A l’absente…

Posté par BernartZé le 4 mai 2016

Plume métallique

La plume et le buvard

  

            J’ai perdu ma plume et par la même occasion s’en sont allés l’inspiration le courage et l’envie de t’écrire.

 

     De toute façon l’encre initialement violette Encre violette, supplantée par le noir, de mon encrier Encrier avait fini par s’assécher, comme tes lettres devenues rares avaient cessé de répondre aux miennes depuis longtemps.

Mon vieux porte-plume Vieux porte-plume en bois, n’ayant plus rien à porter et surtout pas le poids de notre belle histoire achevée, s’en est retourné à la niche Plumier.

Fin de partie.

 

     La donna è mobile « Comme la plume au vent la femme est volage » dit-on, jusqu’à le chanter sur tous les toits.

Qui de nous deux a le plus menti ? ; qui fut le plus inconséquent et léger ?

Avec le temps il est devenu vain de recompter les points et les coups dans le nez que nous avons -heureusement- parfois évités de justesse ; ne pas porter la main sur l’autre quitte à ne plus se toucher du tout.

Un désert a grandi entre nous.

Passer des embrassades au dos-à–dos, quel ironique retournement de notre histoire au bout d’une douzaine d’années de vie non pas commune mais exceptionnelle…sauf vers la fin.

Nous avions tout partagé, jusqu’à nos torts in fine !

 

     Aujourd’hui je ne t’écris plus que par la pensée, puisque tu ne veux plus ni m’entendre ni me lire tu ne me répondras pas davantage.

Mais j’ai le sentiment, au soir de ma vie -vieux avant l’âge-, d’avoir assez vécu : trop de douleurs, plus de secours Veni vidi vixi - Victor Hugo comme disait le poète.

Même si je suis loin de ses huit décennies révolues, j’ai l’impression d’avoir dépassé mon premier siècle tant j’ai lutté pour survivre.

Tu vas encore penser que j’exagère alors que je ne suis pas à plaindre, même fatigué de tout.

Je suis las, déjà ailleurs.

En espérant pour toi une vie enfin sereine où que tu sois, je te tire tous mes chapeaux Chapeaux ! pour m’avoir supporté si longtemps.

 

            Dans une autre galaxie : Interstellaires - Mylène Farmer (2015) 

  

 

 

Papiers buvards  Toutes larmes séchées

(© 2016/droits réservés)

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Ici et ailleurs

Posté par BernartZé le 10 avril 2016

Océan bleu

Plus bleu que le bleu de tes yeux…

(qui n’étaient pas si bleus)

 

            …il y a l’immensité océane.

 

     Nous avons tout le temps de nous revoir encore ; ici là-bas ailleurs nous nous retrouverons.

Comme chaque jour depuis je te dirai ce que la vie ne nous a pas laissé le temps de nous dire.

Je te dirai des mots simples, je te dirai mon amour, je te dirai le vide que tu as laissé.

L’amour n’est jamais bête ou ridicule ; la disparition brutale est parfois aussi stupide qu’injustifiée.

 

     Dès notre première rencontre ta grâce penchée Grâce m’avait séduite.

Tu riais et, ombrageux l’instant suivant, tu semblais inaccessible.

Si loin soudain que je me demandais parfois si cela valait la peine de…me pencher davantage sur ton cas quand l’idée de « conserver l’exacte lumière de nos premiers sourires intacte » me fut soufflée par un autre.

J’étais pensive et rêveuse Pensive et rêveuse et peut-être même déjà amoureuse.

Ton rayonnement était si évident, faisant se retourner toutes les fleurs vers toi, que je ne sais pourquoi tu me choisis.

 

     De chaque jour de nos années partagées j’ai goûté les plaisirs ; j’ai, gravés en moi, tous nos instants de rires et de pleurs.

J’ai à jamais, plus que des souvenirs, des marques indissolubles ; à chaque marée je me souviens.

A l’automne tu renais, me donnant l’illusion de caresser ma joue avant de me quitter encore.

Je guette tes pas dans la maison, refusant de croire à ton impossible retour.

Tu reviendras j’en suis sûre ou je te retrouverai bientôt.

