Drôle d’histoire

Posté par BernartZé le 23 septembre 2017

31,6                       

Le pendu (1)

Le baiser du pendu

  

            Par les pieds ! Par les pieds !

 

     Vu son état d’excitation c’était la seule solution ; il se tiendrait ainsi un peu tranquille.

Drôle de traitement pour apaiser un esprit échaudé par trop de déceptions.

Selon les tarots de Marseille c’est une bonne façon de prendre le temps de la réflexion ; de là à l’appliquer à la lettre !

Lâcher prise et méditer afin de peut-être repartir sur un meilleur pied une fois la position verticale en contact avec le sol retrouvée.

 

     Pieds et poings liés pas d’autre choix que d’accepter le détachement et de passer par l’épreuve du renoncement afin de mieux avancer par la suite.

A certains stades de l’existence il est indispensable de se remettre en question, parfois même de toute urgence.

Qu’il est pourtant difficile de changer de point de vue quand on y est accroché depuis si longtemps.

On fait forcément de la résistance, mais tête en bas on se fatigue plus vite.

 

     Le pendu (2) Le but de ce temps de pause n’est pas de capituler mais de se donner celui de réfléchir dans l’espoir de découvrir des solutions qui serviront positivement l’avenir.

Et comme disaient nos grands-mères « il n’est jamais trop tard pour cesser d’être idiot », ou quelque chose d’approchant.

Le monde à l’envers offre des perspectives différentes et des angles de vue pouvant s’avérer surprenants.

Les choses apparaissent autrement et les gens sont reconsidérés, parfois réhabilités.

Présent et passé…tout à la Moulinette - Copie !

Mais c’est bien sûr pour la bonne cause, puisqu’il est l’heure de la grande lessive et des mea culpa.

Exercice difficile en forme de poire qu’il faut presser pour en extraire, outre le jus ; tous les pépins.

Si ceux du fruit sont comestibles, les vôtres, plus délicats et personnels, vous sont le plus souvent restés en travers de la gorge.

Il est grand temps de les recracher pour procéder à une analyse minutieuse de chacun.

Il vous faudra faire le tri, vous efforcer de comprendre les reproches et d’oublier les griefs.

Oh ! Certes ce ne sera pas facile mais c’est le prix d’une remise en question radicale.

Après cela vous vous sentirez nettement mieux, votre esprit sera dégagé et vous respirerez plus largement…enfin lorsque l’on sera venu vous dépendre.

Tout neuf (presque) et revigoré, vous serez prêts pour de nouvelles aventures, prêts à vous fixer d’autres objectifs.

 

            Les deux pieds au sol, il nous a tous embrassés en nous quittant.

Il ne cesse depuis de méditer…il est devenu moine bouddhiste.

 

 

Tarot (2)  Merci à Walter Boralis et/ou à ses multiples sources d’inspiration

(© 2017/droits réservés)

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D’outremer

Posté par BernartZé le 30 août 2017

32,6

Deux yeux fermés

Je ferme les yeux

  

            Allongée, la chaleur du soleil m’enveloppe.

 

     Je suis bien, je suis belle.

Cela fait si longtemps que je n’ai pas eu cette sensation de calme et de bien-être que je crois rêver ; peut-être est-ce d’ailleurs le cas.

Il est juste de parler de caresses lorsque le soleil n’est ni tiède ni trop chaud.

L’impression est alors celle d’un bain de douce torpeur qui gagne progressivement tout le corps jusqu’à emplir le cerveau.

A moins que je n’entre dans un état de lévitation Lévitation quasi divine.

 

     Angle de 32.6° Devenue omnisciente je note que mon bras rejeté en arrière fait exactement un angle de 32,6° avec le sable.

Je repense naturellement aux vacances de mon enfance.

Je n’étais qu’une petite fille quand je nageais déjà avec un immense plaisir sous la surveillance de mes parents assez fiers de ne pas me voir affublée de brassards gonflables ou d’une bouée ridicule.

Je me souviens particulièrement d’un été passé en Espagne sur la Costa Blanca.

