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Reverdir

Posté par BernartZé le 11 octobre 2017

Portée musicale couleur

Au siècle dernier

  

            La musique s’écoulait à toute vitesse de la bande FM.

 

     C’était il y a fort longtemps, nous étions jeunes, la vingtaine à peine, et certains étaient beaux.

La musique prenait une bonne place dans notre quotidien, en plus de nos études et du cinéma bien sûr.

A cette époque elle n’était ni calibrée ni formatée ni prédigérée, elle était totalement libre, comme les radios.

Et tout le monde s’en donnait à cœur joie !

A l’image du groupe Matt Bianco Matt Bianco (1984) qui s’éclatait et nous avec lui.

Ça dansait ça pulsait en tous sens et tout le monde demandait « Whose Side Are You On ? »

Quelle question, tous du même !

La bonne humeur semblait régner partout, ce n’était bien sûr qu’illusoire mais pour nous -égoïstes à notre âge- l’important était de demeurer légers.

Parmi nous certains avaient connu des malheurs et des traumatismes qu’il était primordial de laisser derrière eux à défaut de les oublier.

Alors l’extrême variété des musiques des années 80’S fournissait l’occasion parfaite, non pas de « faire la fête » mais de nous évader.

 

     Parmi les artistes de cette décennie certains ont fait un tube et d’autres une longue carrière.

Un météorite peu connu laissa une drôle d‘impression dans le paysage tant la voix et les paroles paraissaient bizarres et étranges :

  J'étais venue pour dire bonjour, Amélie Morin (1981)

 A noter que c’était trois ans avant l’apparition d’une certaine Mylène F. auquel le fameux « Maman a tort » peut faire penser (le côté femme-enfant).

L’une est tombée dans l’oubli et l’autre est toujours bien là ; qui sait pourquoi ?

Certains crieront peut-être à l’injustice ou à la méconnaissance, mais cela a-t-il un sens dans un milieu artistique aussi…encombré ?

Nos grands compositeurs classiques se trouvent mieux aujourd’hui morts c’est sûr.

On ne cesse même d’en redécouvrir.

 

     Au XXIème siècle (c’est le vieux qui parle !) la musique paraît davantage nous agresser (nous « insulter » aussi) que nous porter ; pas de lévitation envisageable, condamnés à rester les deux pieds au sol dans la boue.

Un brin désespérant tout de même et de quoi déprimer plus encore les grands pessimistes.

La variété d’autrefois pourtant considérée comme « ringarde » séduit de plus en plus les jeunes d’aujourd’hui.

Ils la trouvent…joyeuse et dansante, loin du formatage actuel.

Une question se pose : serait-ce davantage une histoire de goûts que de génération ?

A moins qu’il ne s’agisse de milieu social ou d’influences (les bandes, les tribus…les cercles aussi).

Bref, rien ne meurt tout se recycle c’est bien connu !

Les platines vinyles reviennent en force et s’annonce déjà le retour des mange-disques !

 

            Ah là là ! ma bonne dame on n’a pas fini, nous les vieux, de nous éclater…

 

   

La baffle !

(© 2017/droits réservés)

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Ô temps anciens !

Posté par BernartZé le 24 août 2017

Gaston Ouvrard

♪ Je n’suis pas bien portant ♪

  

            Gaston Ouvrard avait bel et bien raison…

 

     A tous ceux qui me demanderaient comment je vais (heureusement nul n’y songe), je serais tenté de répondre :

            « J’ai la rate qui s’dilate, j’ai le foie qu’est pas droit, j’ai le ventre qui se rentre, j’ai l’pylore qui s’colore, j’ai l’gosier anémié, l’estomac bien trop bas et les côtes bien trop hautes, j’ai les hanches qui s’démanchent… ».

Bref, avec l’âge rien ne s’arrange !

 

     Il faudrait rendre justice à ce comique troupier qui eut son heure de gloire dans les années 20’ et 30’ (…du XXème siècle) et refit des étincelles plus tard à la télévision dans les années 60’ et 70’ avec cette incroyable chanson débitée à cent à l’heure avec une parfaite et intelligible diction.

