau des ratages.
En somme, quelque chose de bien plus drôle !
Le déroulé d’une vie en transparence passée à espérer et à croire que le lendemain pourrait se révéler meilleur que la veille n’est pas « cinégénique ».
Il a pourtant fait l’objet de quelques œuvres mémorables.
Cependant, quelle folie de s’obstiner et que de temps perdu à retrouver le fil et la bobine !!
Des chemins de traverse, ne demandant pas mieux que d’être empruntés, ne sont jamais très loin afin d’y progresser, peut-être un peu inquiet et pas-à-pas, sans attendre autre chose que de découvrir ce à quoi on ne s’attendait pas.
Autant dire que le champ des possibles s’avère alors ouvert, voire immense.
Mais ça ne se commande pas…
Tout le monde n’est pas capable de ce genre de lâcher de ballon et de prise de risque en apesanteur.
Encore faut-il posséder un sens de l’équilibre certain et un certain sens de l’à-propos.
Et à propos de lâcher prise, il n’est pas de domaine où il ne peut servir.
D’un coup de dés pipés il est facile de se tromper de route au point de ne plus pouvoir faire marche arrière.
Le meilleur advenant quand on ne sait même pas lire une boussole !
La faute à…soi-même (avant tout), à une inaptitude à vivre le réel, à une éducation reçue et digérée ; peut-être un peu trop bien…?
C’est aussi, finalement, une indisposition naturelle à regarder sa vie dans le blanc des yeux.
Comme un talent acquis, solidement ancré en soi, pour tomber de Charybde en Scylla.
Il n’est certes pas donné à tous de posséder ce bien précieux !
De là à faire des jaloux… ?!
Faut-il mourir idiot pour mourir dans la joie ?…
Certains l’ont pensé, éprouvé ; d’autres ont lutté toute leur vie pour en saisir le sens.
Tout au bout de leurs chemins respectifs, les uns ne furent pas plus avancés que les autres.
Et donc, en vertu d’une théorie tendant à faire croire que le lendemain sera un autre jour, vivement que la guerre soit finie !
A quoi sert de vivre si l’on est mal en point ? ; mais à quoi bon mourir si l’on n’a pas vécu ?
Aucune réponse n’est attendue.
Il en va ainsi pour les Hommes comme pour les animaux, sans oublier les plantes vertes, et autres végétaux, sans lesquels la photosynthèse ne se ferait pas.
Pas de raison, cependant, de s’entêter dans ce bas monde.
D’accord la vie est belle, les petits oiseaux chantent, les mouches volent, les papillons sont émouvants, les enfants jouent dans les parcs, et le soleil brille (s’il n’est point de nuages !).
Est-ce une raison suffisante pour s’en contenter ?
Ne pouvait-on pas attendre davantage de sa propre existence ?…
Avant de tout effacer derrière soi, au bout de sept mois et dix jours d’intense réflexion (inutile de chercher le pourquoi de ce dénombrement), quand on n’a plus rien à donner aux autres ni à espérer, il est temps de peaufiner son…départ !
Et vlan sur le coccyx !!
Les quatre fers en l’air, pour la toute dernière fois, il faut se relever pour décider de la fin d’une histoire ; la sienne.
Simplement, sans autre souci que de se soustraire à la vie avec élégance, il importe de prendre certaines dispositions.
Tout d’abord, se débarrasser des regrets en évitant les remords conflictuels synonymes de perte de temps et de vaine entreprise ; il est trop tard pour ce genre d’égarement.
C’est une tâche plus ou moins légère, suivant les cas, que de se retirer sur la pointe des pieds .
Encore faut-il savoir faire preuve d’humilité, sans tomber dans l’insupportable pathos.
Ce serait intolérable, insoutenable, détestable, donc…inenvisageable !
Il y a bien mieux à faire que de gaspiller cet ultime temps précieux en palabres et autres échanges – avec soi-même – sidérants de vacuité !
Il faut faire le ménage, sans déménager (à quoi bon ?!), en se souciant autant de son lieu inculte que de son âme en partance.
Pour bien faire, il faudrait sans doute répondre aux questions trop longtemps esquivées.
Mais à cette heure, il n’est plus temps.
S’il est encore un temps, c’est celui d’avoir l’heur de choisir de partir.
Avec la manière, sans tambour, ni trompette, ni faire-part.
Point de deuil à rendre officiel, pas même un démariage ; juste un divorce avec la vie.
Cette chose très quotidienne qui consiste à partir de son plein gré, n’a rien d’exceptionnel en soi.
C’est une pure comédie, un jeu de roulette , pas nécessairement !
A perdre une vie et à en rire, il n’y a plus rien d’autre à gagner que la coulisse.
C’est pourtant dans la joie et la bonne humeur qu’il est préférable de tirer sa révérence ; sans se hâter, ni donner l’impression de se carapater.
Inutile de perdre encore la face à l’instant de s’éclipser.
Dans l’absolu, dans l’idéal, l’indifférence est le plus beau des masques et la plus belle des apparences.
Sans trop sourire ni grimacer, une pirouette et le tour est joué !
Quelle importance d’être totalement passé à côté de sa vie, par mégarde, par manque de courage, de conviction ou de savoir-faire ?!
Cela aura été un simple échec, un coup pour rien, une mise à…mal sans importance.
Et tant pis si jamais la revanche n’est jouée.
L’essentiel étant de parfaire ce naufrage en sachant couler à pic avec un semblant de dignité, et en musique.
And the band played on…
Salut à tous les marins et autres rescapés !
Il est l’heure, il est temps, il importe, il n’est pas négligeable, suivant les cas et les figures, de se décider à parachever l’œuvre de tout une vie en gommant les traces d’un passage abrégé.
Et de faire disparaître jusqu’au moindre souvenir.
Et la mer efface sur le sable…(!!)
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