Je ne revois qu’une immense plage de sable blanc mais je me souviens parfaitement des grands plats de paëlla rapportés à pieds par mon père et des churros dont mon petit frère raffolait.

Ah ! les Churros (2) sans lesquels il prétendait parfois défaillir !

C’était il y a si longtemps…

Je me revois plus tard, toute seule avec mes parents, nous étions moins heureux et j’avais compris alors qu’ils ne riraient presque plus désormais.

D’autres vacances à la plage, moins éloignées, me restent en mémoire.

Même si elles se déroulaient dans des contrées où la mer était moins chaude ou plus agitée, j’ai toujours emporté avec moi sur le chemin du retour l’indicible ravissement du contact de l’eau glissant tout le long de ma peau.

Et le jour de la rentrée des classes j’avais l’impression de pouvoir encore goûter le sel en léchant discrètement le dessus de ma main.

 

     Le soleil frappe à présent ou bien ne suis-je plus en lévitation ?

Retour en arrière mais cette fois à la montagne en été.

L., à peine quatre ans, jouait au badminton devant la fenêtre de la cuisine du chalet loué.

Pourquoi ce souvenir sans mer ni sable ?

Pourquoi aussi revoir tout d’un coup une gravure que nous avions rapportée de là-bas peu après l’accident ?

Gravure chardonnerets (par Robert Hainard) Je me demande bien pour quelles raisons mes parents avaient fait le choix de ces chardonnerets.

Est-ce parce qu’ils ont symboliquement la réputation d’être emplis de compassion ?

Elle est très longtemps restée accrochée sous verre dans le salon ; y est-elle encore aujourd’hui alors que la maison a été vendue ?

 

     Je me sens moins bien, nettement moins belle.

Je ne sens plus les rayons du soleil ni le sable sous moi.

Je ne ressens plus grand-chose mais j’entends des murmures autour.

L’heure de la béatitude semble révolue.

Des gens me bougent me portent me déplacent.

Je ne vois ni ne perçois plus mon corps, j’entends encore des derniers mots.

 

            Il semblerait que je sois morte.

 

  

Vierge à l’Enfant tenant un chardonneret et des cerises (Jacques Stella, XVIIè)

(© 2017/droits réservés)

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Drôle de rencontre

Posté par BernartZé le 27 novembre 2016

Bourgeon

Une nouvelle vie

  

            Ne tenant plus debout sur ses jambes il était tombé une fois de plus.

 

     Ayant chuté avec lui, sa Canne en bois avait décidé de reprendre sa liberté et sa vie en mains en toute autonomie.

Ras-le-bol de ce vieillard cacochyme !

Lui était bêtement resté là sur le trottoir à attendre une main secourable pour l’aider à se relever ; bêtement resté là sidéré faute de considération et d’attention.

Il avait d’autant plus attendu que la majorité des passants pensaient qu’il mendiait assis par terre au vu de son air résigné ; les seuls regards croisés étaient emplis de compassion vaine.

Perdu sans sa canne qui avait lâchement pris ses jambes à son cou, il se sentit vieux et idiot.

 

     Au bout de trente-deux heures huit minutes et quatre secondes une canne anglaise passa.

« Bon dieu de bois !, se dit-elle, que fait donc ce vieil homme esseulé ? ».

Entreprenante pleine d’aplomb et d’aluminium Canne anglaise elle l’aida à se redresser dignement et à marcher jusqu’à un abri où il put prendre le temps de retrouver ses esprits.

Incapable sur le moment de dire s’il faisait jour ou nuit, il savait bien – à quatre-vingt-sept ans – qu’il lui restait à vivre plus de douleurs que de plaisirs.

Cette rencontre surprise le ravit et l’étonna ; il n’aurait jamais attendu un tel réconfort et un appui inespéré capable de redonner des couleurs à son existence.

Le retour d’un peu de chaleur radiante Chaleur radiante venait à point nommé.

Certes il n’était pas question d’un feu de cheminée mais elle était rassérénante.

Ce précieux soutien inopiné le transfigura.

 

     Il pleuvait sur Brest une fois encore.

Les pigeons volaient bas s’abritant comme ils pouvaient.

Ils étouffèrent un rire en le voyant glisser sur le macadam.