C’était le temps du noir & blanc, un temps que les moins de… ; les moins de combien ? je ne saurais dire tant il me semble qu’il y a fort à parier qu’aucun jeune de ce XXIème siècle n’a jamais entendu parler de Gaston Ouvrard ni de cette impayable chanson.

Et pourtant il ne leur suffirait que de deux clics (sur leurs smartphones tablettes numériques ordinateurs portables montres High Tech connectées…) pour écouter ce chef-d’œuvre de notre patrimoine culturel et découvrir la tête du bonhomme chantant !

Plutôt que de dire qu’il est aujourd’hui oublié supposons plutôt que, s’il est totalement méconnu de beaucoup, certains -nettement plus vieux- s’en souviennent encore.

Il faut croire que dans l’temps on riait pour un rien !

 

     C’est donc en vieillissant que se révèlent toute la justesse de ces paroles.

Au fur et à mesure, avant que rien n’aille plus, tout va de moins en moins bien.

Tout se dégrade progressivement.

Est-ce l’effet direct de notre obsolescence programmée Obsolescence tels les objets de notre quotidien ?

Ma bonne dame mon bon monsieur c’est tout à fait possible.

Il n’est pas nécessaire de tomber malade ou…dans la rue en butant sur un micro caillou pour réaliser que la machine s’est véritablement grippée.

Les bruits des os et des muscles rouillés se font presque entendre au lever !

Et puis, une douleur par ci une gêne de plus en plus insistante par là, et vous voilà certains de vous trouver sur la pente descendante.

Mettons à part les problèmes d’alopécie galopante plus spécifiques à la gente masculine et qui peuvent s’abattre (comme une malédiction) sur un individu avant même l’âge de vingt ans (certains exemples sont demeurés célèbres).

Évoquons plutôt à titre d’exemples tous les rouages enroués toutes les souffrances qui s’additionnent tous les malaises vagaux qui se succèdent…tous les bateaux tous les oiseaux tous les soleils…

Mais non têtes de linotte je plaisante évidemment !

Hors de question de nous infliger ce genre de revue de détails non exhaustive.

 

     Il suffit de rappeler aux personnes concernées le temps où elles pouvaient sans souci (sans même se poser de question) aller loin et longtemps sans s’inquiéter de devoir se ménager.

C’est tout.

Le reste est propre à chacun et il n’est bien sûr nul besoin d’en faire profiter tout l’univers ; un peu de pudeur que diable !!

 

 Fioriture

 

     Une pensée admirative et quasi émue pour ceux qui profitent (et le peuvent) de leur grande forme et de leur bonne santé Santé !!…quel que soit leur âge.

 

            Restera, espérons-le tout de même, l’œuvre d’Ouvrard…

 

  

Gaston Ouvrard bis

(© 2017/droits réservés

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Bête comme chou-fleur !

Posté par BernartZé le 8 juin 2017

Chou-fleur

Des envies raisonnables

  

            J’aurais pu rêver de cascades et d’un paradis vert…

 

     Tout le monde ou presque songe un jour à s’enfuir ; quitter sa ville sa vie sa famille et les ennuis du quotidien.

Partir au bout du monde à la recherche d’un paradis Paradis vert ou à 34,7 km de chez soi, vers Montigny-le-Bretonneux par exemple.

 

     Mon rêve d’alors était plus modeste : mes nuits étaient sans cesse visitées par de petits arbres blancs qui venaient gentiment me conter fleurette Fleurettes blanches.

Et leur simple vue me transportait !

Difficile d’expliquer aujourd’hui les raisons de ces délires nocturnes.

Je puisais calme et sérénité dans ces arborescences aux formes généreuses pleines de croquant et de tendresse.

Rassurantes, elles me consolaient.

 

     J’ai repris le petit train Machin-train de mon histoire, espérant remonter à la source de Lafontaine qui s’était tarie.

Le temps avait passé et les années ne cessaient plus de me filer entre les orteils incapables de retenir le sable time concept, selective focus point, special toned photo f/x.

Du passé me revenaient (trop) souvent des chansons écoutées en boucle qui me faisaient à présent monter les larmes aux yeux.

Pur sentimentalisme et nostalgie d’une époque révolue ; tout cela pour oublier les déceptions et se mentir un peu plus longtemps.