 

            T’es-tu noyé par mégarde ou bien…?

Ton cri me déchire

 

     Je t’appellerai toujours.

 

 

De l'au-delà de la grâce  (La Grâce de l’eau-delà)

(© 2016/droits réservés)

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Tassement progressif

Posté par BernartZé le 18 février 2016

Tasse japonaise

A force de…

  

            …boire la tasse, j’ai préféré me réchauffer l’âme et le corps en avalant un bouillon.

 

     « Roule ma poule ! » me disais-je avec une familiarité que je m’accorde parfois dans les moments les plus critiques, histoire de redoubler d’efforts et de trouver le courage de résister à l’envie de me laisser aller et de me coucher.

S’il suffisait de se le dire pour parvenir à garder la tête hors de l’eau Noyade !

Si seulement serrer les dents permettait de ne pas plonger dans de sombres abysses ; en existe-t-il d’ailleurs des plus claires ?

Quel pléonasme plein d’une splendide ironie quand on y songe !

La vie semble plus que jamais désespérément drôle lorsque de fâcheux hasards nous font entrer dans un monde parallèle où l’ordre et la beauté ne sont plus, encore moins le luxe ou le calme ; quant à la volupté…Baudelaire !

Quelle sombritude dans ce regard ; quel chaos sur mon lopin de terre.

Au bout de mes nuits, alors que le jour refuse (souvent) de se lever, il me faut m’arracher de ma Couette parce que…je ne sais plus ; peut-être pour ne pas me sentir davantage humilié, réduit à un état larvaire ?…

 

     Se consoler jusqu’à plus soif, au-delà de l’ennui de ne plus se sentir vivant, est un brin consternant ; toute forme de « dignité humaine » est révolue à l’heure où le vide s’empare d’un être, le réduisant à rien ; à chacun de se faire une idée de son néant.

 

     En plein cœur de son propre hiver il devient donc primordial d’user de substances liquides et licites.

Plutôt que de recourir à la violence Pistolet retournée vers un corps ne pouvant plus se défendre, mieux vaut boire un bon bouillon de poule OLYMPUS DIGITAL CAMERA les deux mains collées sur le bol pour se réchauffer.

Mais voilà que l’on touche le nœud du problème.

A moins de trouver le temps de faire mijoter une carcasse de poule afin d’en extraire soi-même le jus, il faut recourir à des expédients sans doute moins naturels, sous forme de cube ou de brique Bouillon de poule Knorr (2)…devenue aujourd’hui introuvable dans notre petit hexagone.

Ou bien tester un bouillon surgelé façon poule au pot Bouillon poule au pot surgelé…sans aucun goût de poule si ce n’est celui des légumes ; beuh Pouce vers le bas !

Ou bien (en ultime recours) filtrer à l’aide d’un chinois Chinois de cuisine une « poule aux vermicelles » dont seule grand-mère avait le secret pour n’en garder que le liquide ; une passoire à thé peut également faire l’affaire avec un peu plus de patience.

 

            Tous ces efforts pour accepter l’absorption d’une pilule trop amère ; c’est pathétique !…

 

Roule ma poule !

(© 2016/droits réservés)

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A quelques centimètres…presque

Posté par BernartZé le 27 août 2015

Nain

Quand j’étais petit…

  

            …J’étais petit.

 

     Quand j’ai grandi, je l’étais encore et j’ai fini par culminer à 1m42 !

Soit deux centimètres au-dessus de la barre officielle sous laquelle un être humain est catégorisé « nain » dans notre hexagone…même si le terme est désormais impropre car (jugé) politiquement incorrectement.

On parle donc d’un « homme de petite taille » ce qui ne change rien quand on ne parvient pas à saisir une boîte de conserve au milieu d’un rayonnage de supermarché !

Comme si les aveugles entrevoyaient mieux le monde en étant « non-voyants » !

En plein Mondiaux d’Athlétisme il est amusant de songer que le record du monde de saut en hauteur me passe au-dessus de la tête avec une marge de 1m03 ; qu’il doit faire froid tout là-haut Javier Sotomayor (à 2m45) !

