En absurdie

Posté par BernartZé le 30 mai 2017

Branches et moutons

S’amoncellent

  

            Les moutons les étoiles les soucis les écailles…

 

     Les arbres se rient de nous et du temps qui file.

Leurs feuilles chatouillent le ciel et nous éternuons au risque de nous assommer contre le pied d’un tronc !

Frappante absurdité de l’ici-bas qui résiste comme il peut lorsque les éléments se déchaînent et s’enchaînent contre lui.

 

     Au sortir d’un hiver à l’humeur vagabonde, après que le chaud et froid a été soufflé et que les trompettes de la mort Trompettes de la mort se sont fait entendre parmi les trèfles à trois feuilles (pas de chance !), la lassitude est palpable.

La route a été longue pour parvenir ici et les obstacles nombreux.

Il a fallu se frayer un chemin dans la jungle à coups de Serpe, poser des lacs et tendre des collets en prévision du déjeuner et trouver une source d’eau pour étancher une évidente soif de demeurer encore un temps en vie.

Par ailleurs l’amer n’a pas cessé de descendre le long de côtes de plus en plus efflanquées.

 

     Le canoë lui-même a tangué, chahuté par des eaux faussement calmes et dormantes ; il en est pourtant sorti revivifié, des couleurs sur les joues Canoë (3) et un moral tout neuf.

Dans des bras de mer audacieux se laissera-t-il bientôt aller ?

Qui sait déjà ce que pourraient lui réserver les charmes du prochain été ?

 

     Les moutons continueront sans doute longtemps à courir tout là-haut comme sur le plancher sans se laisser compter ; une pluie d’étoiles est attendue Pluie d'étoiles, moins les soucis qui viendront d’eux-mêmes ; les écailles se reformeront naturellement par pur instinct de conservation.

 

            Et le bouquet ne sera pas pour toi !

 

  

Bouquet Boudoir

(© 2017/droits réservés)

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Une « vie »

Posté par BernartZé le 14 avril 2017

''La Liseuse'' (Franck Weston Benson)

Confusément

 

             Si seule.

 

     Elle la jouait ombrelle diaphane évanescente, légère en apparence.

Pensive et ailleurs elle avait perdu connaissance avec la réalité depuis un âge oublié.

Rien ne semblait la toucher ni l’atteindre.

Elle ne faisait plus que passer.

 

     Elle se lançait toujours des défis insensés qui ne l’amusaient guère mais dont sa survie dépendait, croyait-elle.

Les relever ou pas finissait immanquablement par lui nuire et la faire replonger dans les eaux noires Moonlight on the Waters (F.W.B.) qui l’effrayaient tant.

Là tout n’était que chaos angoisse et peurs.

La sombritude des nuits menait droit à l’effroi et elle devait tous les matins se recomposer un visage pour faire bonne figure.

Elle trichait pour sauver les apparences, par politesse par bravade ou par égard pour elle, pour la femme qu’elle avait rêvé devenir.

Tout sentiment amer avait en elle disparu le jour où elle s’était avoué sa déroute.

 

     Durant les années de lutte obstinée contre elle-même la petite fille avait grandi tout en refusant son corps et ses inévitables transformations.

Elle avait connu le pire dont elle avait cru réchapper par miracle sans savoir que son ennemi intime poursuivrait son travail de sape à maux couverts.

Cela l’avait empêchée d’être et de vivre, rognant progressivement son espace vital et la rendant tributaire de codes lui imposant de s’astreindre à des cérémonies funèbres.

Rien d’avouable ni de glorieux.

 

     Son isolement s’était dessiné progressivement, sans heurts ni à-coups.

Avant même d’en prendre conscience elle avait perdu contact avec tous les amis qui lui étaient restés le plus longuement fidèles, lassés peut-être.

Ses parents étant morts, elle ne parlait plus qu’aux plantes vertes de la maison, principalement au chlorophytum Chlorophytum (increvable, même sans eau) qui l’avait veillée tout au long de ses guerres.

Le téléphone ne sonnait plus et ses « conversations » anecdotiques ne se déroulaient que lors des passages aux caisses des supermarchés.