Les yeux écarquillés ils virent sa canne le maintenir à temps et le redresser pour lui éviter une dangereuse chute pouvant transformer son squelette en jeu d’osselets Jeu d'osselets bis et son corps en chair bien saignante.

Ils ne virent pas le champignon de paille Champignon de paille croisé en chemin qui lui fit un clin d’œil.

Hallucinant pour tout autre que lui qui était devenu habitué de ce genre de manifestations étrangères.

Sa canne en était forcément responsable ; depuis le jour de leur rencontre il n’avait pas cessé de voir surgir dans son paysage de drôles d’olibrius.

Ce genre de divertissement l’amusait toujours, l’aidant à accepter de vieillir.

 

            Les années passèrent et il compta son premier siècle.

Sa canne lui présenta alors sa jumelle Canne anglaise jumelle ; ils poursuivirent tous trois l’aventure.

 

 

  

Olivier

(© 2016/droits réservés)

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Le malade (malgré lui)

Posté par BernartZé le 28 octobre 2016

Piquer du nez

Tomber pour la France

  

            De fatigue de sommeil ; assis debout s’écrouler partout.

 

     Le jour où un pot de crème glacée Crème glacée chocolat (anonyme) s’est échappé de mes mains alors que je le dégustais j’ai compris que j’avais un petit problème.

Le bruit de la cuillère m’a réveillé, hébété.

Quarante-huit heures plus tard en pleine après-midi j’ai littéralement plongé tête la première dans un autre pot Pot de glace ; la soudaine fraîcheur de mon nez mouillé m’a subitement sorti de ma torpeur.

Le contact en lui-même n’était pas désagréable -il faisait chaud- l’odeur encore moins, mais se réveiller brusquement la tête dans son goûter a tout de même quelque chose de légèrement déstabilisant.

Lorsque la semaine suivante j’ai surpris le chat en train de prendre sa pelote de jeu Coussin pelote de laine pour un coussin l’inquiétude m’a gagné.

Lui avais-je transmis le virus du sommeil ?

 

     Nous avons dû tous deux consulter ; lui un vétérinaire, moi un spécialiste du sommeil.

Valmont (le chat, pas le vicomte) s’en est sorti avec un diagnostic soulignant un besoin de repos nettement supérieur à celui de courir en quête d’aventures félines.

De mon côté je fus décrété Narcoleptique ; ainsi étais-je né alors que je l’avais toujours ignoré.

Mon hypersomnolence s’est confirmée au fil des années et j’ai appris l’existence dans la langue française du mot « cataplexie ».

Ah oui ! Effectivement mes muscles manquaient souvent de tonus et l’âge n’a évidemment pas pallié cette déficience.

D’où l’obligation d’être prudent, de se faire une raison (plusieurs en fait !) et de cesser de manger des glaces en plein hiver pour ne pas bêtement m’enrhumer.

 

            Les avantages de la narcolepsie ?

Elle apprend à ne compter sur strictement personne et surtout pas sur soi ; elle attire la compassion et la « compréhension » de ceux qui préfèrent vous laisser en paix plutôt que de s’informer sur une maladie qui leur fait un peu peur.

Comment les en blâmer ?…

 

  

Le grand sommeil (1982)  Zzzzz... 

(© 2016/droits réservés)

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Drôle de rencontre

Posté par BernartZé le 25 octobre 2016

Mes roues

Poisson volant

  

            Il s’était littéralement jeté sous Mérou céleste comme plongeant en apnée.

 

     Par inadvertance, dans un moment d’inattention, j’avais gravement péché ce jour-là au point de faillir tuer un homme.

Saisi par la peur j’avais senti mon sang ne faire qu’un tour avant de pouvoir bondir hors de mon véhicule pour porter secours à ma victime.

Il s’était déjà remis seul sur pieds, s’excusant de surcroît d’avoir été si maladroit ; j’en suis resté deux secondes bouche bée avant de lui demander si tout allait bien (rien de cassé ? pas de douleur ?).

Il me dit -l’air contrit- qu’il pensait à autre chose en traversant la rue et qu’il était fort désolé d’avoir provoqué un tel dérangement.