 

     Dès l’école primaire on m’appela Tom Pouce alors que mon prénom est Alexandre…censé avoir été nettement plus grand que moi Alexandre le Grand ; quelle touche d’humour (involontaire ?) de la part de mes parents !

A mon entrée en sixième je mesurais 1m02 ; je n’ose même pas dire le poids plume que je faisais.

Évidemment on se moqua de moi, en cours de gym comme dans les salles de classe.

Heureusement mon sens de l’autodérision et de la répartie me protégèrent des imbéciles ; et mes résultats scolaires contribuèrent à me rendre populaire auprès de camarades moins travailleurs ou n’aimant pas apprendre dans cet univers enchanté qu’était alors l’école…pour ceux qui s’y sentaient bien.

 

Malgré les railleries et les quolibets je vivais avec plaisir -n’étant absolument pas susceptible- dans cet élément qui fut mon Scène de théâtre - Copie.

C’est là que j’ai rencontré mon premier public qui me surprit m’étonna et me ravit.

Je ne faisais qu’être au collège celui que j’étais au dehors en permanence, à la maison où mes parents riaient souvent à mes plaisanteries, comme dans les lieux publics (magasins de chaussures ou de vêtements…difficile de trouver la bonne taille !) où je ne pouvais m’empêcher de faire le clown funambule sans doute pour faire oublier ma petite taille ; qui m’aime me suive

 

     Bien des années plus tard, ayant juste un peu grandi, j’ai poursuivi ma quête dans l’espoir de devenir mille autres, refusant peut-être inconsciemment de me conformer à l’image qui m’était souvent renvoyée.

Ne voulant plus être seulement drôle, j’appris à émouvoir et à faire pleurer -ailleurs que dans les chaumières-  sans être pathétique ni engendrer la compassion.

Oh ! bien sûr je ne suis pas devenu au cinéma un autre Piéral Piéral (qui était nettement plus petit que moi !), n’ayant jamais fait la moindre apparition sur grand écran.

Mais j’ai brûlé les planches que je continue à arpenter parfois au hasard de nouvelles rencontres enthousiasmantes qui m’invitent à sortir d’une retraite que je ne prendrai jamais.

 

            Le record du monde de saut en hauteur n’a pas bougé d’un millimètre depuis plus de vingt ans alors que j’ai dû me tasser un peu avec l’âge…

 

 

Théâtre de poche

(© 2015/droits réservés)

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Restons lucides

Posté par BernartZé le 16 juin 2015

 Tête de crapaud !

Tête de crapaud !

  

            Dans mes yeux j’ai compris…que je ne serai jamais Charmant Du crapaud au prince.

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire… »

 

     Un beau matin le miroir m’a giflé pour me ramener à ma réalité.

Je ressemblais plus à Paul Nizan avec…une mèche un front moins haut et galbé, un nez moins long et des lunettes plus grandes qu’à celui que j’aurais rêvé être.

Grande claque in the baba ! ; l’heure n’était plus à rire et je me suis recouché, renonçant à subir une fois de plus les cours de mécanique quantique du lundi matin qui me sortaient par les yeux et les oreilles.

Pour couronner le tout, je me suis fait une cure d’adagio L'Adagio d'Albinoni (Ed. Forlane) et de stabat mater Stabat Mater Pergolèse (Archiv Produktion) en boucle !

Je n’ai réussi à m’extirper de mon lit que le lendemain…avec un moral étonnamment en berne.

Sublime programmation musicale -fort peu originale- mais diablement efficace pour se démonter mentalement davantage !

Le mardi je suis retourné à la fac, la mine des plus séduisantes Teint jaune, assister passivement à un long cours de thermodynamique que j’ai quitté à temps afin de ne pas manquer l’heure de ma séance ciné : Freaks (Tod Browning, 1932), histoire de le revoir (les salles « Art et Essai » subsistaient alors sans trop de problèmes) et de me rebooster.

Ou de me rassurer peut-être ? ; il n’en a bien sûr rien été !

C’est en sortant que j’ai crié.

 

     Amen Amen !

« Je ne serai jamais beau charmant ou séduisant ; drôle peut-être, spirituel dans le meilleur des cas ».