Rien de grave, juste un peu pathétique.

 

     Seule la solitude…

 

  

Self portrait (Franck Weston Benson)

(© 2017/droits réservés)

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Guère de religion

Posté par BernartZé le 8 août 2016

Lune de sang

Lune de miel

  

            200.

Il m’avait dit deux-cents et j’ai compris deux sangs quand il parlait de sang.

 

     De celui qui ne manquerait pas d’entacher notre « amour impossible ».

Cette formule toute faite qu’il aimait tant répéter inlassablement était sujet de débat.

 

     – Pourquoi impossible ?

     – Parce-que notre amour est hors-norme, parce-que nous ne sommes pas autorisés à nous aimer, encore moins à nous unir.

     – De quelle autorisation as-tu besoin ?

     – Tu sais bien que nos religions ne sont pas compatibles.

     – Tu sais bien que toi seul t’invente cet interdit.

 

Et c’était reparti pour un autre tour de piste, pour une autre discussion vaine.

Et de m’entendre rappeler que sa famille n’accepterait jamais une « goy » ; il y avait eu un précédent mais la future mariée s’était hâtée de se convertir avant d’entrer dans la synagogue ; des mois d’enseignement fastidieux que je n’étais pas prête à subir, pas même par amour.

Pas plus croyante que pratiquante dans ma propre religion de naissance je ne voyais pas pourquoi je devais me mettre à fréquenter un nouvel édifice religieux alors que je n’étais jamais allée à la messe, ni à confesse !

Avec son sens de l’humour et de la provocation il m’avait offert un jour un tee-shirt ''Goy'' que je n’ai évidemment jamais porté.

 

     J’avais toujours respecté sa foi, m’en tenant simplement éloignée ; quelle ne fut pas ma stupéfaction quand, un soir où nous avions certes un peu trop bu et fumé, il m’avait dit « Banco ! On se marie ».

Lui qui en était encore à acheter des bougies blanches toutes moches (généralement éméchées) Bougie casher sous prétexte qu’elles étaient « casher » (saignées différemment ?!) venait soudain de faire un grand pas.

Incrédule je n’ai pu m’empêcher de lui demander si son offre sous-entendait un mariage uniquement civil.

A sa réponse affirmative il apporta une précision : « Je nous donne exactement deux-cents jours avant notre apocalypse Apocalypse, soit à peu de choses près six mois et dix-sept jours ».

Je suis restée muette.

 

     Deux jours passèrent avant qu’il n’aborde à nouveau ce projet de mariage.

Il me parla d’éclipse totale de la lune qui suite à un alignement avec la Terre et le Soleil réapparaîtrait Sanglante en passant dans la pénombre de notre bonne vieille planète.

Je n’y ai strictement rien compris et -surtout- pas le rapport avec nous.

Je n’ai pas été souvent demandée en mariage, mais j’imagine sans peine que d’autres l’ont été de façon plus classique.

En dépit du bon sens j’ai répondu « Publions les bans », trop curieuse de savoir où cela nous mènerait ; amoureuse aussi.

Les préparatifs furent écourtés du fait d’un nombre d’invités restreint : de sa famille ne répondirent présents que sa mère une tante et deux cousins ; les miens, pour la plupart non croyants, furent un peu plus nombreux.

A mon grand étonnement il choisit un costume de marié civilement orthodoxe Costume classique  dans lequel il n’était pas vraiment à son aise.

Je ne fis guère mieux que lui avec cette robe Tenue mariée ; non je plaisante, j’étais beaucoup moins crémée que le gâteau, moins froufrouteuse aussi.

La cérémonie dura à peine dix minutes, le temps de nous dire « oui » et des signatures.

Le repas de noces, dix-huit à table, fut distrayant.

 

     Aucune malédiction ne pesa sur nous ; notre union dura officiellement cent-cinquante jours (presque cinq mois) et nous fûmes heureux.

Nos « deux sangs » prétendument incompatibles firent bon ménage avant que mon mari ne se laisse influencer par des oracles familiaux plein de savoir La Pythie, l'oracle de Delphes.

Et notre lune vit rouge virant au fiel.