« Fort désolé » ? Le comble de la culpabilité !

 

     Ne pouvant me permettre de le quitter aussi vite qu’il était tombé je l’ai convaincu de nous accorder un peu le temps de reprendre tous deux nos esprits assis dans un café.

A peine installés il s’excusa à nouveau pour sa maladresse, m’expliquant que ses chaussures glissaient sur les Pavés mouillés ; il faisait très beau temps en cette après-midi printanière.

Plus je l’écoutais me parler de sa distraction habituelle façon Pierre Richard, plus j’entendais une autre voix tue.

Certes j’ai toujours eu la fâcheuse tendance de prêter à autrui des intentions cachées, mais dans ce cas je ne cessais de percevoir le côté plus sombre d’un individu voulant faire passer sa plongée sous mes roues pour une simple glissade.

C’est drôle comme l’on peut se faire parfois des idées sur un parfait inconnu croisé par le plus grand des hasards.

Mais…était-ce un hasard ?

Les interrogations les plus absurdes ne cessant de s’enchaîner dans mon esprit, je finis par me sentir agressif en lui parlant.

Alors qu’il tentait de me rassurer sur ce non accident de la route, j’essayais de le pousser dans ses retranchements, au-delà des barricades émotionnelles que je croyais présomptueusement avoir devinées.

Je dus reconnaître en mon for intérieur que je voulais lui faire avouer ses véritables intentions au moment de traverser.

Évidemment notre rencontre était due au hasard…mais sur une impulsion ou par une froide détermination il avait choisi mes roues dans l’espoir d’en finir, comme préfèrent dire ceux que les mots justes effrayent.

Plus je refoulais cette idée plus j’en faisais une conviction intime.

Au moment de nous quitter, sans regrets, je lui en voulais clairement de n’avoir pas accepté de se confier à moi.

En conséquence, par association logique d’idées et de mots, il ne m’avait pas jugé digne de sa confiance.

J’en fus mortifié et déçu.

 

            Je n’ai jamais su si mes quatre roues avaient rencontré en ce jour de printemps un réel candidat au suicide…ou bien un patineur Le patineur professionnel.

 

     Le poison violent était sans doute déjà inoculé en moi…

  

 

Mortelles pensées  (mortelles pensées)

 (© 2016/droits réservés)

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Champêtre en ville

Posté par BernartZé le 17 mars 2016

Belle des champs

Belle des champs

 

             Ignorant les secrets de son cœur, Perrette ne se savait pas aimée.

 

     Elle avait vingt-cinq et une fille de deux ans qu’elle élevait seule.

Vivant dans un petit deux-pièces au sud d’une grande ville elles avaient vite pris leurs repères et leurs habitudes après un emménagement précipité sept mois plus tôt ; Chloé marchait déjà bien et avait fait plusieurs fois le tour du propriétaire en traînant derrière elle son petit animal Chien en bois avant de donner son assentiment ; lui s’était contenté d’un « wouaf wouaf ! ».

Après un emploi précaire, Perrette avait eu la chance de trouver une place pour une durée indéterminée dans un supermarché asiatique Supermarché asiatique fort bien rangé.

Folle de vermicelles de riz Soupe vietnamienne aux crevettes et vermicelles de riz et de sashimis Sashimis elle était aux anges !

Naviguant sur Patins à roulettes entre les rayons elles se sentaient utile et dans une forme olympique, tout en faisant mentalement ses emplettes du jour.

 

     Elle rêvait encore d’embrassades Embrassade et de fleurs en pétales étalés Pétales de fleurs.

Seule avec sa fille elle se disait heureuse mais au fond de son cœur elle ne pouvait ignorer un sentiment amer, un regret, une angoisse qui revenait la surprendre parfois.

Elle avait peu d’amies, pas d’ami, et ne songeait pas réellement à une nouvelle rencontre.

Quand déboula dans sa vie un bouquet de jonquilles et de gypsophiles Bouquet jonquilles et gypsophiles.

D’un jaune éclatant, d’une harmonie racée, elle le reçut une après-midi de printemps, encore plus stupéfaite que surprise.