La vie ne m’a pas déçu : j’ai fait beaucoup rire, mon « esprit » et mes saillies ont semble-t-il été appréciés, et je suis mort seul comme j’avais vécu.

 

            Je ne me souviens pas du nombre de miroirs brisés Miroir brisé 2

 

Aden Arabie - Paul Nizan 

(© 2015/droits réservés)

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La somme de toutes les peurs (?)

Posté par BernartZé le 26 mai 2015

 Jack Nicholson dans ''Wolf'' (1994)

Poils aux oneilles !

  

            Avec l’âge la pilosité se modifie ; certains poils s’éclipsent, d’autres font leur apparition dans des endroits incongrus.

C’est disgracieux et un poil traumatisant ; maman j’ai peur de devenir un loup garou Loup garou !

 

     La mutation pourrait se produire sans prévenir à la pleine lune Loup à la lune et personne ne m’entendrait hurler.

J’aurais froid et toutes les peurs de mon enfance seraient ravivées.

Peut-être suffirait-il d’une simple Pince à épiler pour endiguer le phénomène ?

Voire de deux ongles suffisamment habiles pour opérer un arrachement efficace.

 

            Gentil le loup Gentil le loup ; tout doux !

J’ai tout de même un peu mal aux oneilles

 

  

Alfred Jarry 

(© 2015/droits réservés)

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Enfin « presque » évidemment…

Posté par BernartZé le 16 avril 2015

Sérotonine

Oh combien tu nous manques !

 

             La cruauté de ton insuffisance fait froid dans le dos ; ton absence a anéanti bien des vies en devenant omniprésente.

 

     Pour certains court la maladie d’amour, tandis que d’autres subissent toutes les conséquences de ta fuite ; lâche, tu es bien lâche quand tu nous files entre les doigts !

Même si les deux « phénomènes » ne sont nullement liés, ceux qui ont le malheur de les avoir conjugués ne sont plus là pour témoigner de leur calvaire ; partis les premiers, ligne droite pour le cimetière Croix ; paix à leurs âmes !

 

     Pour compenser ta déficience Pouce baissé certains se dopent de toutes les manières imaginables, voire les plus impossibles : médicaments (re)connus et autres psychotropes plus ou moins nocifs pour la santé ; celle-ci étant déjà naufragée à quoi bon d’ailleurs s’efforcer d’en prendre encore soin ?…

Tout part à vau-l’eau et tout se détériore.

Et cette effroyable impression de sentir le sol se dérober ; les pieds bégayent puis ânonnent, la mémoire flanche, la concentration se délite.

Plus les jours (les années parfois) passent plus il s’avère difficile de s’arracher du fond de son lit : la volonté et l’envie se sont évanouies, de même que les muscles pour parvenir naturellement à retrouver la position verticale L'Homme debout (Giacometti).

Tenter de marcher un peu Alberto Giacometti, « L'homme qui marche » (1961) avant de tituber « L'homme qui chavire » (Giacometti, 1950)

L’acuité du regard de Giacometti laisse pantois ; combien de luttes de souffrances et de terribles combats ne devine-t-on pas dans toute son œuvre ?

 

            Alors toi la sérotonine qui manque à l’appel de ceux qui n’ont plus de courage et qui se sentent inexister depuis de longues années : espèce de molécule tarée, de neurotransmetteur qui ne transmet plus que des idées noires et l’envie de mourir illico presto !!

Tu n’es pas digne…d’exister et pourtant sans toi nos vies sont en péril et en déséquilibre de moins en moins stable.

 

     Si je meurs, prends garde à toi…

 

  

Homme debout 

(© 2015/droits réservés)

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Presque du vécu

Posté par BernartZé le 7 février 2011

bquilles.bmp  radiographiedoublefracturejambegauche.jpg

Comment (bien) se casser la jambe ?

           

            Prendre d’abord le temps de choisir l’heureuse élue.

Plus qu’une histoire de parti pris, c’est une question de confort…futur.

Faire des simulations et des essais, avec ou sans béquilles (c’est un investissement).

S’imaginer marchant ainsi, en claudiquant, pendant plusieurs semaines durant lesquelles les murs, les dossiers de chaises et les meubles se révèleront être des partenaires et des soutiens particuliers.