Notre petit pot de miel Glass jar of honey with wooden drizzler isolated on white background envahi de bourdons perdit de sa douceur.

Il fallut nous séparer, nous dissoudre, alors que nous nous aimions.

 

            Les paris stupides s’avèrent souvent perdants…

 

 

Les paris stupides - Jacques Prévert  (Carton…d’invitation à réfléchir)

(© 2016/droits réservés)

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Poussières

Posté par BernartZé le 24 février 2016

Capteur de rêves

J’ai rêvé…

            

            …que l’on me saupoudrait aux quatre vents.

 

     J’ai dû me réveiller.

 

Urne funéraire                        

(© 2016/droits réservés)

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Juste la vie

Posté par BernartZé le 8 octobre 2015

Balancement by Wassily Kandinsky

Entre balancements…

  

            …Balancelles balançoires et escarpolettes.

 

Hésiter à s’en moquer et finalement rire de mourir (et non l’inverse).

 

     Il faudra bien -in fine- cesser de se maudire juste histoire de ne pas se quitter fâché.

Ce serait trop bête de se séparer en mauvais termes en ayant mal à tous ses cœurs.

L’amour fou n’existe pas…sauf pour les fous d’eux-mêmes ; les autres s’efforcent de composer après négociations avec leur nature, suivant leur caractère.

Brise de mer grands vents et houle ne s’accordent plus dans les dernières heures.

La carte du temps restant est vite dressée quand il est temps de se lâcher.

 

     S’en balancer sans adieux ni mercis.

S’en balancer aussi Escarpolette (Piet.sO) pour tout ce qui n’a pas été (vécu), pour tous les échecs et les abandons, l’absence de courage et la peine occasionnée, les manquements comme les coups de tête.

A quoi bon s’en aller empesé de regrets au moment de s’incliner avec souplesse pour passer sous le porche ?

Adieu les vieux os et l’arthrite galopante, vive les parties d’osselets Osselets !

Même si la vie ne valait – peut-être – pas tant de sacrifices elle est passée ici ; pourvu simplement qu’elle ne repasse pas au-delà.

Roucoulent les pigeons en bordure de fenêtre (par temps de pluie) ; les bienheureux !

 

            Au bout d’une corde se balancer En bout de course pour devancer l’appel ?

Mais non bien sûr !

 

 

Barbara  

(© 2015/droits réservés)

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En absurdie (encore)

Posté par BernartZé le 3 février 2015

Bague en acier bicolore poli et mat

Belle comme un mensonge

            

            Je me marie demain.

 

     Voguant sur mon Petit Bateau je n’ai jamais trouvé la vie aussi belle et wonderful Wonderful life 1987 !

Yes, what a merveilleuse life ! (version multilingue)

 

     Je me marie demain, l’épouse l’ignore encore, peu importe.

La surprise la ravira à coup sûr.

La robe Robe mariée à ses mesures sera fin prête, les bijoux le bouquet et les accessoires rangés en file indienne sur le lit ont été tout spécialement choisis pour elle.

Elle sera ainsi parée pour le plus important jour de sa vie.

Sans doute ignore-t-elle combien je l’aime ; je suis moi-même surpris par mon élan et j’ai parfois peur de ne pouvoir le contenir.

J’ai hâte d’être à demain, et quand l’angoisse me prend, je crains une ultime désillusion qui verrait tous mes projets tomber à l’eau.

 

       Mon papillon Ma belle, mon papillon ne peut pas m’échapper sous peine de me broyer le cœur.

Humblement je l’avoue elle m’obnubile Obsession au point de ne plus pouvoir penser à mes autres études qui m’étaient pourtant chères.

En quelques mois elle m’a inspiré autant de rhapsodies que de lamentos Tasso à l'hôpital de St Anne Ferrara (Eugène Delacroix).

C’est elle que j’aime ; je ne peux que l’aimer tant elle Samantha E. m’est tout.

 

     Si la journée se déroule comme prévu, elle sera cueillie à l’aube, juste après que la rosée l’aura rafraîchie ; et une voiture l’emportera vers sa destinée, jusqu’à moi.

