Par « mégarde » (un peu…)

Posté par BernartZé le 24 novembre 2014

8 fleuri

XY

  

            Sans trop savoir comment ni pourquoi, elle s’était décidée l’année de ses quarante ans.

 

     Bien sûr elle y songeait étant plus jeune ; mais elle était alors beaucoup trop jeune justement.

C’était juste une idée comme ça, pas vraiment obsédante ; un désir nullement viscéral.

Elle avait encore le temps et tant à faire pour se sentir mieux et plus satisfaite de sa vie.

Beaucoup de travail pour se connaître davantage, beaucoup à faire pour se réaliser (!), beaucoup à attendre d’elle-même.

Il attendrait.

 

     Ayant attendu son tour, il se manifesta un jour d’une drôle de manière.

Précisément un mardi matin au petit-déjeuner alors que, faute de beurre, elle tartinait son pain de Boursin cuisine Échalotes & Ciboulette (avec lequel elle n’avait jamais rien cuisiné) ; cela dit elle aimait ça.

De façon inexplicable, soudain elle recracha sa dernière bouchée après un haut-le-cœur.

Beurk !

 

     Elle était enceinte.

Pas d’histoire d’amour en cours ni de liaison récente, pas de père putatif !

Peut-être que fin janvier à l’issue d’une sortie nocturne qui se poursuivit jusqu’au petit matin… ?

Ressemblait-il à ce bellâtre You don't bring me flower - Barbra Streisand & Neil Diamond (1978) lui qui l’avait quittée avant de partager un petit-déjeuner et qui n’avait même pas eu l’idée de lui faire livrer des fleurs ?

Comment s’appelait-il donc ?

« Lein » ?, d’ascendance bretonnante ou quelque chose comme ça ?

Ou bien s’appelait-il Nicolas et était contrebassiste au fin fond du Vercors ?

Beuh ??…

 

     Etait-ce le bon moment et la bonne occasion pour devenir mère ?

Saurait-elle assumer cette responsabilité et élever un enfant qu’elle aura finalement fait toute seule ?

Le temps de douter, de se poser plein de questions existentielles et de tergiverser sans fin, il était trop tard pour arrêter le cours naturel des choses.

L'annonce faite à Marie L’annonce vint à Marie et elle se détendit, cessant de s’inquiéter vainement pour l’avenir du prochain nouveau-né.

Elle reçut plein de conseils avisés de ses amies les plus proches et elle eut la sagesse de ne pas en tenir compte, à une exception près.

 

     Elle accoucha prématurément à huit mois et un jour et ne souffrit d’aucun baby blues.

Elle apprit simplement à devenir mère jour après jour, sachant bien qu’elle serait imparfaite mais pardonnée d’avance par Vladimir, son fils.

Le père ?

Il fit son apparition cinq ans après sa naissance ; ils savaient tous deux la vérité et s’en trouvèrent très bien.

 

            Aujourd’hui à neuf ans Vladimir, il aime comme tout le monde papa et maman.

La vie, bête comme Chou chinois, peut sembler parfois étonnamment simple…

 

 

Elle a fait un bébé toute seule - JJ Goldman (1987) 

(© 2014/droits réservés)

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Cycle (4)

Posté par BernartZé le 27 mars 2014

When your heart is weak 2

Le mystérieux mystère

           

            Toujours la même émotion près de trois décennies plus tard.

 

     Cock Robin En un temps immuable ils demeurent.

Est-ce une faiblesse de notre cœur que de faire cet aveu ?

En dépit des années passées des corps érodés des lassitudes et des fatigues, impossible de ne pas chanceler à chaque « nouvelle » écoute.

L’alchimie qui les a réunis puis séparés puis permis de se retrouver est impossible à définir.

Sans doute faudra-t-il nous contenter d’une formule simple (en forme de plagiat) « parce que c’était elle Anna LaCazio, parce que c’était lui Peter Kingsbery ».

 

     Elle, sauvageonne tournoyante bondissante et courant dans sa jupe à pois, lui semblant pris de convulsions, de maux d’estomac ou d’une envie naturelle (!) sur pieds, le tout dans un décor aride du désert mexicain (?)

Le reste n’est que légende ou pas, suivant les goûts (musicaux) de chacun.

On peut rester indifférent ou s’émouvoir à grands frais de mouchoirs ; bête nostalgie d’une lointaine jeunesse ou reconnaissance humaine chez autrui d’une part de soi ?

Qui saura jamais dire l’influence des (vrais) artistes sur nos petites vies quotidiennes ?

 

     Cock Robin (2) Des traces incidemment disséminées finalement incrustées au point de marquer nos mémoires.

Surgies le plus souvent par inadvertance, c’est par mégarde que des chansons et des musiques nous auront abîmés en nous faisant du bien sans que leurs auteurs ne puissent jamais deviner entièrement l’importance de leurs œuvres dans nos existences ; heureusement pour eux tant leur tribut serait lourd à assumer !

 

     Aujourd’hui  Bien des années plus tard, peut-être adossés aux rochers d’autrefois, ils sont et demeurent à jamais émouvants.

 

            Souviens-toi de ta promesse

 

When your heart is weak - Cock Robin, 1985

(© 2014/droits réservés)

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Cycle (3)

Posté par BernartZé le 6 mars 2014

Hôtel du Nord (bar)

Un soir, un train nuitamment

           

            Un bar, la même nuit…

 

     Une rencontre accidentelle entre Barcelone et Paris, un regard, deux regards croisés.

Des interrogations, des doutes, des attentes, des espoirs.

Une invite, une fulgurance Fulgurance et une irradiation Irradiation.

Des bris de boisson et des heures plus tard, des mots oubliés et nulle promesse.

Pas d’avenir.

 

            Une autre fulgurance, un autre souvenir ; un passé inoubliable et douloureux.

Nerens, Nerens

 

  

 Vieux RennesMadrid Madrid

(© 2014/droits réservés)

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Cycle (2)

Posté par BernartZé le 28 février 2014

Escalier suspendu

Rater sa vie…

               

            Comme on rate une marche ? ; par mégarde.

 

     Un bref instant d’inattention, une courte étourderie et tournoie Et tournoie... l’escalier.

Un peu plus bas, un peu plus tard (parfois trop), vient l’obligation d’ouvrir grand les yeux et de contempler le résultat.

Le spectacle s’avère parfois affligeant et aucun miracle ne permettra jamais de rattraper l’irrattrapable.

 

     Pourtant, une fois de plus, on se relève pour tenter de remonter les marches une à une.

Le mythe de Sisyphe ! (2) Et c’est de plus en plus fatigant, de plus en plus vain ; de moins en moins utile et salutaire en regard de l’absence de résultat…!

Faut-il applaudir le « mérite » de toujours essayer lorsqu’il se résume tristement au simple refus de renoncer ?

N’y aurait-il pas, bien caché là-dessous, un soupçon d’orgueil saupoudré de bêtise ?

Arrêtons tous nos cirques ici-bas, simples humains que nous sommes !

 

            Par définition l’inaccessibleEtoilerestera…

 

L’inaccessible étoile

(© 2014/droits réservés)

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Cycle (1)

Posté par BernartZé le 28 février 2014

La petite balle jaune

Par mégarde

           

            Un chat passa par là.

Exquise esquisse féline

Le temps de lui jeter un bref regard et de quitter la balle des yeux, le match fut définitivement perdu.

     Damned ! (2) !

 

(© 2014/droits réservés)

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