Vaine révolte

Oh ! Le grand sage !

 

             Dans ce conte-là où sont passées les fées les princes et princesses et les…happy ends ?

 

     Le stoïcisme a bon dos.

A force d’accepter les heurts, les grands et petits malheurs du quotidien, que reste-t-il d’une vie ?

Quelle est la valeur et la justification du combat qu’elle nécessite pour demeurer debout ?

Tenir encore et toujours jusqu’à s’effondrer finalement en réalisant qu’elle ne fut rien d’autre qu’une succession de souffrances entre des rires et des éclats est une discipline sportive que le C.I.O. n’ajoutera jamais à son programme officiel.

 

     L’accès au bonheur à la quiétude et l’idée même d’être débarrassé du moindre trouble peut sembler à certains impossible voire inhumain ; une gageure.

La paix de l’âme n’existe pas ; c’est juste un mensonge pour nous faire patienter en attendant la mort sans faire trop de remous.

 

     Le véritable scandale n’est pas de mourir mais d’entretenir l’illusion que toute vie vaut sa peine alors que pour la plupart nous ne valons pas la souffrance de nos mères pour nous donner la vie.

Le poison était glissé dans le paquet cadeau.

 

            Il fait si froid ici-bas…

 

 

  Bouh ! (de peur il grimace légèrement)

(© 2015/droits réservés)

Que d’eau !

Comme une vieille rengaine

  

            Je ne suis pas maso, pas phyllo pas Pluto .

Je ne jappe pas de joie quand on me siffle.

Je ne suis pas un proto…type ou un genre de bonne pâte.

 

     Simplement miso .

Plus ou moins claire selon mes heures et mon degré de concentration ; tout baigne toujours pour moi  qui ne sait parfois pas me débarrasser de certains encombrants ; ciboulette tofu wakame ou morceaux de poulet s’invitent à la dernière minute sans droit de passage ni accords préalables.

Je vis avec ces aléas et si je me sens moins légère je suis -je l’espère- plus appréciable et goûteuse (cet espoir hardi me fait rougir !).

Je vis avec mon temps, celui qui m’est imparti ; on me réchauffe, je refroidis.

Je ne suis après tout qu’un liquide, je flotte ; je n’ai pas d’autre contenance.

Ceux qui ne m’aiment pas me trouvent certainement imbuvable ; et je dois me passer de leur approbation.

 

     Et pourtant…

 

            Je suis une simple soupe japonaise.

  

 

  Wakame ! (cri de guerre)

(© 2015/droits réservés)

Voie tracée

Descendance

            

            Mon avion est soudain resté sans réaction ; panne des sens.

 

Sans fin j’ai chu(té)…

 

  

  (Scratch en bout de nez)

(© 2015/droits réservés)

Asile à babord !

Las ou ailleurs

 

            Ma fatigue est immense et mon cœur amolli se répand au fil des heures .

 

     Flaques floc fluck et claquettes  sous la pluie.

Je me vois en reflet la tête dans les nuages  et je donne des coups de pied dans mon destin.

Inutile colère et futile révolte qui -comme toujours- restera sans suite ; quel manque d’opiniâtreté !

Quel aveu de faiblesse avant tout.

 

     Faute de constance mon manque de courage se révèlera un jour prochain fatal.

Ma dernière tablette de chocolat qui rend fou  ayant été depuis longtemps dévorée, je n’ai plus qu’à patienter ou mourir.

 

            J’entends parfois des sons étranges et des musiques bizarres provenant d’un au-delà ; c’est cette fois certain je suis devenu fou.

 

 

  !

(© 2015/droits réservés)

On s’en fout !!

Ça alors !

  

            Devinette : quel est le point commun entre Gaspard Ulliel  et Gene Kelly  ?

 

     L’âge d’or hollywoodien ayant eu pour habitude de bien (parfois trop) maquiller les visages des comédiens jusqu’à en effacer les « défauts » la…cicatrice sur la joue gauche de Gene K. était le plus souvent parfaitement dissimulée.

Le sieur Gaspard n’ayant jamais fait mystère de l’origine de sa griffure, nulle légende ne court à ce sujet.

Dommage pour les tabloïds !

 

            Comme tout cela est profond !…

 

 

 

(© 2015/droits réservés)

L’âme pyromane

Au feu !

            Une  une  une .

 

     Des  un feu un .

 

             Enfin j’ai chaud !