 

            Je ne suis pas L'obsédéthe collector1965réal : William WylerCollection Christophel le malade le pervers, le maniaque ou le meurtrier ; mais je crois aux mensonges…

  

 

The Collector - John Fowles 

(© 2015/droits réservés)

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Absurde, isn’t it ?!

Posté par BernartZé le 25 février 2014

Escalier C

Mort par patatras !

           

            Est-il glissade plus bête à mourir que celle-là ?

 

     Les chutes de cheval mortelles font couramment des victimes ; certes plus du côté des équidés que des cavaliers.

Mais quelle drôle de fin de parcours qu’une dégringolade au bas d’un escalier trop satiné !

On sous-estime trop souvent les risques à vivre dans un quartier « huppé » et c’est bien dommage, vu le nombre de décès relevés…tardivement.

Quelle inertie !

 

     Si seulement existait autrement que dans l’imagination débordante et créatrice de certains designers ce genre de toboggan Escalier-toboggan, la descente d’escalier ne souffrirait plus du moindre déséquilibre.

Dans un rêve futuriste, personne ne pourrait plus mourir brisé en mille morceaux au pied de la dernière marche ; fin d’un symbole.

Et pourtant telle la goutte jamais éradiquée contrairement aux croyances en cours, les décès « consécutifs à une chute dans un escalier » Chute mortelle se produisent toujours.

Et, à n’en pas douter, certains auront entraperçu un chat passant par là et prenant même le temps de Nettoyage -presque- à sec faire sa toilette pour narguer sa future victime.

Pauvre bête injustement incriminée une fois de plus !

 

     La faute à pas de chance, à des semelles trop lisses Semelles lisses, à une pente pas très douce, à un destin abrupt, à un défaut d’éclairage, ou à une envie inconsciente d’abréger sa vie ?

 

            Hier un homme est bêtement mort ainsi ; mon voisin, pas du tout un ami.

   

Escalier limon marches laquée en hêtre

(© 2014/droits réservés)

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En absurdie (4)

Posté par BernartZé le 4 février 2014

Crème d'asperges Royco

Toujours

               

            Les croûtons, bizarrement, remontent à la surface…

 

     Tant mieux, car tout le monde n’apprécie pas forcément cet aspect croquant -proprement superflu- dans un velouté d’asperges.

L’aptitude de ces corps étrangers à flotter et à voguer au fil de la soupe laisse toute latitude à ceux qui n’en veulent pas.

Quelques coups de Fourchette et hop ! Ils sont mis hors d’état de nuire.

 

     Pour les plus courageux, les plus intransigeants, reste la possibilité de faire soi-même sa soupe à base d’ingrédients hautement sélectionnés Velouté d'asperges maison pour un résultat aussi doux au regard qu’au palais Tout doux....

 

                Signé Pierre Paul et Jacques (réunis).

 

Crème d'asperge…pour les vrais desperados

(© 2014/droits réservés)

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En absurdie (3)

Posté par BernartZé le 15 octobre 2013

En absurdie (3) dans Non-sens le-mythe-de-sisyphe-

Le mythe de Sisyphe !

               

            Version Olé ! : au lait rocher-suchard-lait-150x150 dans Non-sens ou bien noir rocher-suchard-noir-150x150 le rocher ?

 

     Bien moins difficile de remonter la pente…

 

albert-camus-bis1

(© 2013/droits réservés)

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En absurdie (2)

Posté par BernartZé le 12 octobre 2013

En absurdie (2) dans Non-sens steatomerie-bis1

Un problème, une solution

           

           Pour remédier à la culotte de cheval.les-pieds-dans-leau-150x150 dans Non-sens, faites donc du cheval equus-150x150 …plutôt que des exercices exercices-bis1 quotidiens et harassants qui s’avèreront finalement inutiles !

 

     Que cela ne vous empêche surtout pas d’accueillir à bras ouverts le bouquet offert bouquet-des-gourmands-150x150 par votre bien-aimé(e).

 

            Mais en-cas d’un litige nettement plus…problématique, mieux vaudrait consulter.

 

equus-de-peter-shaffer-1973-bis1equus-de-sidney-lumet-1977-bis

(© 2013/droits réservés)

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