    

     Il est essentiel d’être rigoureux, de procéder par étapes et de se surmotiver en rêvant déjà à l’élégance que l’on pourra bientôt afficher si tout se déroule correctement.

Une once de « courage » n’est pas superflue pour affronter le mal que l’on va se faire et la souffrance (momentanée) que l’on va -volontairement- s’infliger.

Mais quel sacrifice ne vaudrait-il pas la peine d’être consenti pour…l’amour de l’art ?!

Le plus important étant de se sentir capable de faire face à ce qui va se produire, il n’est pas négligeable de procéder à une « répétition mentale ».

Du genre : où est le téléphone ? (tout le monde ne dispose pas d’un « portable ») ; qui prévenir ? ; quelle histoire -crédible- inventer ?…etc.

Quelques éléments de réponses : pour le Samu, faites le 15 samu.jpg ; si vous avez « très mal », vous pourrez aussi appeler votre mère…même s’il n’est pas certain qu’elle n’ait que ça à faire ; évitez l’explication bateau qui consisterait à faire croire à une chute inopinée dans l’escalier (surtout si vous vivez dans un studio !) : nul n’est suffisamment adroit pour s’y casser une jambe…sans souffrir d’ecchymoses ; la piste de l’accident domestique est à creuser à condition d’avoir les moyens de ses ambitions et de prévoir l’accessoire adéquat (une vieille armoire normande ou bien une commode Louis XV commodelouisxv.jpg qui se serait soudainement écroulée sur vous qui passiez par là) ; bien réfléchir au côté pratique de la chose !

    

     Après avoir scrupuleusement décidé de l’objet contondant, il faudra s’aviser d’arrêter le lieu des opérations.

Quand il ne sera plus l’heure de regretter une tentative de « verglas-planing », faute de posséder un deux-roues et d’intervenir en saison froide, il sera primordial de s’enfermer sans témoin dans une chambre sans vis-à-vis ; question de confidentialité ! 

    

     Assis sur le rebord d’un lit (particulièrement recommandé pour l’angle d’inclinaison de la jambe à opérer), il sera temps de rassembler -tout à la fois- ses forces, son courage et sa plus extrême volonté avant de se saisir à deux mains de battedebaseball.bmp sa batte de baseball.

A défaut, une chute de bois en forme de grand bâton parallélépipédique, pourra aussi bien faire l’affaire, les angles droits s’avérant particulièrement efficaces.

         

     Inspirer, expirer, le plus calmement possible, au moins trois fois de suite.

Le but étant d’insuffler à l’ensemble du corps suffisamment d’énergie mentale et physique pour se lancer, chacun jugera lui-même du nombre de répétitions idoines pour ce simple exercice.

Une recommandation subsidiaire : éviter de dépasser la dizaine.

Au-delà, le courage viendrait à manquer et l’hésitation prendrait le pas sur une détermination moribonde.

C’est pourquoi il est important de ne jamais perdre de vue les raisons d’une telle décision ; on ne se casse pas tous les jours volontairement une jambe, que ce soit pour l’Art ou pour tout autre motif valable.

    

     Le moment est venu de…se frapper.

Les plus audacieux voudront (peut-être) relever le défi de porter alternativement leurs coups en deux points distincts (par exemple, juste sous le genou et au-dessus de la cheville), afin de multiplier les chances de succès.

C’est valeureux ; le risque étant de se disperser (!)

Au contraire, il sera plus facile de se concentrer sur une seule zone, histoire de ne pas…disséminer sa vigueur musculaire.

Il sera alors primordial de se montrer aussi patient qu’endurant, et toujours déterminé.

Cogner mesurément de plus en plus fort pour s’habituer à la douleur.

Inspirer, expirer.

Recommencer l’opération à fréquence progressivement élevée, jusqu’à ne plus rien ressentir, jusqu’à ne plus se soucier que du résultat, jusqu’à…plus de forces.

           

            Les plus sportifs parviendront sans doute à leur fin, avec un peu de chance.

D’autres n’auront que le loisir d’admirer l’évolution multicolore d’un énorme hématome (d’une bonne dizaine de centimètres de long) au cours des mois suivants.

(© 2011/droits réservés)

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