Un seul mot sur une carte vous !

Pas plus d’explications que de signature.

Un mot unique qui l’intrigua la bouleversa et lui fit peur avant de pouvoir envisager un hommage ou une attente.

Un gigantesque Point d'interrogation lui barrait la vue, l’empêchant de penser.

Incapable d’imaginer qui pouvait bien être l’auteur de cette offrande, elle se perdit en conjectures avant de devoir renoncer.

Sans doute ne saurait-elle jamais s’il s’agissait d’un client croisé entre deux rayons ou d’un voisin de palier timide et maladroit.

     C’est en retournant au bureau de poste Bureau de Poste près de son domicile qu’elle crut comprendre.

Dans un espace clos Espace elle avait eu un tête-à-tête de dix minutes avec un conseiller qui ne l’avait pas convaincu.

Il lui avait paru étrange, semblant la regarder intensément, troublé et incapable de lui vendre le moindre « produit ».

Il avait même failli tomber de sa chaise !

Il n’avait rien dit de plus qu’au revoir, mais elle était ressortie avec un sentiment bizarre.

 

            Le bouquet s’est fané ; il ne s’est jamais déclaré et elle n’a jamais su qui lui avait fait livrer ces jonquilles.

 

Jonquilles 

(© 2016/droits réservés)

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(The cafe) Around the corner

Posté par BernartZé le 13 juillet 2015

Indiana café

Au café du coin…

  

            Nous nous sommes manqués.

 

     Je t’ai manquée, tu m’as manqué et nous nous sommes loupés de peu !

Tu étais presque à l’heure, moi aussi.

Entrée par une porte sortie par une autre sur les conseils d’un serveur empressé Serveur empressé certain de m’avoir vu quitter le café quelques minutes plus tôt, tu es partie dans la rue à ma recherche.

Tu ne m’y as jamais retrouvé.

Et pour cause !

Je t’ai attendue assis à une table en bord de baie vitrée (pour la vue et le guet) sans rien manger ni boire, repoussant la commande à l’heure de ton arrivée ; je suis mort de soif.

Mon cœur de loup s’est arrêté de battre.

Plus le temps de mentir ni de quitter la scène et l’impression de me transformer en amant (sans tequila !) sorti du placard.

Philippe L. Caché dans « la vitrine » je me suis dissous mal assis pendant près d’une heure…jusqu’à ce que vienne me voir le fameux serveur Serveur empressé bis qui t’avait si mal renseignée.

Et de l’entendre me dire que tu étais ressortie du café illico prestement à ma suite…alors que je me trouvais assis trois ou quatre mètre plus loin à t’attendre !

Culotté le bougre d’Bonnet d'âne !!

 

            Nous ne nous sommes jamais revus.

 

     Depuis je hais les cafés…

 

  

Comme sur un plateau  Merci à J.B. pour sa contribution photographique

(© 2015/droits réservés)

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Petit conte absurde

Posté par BernartZé le 16 avril 2015

Noix

Histoire courte

  

            Il était une fois un enfant de noix de peu de foi qui voguait sur les eaux.

 

     Il a longtemps flotté jusqu’au jour où…

Durant de longues heures passées à plat ventre sur des livres A plat ventre sur les livres il avait imploré le ciel à deux mains La foi, mains tendues vers le ciel.

Et toujours à demain avait été repoussée sa conversion.

Doutant sans fin, il avait fini par se désespérer de pouvoir être un jour sauvé.

 

            Et puis la vague l’a submergé ; il n’en est pas revenu…

 

Vague Hokusaï  

(© 2015/droits réservés)

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Étrange, un peu bizarre

Posté par BernartZé le 22 septembre 2014

Lunaire ou lunatique Ɂ

Lunaire ou lunatique ?

  

            En équilibre instable L'équilibre instable (bronze de Liliane Caumont) toujours et constamment.

 

     Selon certains il était capricieux et versatile, selon d’autres il était la plupart du temps à côté de ses pompes ; selon lui il faisait ce qu’il pouvait.

Sans savoir pourquoi, il vivait avec l’impression d’avoir besoin en permanence d’un tuteur Besoin de tuteur susceptible de le faire aller droit.