  

 

  Le pire, oh man !

(© 2015/droits réservés)

In fine…

L’oxydation suprême

  

            Rouille ma poule !

 

     Sans nous en rendre compte et tout en le constatant jour après jour nos corps s’érodent et se désagrègent.

Quel bonheur de ne plus pouvoir alors que l’on pensait avoir le temps d’espérer !

Et de trébucher d’abord sur une pierre puis sur un grain de sable ; à la première chute  au beau milieu d’un trottoir par une belle lune d’une nuit ensoleillée faut-il s’émouvoir ?

C’est selon chacun, ses ressentis et ses dénis du moment.

L’excuse la plus recevable étant « j’avais la tête dans les nuages  quand mes pieds ont malencontreusement glissé sur une peau de  » ; c’est tout de même bêta !

 

     La chute étant un art  expressif et corporel autant s’y entraîner quotidiennement à la maison et sans témoin.

A même le parquet pour les casse-cous (et les mieux assurés) ; sur un coin de moquette  pour les plus délicats.

Et advienne que pourra !

 

            Quoi que vous fassiez l’ostéoporose vous guette…

 

  

(© 2015/droits réservés)

Tout le monde s’en fout !

Je ne me lave plus !

            

            C’est décidé je vais essayer de sauver la planète en commençant par économiser l’eau.

 

     Adieu à la pin-up pleine de cheveux  que j’espérais bien devenir…après quelques opérations évidemment.

Finies les  et le lavage quotidien ; toute cette gymnastique    était devenue de toutes façons beaucoup trop fatigante à mon âge !

Plus la force de gesticuler au fond de ma baignoire vide ; c’est toujours ça de gagné, sans parler du côté assommant de répéter les mêmes gestes chaque jour.

 

     Bon évidemment je risque bien de très vite sentir mauvais, de plus en plus au fil des semaines.

Difficile de me promener en portant sur moi des bougies anti-odeur  ; tant pis pour l’entourage !

 

     Le bien-être sera désormais exclusivement mental : à défaut de sentir bon, mon âme se sentira légère et apaisée.

La seule idée de préserver notre bonne vieille Terre devrait suffire à me conforter dans la décision que j’ai prise.

Cette destruction ne peut plus durer, il nous faut tous agir et nous unir pour convaincre le plus grand nombre.

Secouons-nous sans tarder !

Fini le filet d’eau continu lors de la cérémonie de la  ; cela fait des années que cette leçon est répétée sans relâche et tous ne l’ont pourtant pas davantage retenue que comprise.

 

     Mon chauffage d’appoint  me donne le tournis à force de pivoter sur son socle ; j’ai chaud j’ai froid, je l’éteins et le rallume sans cesse.

Et j’ai beau étirer mes manches sur mes mitaines je ne parviens pas en écrivant à me réchauffer et à dissiper le doute qui m’emplit.

Ces minimes efforts consentis au quotidien serviront-il réellement à quelque chose ?

La forêt se fait ratiboiser de plus en plus, les populations africaines ne cessent de mourir de déshydratation depuis des décennies, et -très franchement- tous ces problèmes ne semblent préoccuper (presque) personne.

En gros tout le monde s’en fout !

 

            La tentation de redevenir égoïste et de sentir bon ne saurait tarder…

  

 

 

(© 2015/droits réservés)

Le temps se perd

Oh ! La tuile !

 

            J’ai perdu ma montre gousset , mon oignon comme l’on (pas moi) disait autrefois !

 

     Incident dérisoire ?

Bien moins qu’il n’y parait si l’on songe qu’elle était une boussole  indispensable pour me repérer ; au point de la consulter toutes les deux minutes.

Un geste de tous temps plus fort que moi !

Une véritable maladie chronique.

 

            Heureusement j’en ai deux ou trois autres en réserve.

 

 

    …

(© 2015/droits réservés)

Hors-saison

Joyeux Noël !

 

            Il fait bon, il fait chaud et je chante réjouie.

 

Que ma joie en moi demeure et que mon chant moderato cantabile soit entendu de tous.

Auprès de mon âtre  (!) mon cœur s’envole et je fais des bonds autour d’un sapin imaginaire.

Je suis en ascension  avec quelques jours d’avance ; en pleine résurrection.

 

     Un peu décalée, légèrement hors-saison je renais je revis.

 

            Ah non ! Ce n’était qu’un rêve.

 

  

 

(© 2015/droits réservés)