Certes sa cambrure dorsale naturelle le faisait régulièrement souffrir, mais il souffrait plus encore de ne pouvoir vivre sans que son moral ne joue au yoyo ou n’emprunte quotidiennement des Montagnes russes.

De plus en plus usant au fil des années ; il avait fini par entrevoir l’image d’un double plus sombre et inquiétant Plus sombre et inquiétant.

Il n’avait pas davantage été diagnostiqué maniaco-dépressif que bipolaire (suivant les modes et les décennies), n’ayant pas eu la bonne mauvaise idée de consulter.

Vu ce qu’il avait traversé jusque-là, s’il ne l’était pas, c’est qu’il s’amusait à le paraître.

Certains l’ont bien souvent pensé, le traitant les dernières années de simulateur.

Il en était triste et déconfit, mais ne pouvant pas les convaincre de sa bonne foi, il préférait passer à autre chose et retourner à ses rêveries.

 

     Contrairement à de fausses et insidieuses rumeurs, il ne passait pas plus son temps à léviter Lunaire qu’à explorer l’astre lunaire Explorer la lune.

Parfois il s’amusait à essayer différents masques Masques de lune à la lune qu’il ne trouvait jamais aussi belle que lorsqu’elle était pleine d’éclats Oh ! la belle lune !.

 

     Ruines au clair de lune, dessin de Victor Hugo « La lune était sereine et jouait sur les flots… »…seulement en apparence !

Bien des ruines reflétées dans des eaux plus obscures pouvaient souvent apparaître sous sa lumière.

Ainsi lui-même ne cessait de se contraindre pour donner l’illusion d’un être rationnel et à peu près équilibré ; au fil du temps il y parvint de moins en moins bien jusqu’à ne plus en pouvoir.

C’est par pure inadvertance qu’il se noya tout en pensant à autre chose.

 

            Lunatique ou lunaire ? Quelle importance désormais ?…

 

Sur la lune 

(© 2014/droits réservés)

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Étrangement bizarre…un peu absurde (aussi)

Posté par BernartZé le 21 juillet 2014

Navettes à la lavande aux billes de melon caramélisées, crème citron

E la nave va…

  

            Épuisés d’avoir trop longtemps lutté contre les vents et les billes de melon caramélisées Billes de melon caramélisées ils demeurèrent sans forces un long moment !

 

     Et vogue le navire Et vogue le navire... et prennent la pause les passagers Et vogue le navire...(Federico Fellini, 1984) sauvés des eaux.

Plus de muscles (abdominaux)…

 

     A l’appareillage, fiers et gais sur la passerelle Et vogue le navire...(Federico Fellini, 1984) 2 au moment des photos d’adieux, ils ignoraient encore que la traversée ne les mènerait pas à bon port.

Plus tard, certains purent regretter le canoë Canoë rose (rose version) (pas nécessairement rose) de leur enfance lorsqu’ils flottaient en toute insouciance sur le lac voisin.

 

     Tout avait bien commencé ; durant les trois premiers jours rien à signaler sauf des dauphins rieurs au large qui semblaient faire de l’exercice Dauphins sauteurs en sautant par-dessus une barre fixe invisible.

Le quatrième jour, Dieu prenant de l’avance sur l’ensemble de son œuvre les acheva tous d’un coup !

La faute à un dessert apparemment succulent et à des melons sans doute avariés.

Ils furent pour la plupart contraints de faire la navette jusqu’aux toilettes toutes les demi-heures et, prenant la mesure du mal, le capitaine (qui détestait les fruits en dessert) décida de transporter l’infirmerie et son personnel valide aux abords des cabines afin de limiter les aller-venus inutiles ; sage initiative !

On déplora un mort par strangulation ( Cuvette toilettes ).

 

     Ceux qui pensaient folâtrer La cité des femmes durant huit jours durent se faire une raison tout heureux à l’heure de pouvoir quitter le lit !

 

           Un oiseau nage dans le ciel... Un oiseau nage dans le ciel à lents et paresseux coups d’ailes

 

Billes de melon au sel parfumé 

(© 2014/droits réservés)

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