D’autres chansons depuis, forcément moins émouvantes, ont pris leur place sans pour autant les chasser ; bien au contraire.

Il faudrait vivre encore un demi-siècle pour trouver ces remplaçantes aussi poignantes.

 

            Un Alzheimer galopant réussirait-il à tout effacer ?…

 

   

Vieille bobine

(© 2017/droits réservés)

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Un égarement de plus

Posté par BernartZé le 27 mai 2017

Fenêtre ouverte

Au-delà du gris

  

            Il peut suffire de presque rien.

 

     Quelques notes revenues du passé grésillent dans la mémoire et remontent le temps.

Sans doute est-il inutile de chercher à comprendre pourquoi subitement se lève un voile, laissant affluer les souvenirs.

La vieillesse a peut-être simplement besoin de se nourrir du sang neuf d’autrefois (?).

 

     S’il est effectivement impossible « d’être et d’avoir été », il n’est pas interdit de s’évader en se faisant la courte échelle.

Ni une ni deux, cinq ou six petites notes de musique suffisent à raviver une part d’enfance ou d’adolescence.

S’offrir cette danse avec piqûre de rappel n’a rien de honteux, même si elle peut sembler un brin pathétique.

L’évocation fait soudain affluer de lointaines images auxquelles on ne pensait même plus.

En « se sentant » tel que l’on fut on se plait à revivre les émotions vibrantes d’une innocence emplie d’espoirs.

C’est romanesque en diable ou niais au plus haut point !

Les avis resteront forcément partagés.

Les sentiments déboulent, plus vifs que l’eau sur roches Cascade et font monter les larmes aux yeux ; seule la pudeur empêche de déborder.

 

     Quand une fenêtre s’ouvre à nouveau sur un temps oublié mieux vaut se laisser délicieusement glisser dans ce couloir, sans crainte.

Qu’y aurait-il à perdre ?

C’est certes aussi un « bon » moyen de se lamenter encore sur le naufrage imposé par les années qui pèsent lourdement.

Il n’est cependant pas indispensable de radoter avant l’heure.

 

            On grisaille on grisonne on grésille…

 

    

 

     S’écoule le temps.

 

 

  

''Jean-Christophe'' - générique T.V. (Bruno Rigutto, 1978)  Klaus Maria Brandauer (''Jean-Christophe'', 1978)

(© 2017/droits réservés)

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Détournement hasardeux

Posté par BernartZé le 12 mars 2017

Vieux cliché d'autrefois

La dictature du souvenir

(subtils détours)

  

            Il suffit parfois de presque rien pour que remontent des images et des fantômes du passé.

 

     Rien ne se perd tout se recycle semble-t-il ; notamment grâce aux internautes obsédés par l’idée d’informer de leur existence l’humanité entière en semant des traces un peu partout tels des incontinents des réseaux sociaux.

Ils se racontent se « selfient » et s’auto-promeuvent à tout va pour se mettre en valeur ou (peut-être ?) apaiser quelques angoisses.

Être en vue pour (se) prouver qu’ils existent et qu’ils sont nés pour de bonnes raisons, à savoir jouer un rôle important ici-bas.

 

     Les personnalités publiques ont de tous temps montré la voie, qu’ils soient artistes politiques ou criminels ; certaines interférences entre ces catégories ne manquent par ailleurs pas de sel (!).

Pour les individus lambda le besoin de reconnaissance est souvent tel qu’ils ne peuvent se contenter -comme autrefois- de passer à la télé ou de faire la une des journaux.

Il leur est indispensable de se mirer dans les regards si possible admiratifs du plus grand nombre.

Se paître et se repaitre du sentiment de leur importance devient vite une addiction.

En guise de preuves ils s’abreuvent de chiffres qui sont supposés être les indices de leur notoriété grandissante.

Qu’il s’agisse de « like » (l’image du pouce levé Like correspond-il au verdict des arènes romaines ?) de « followers » (toujours en alerte) ou de « retweets » copiés/collés machinalement à l’infini, tout est bon pour prendre la mesure de sa part d’audience au cœur des médias.

Jusqu’à l’excès l’overdose et le suicide parfois.

 

     En gage d’estime d’affection voire d’amour ils se contentent de signes de messages ou de déclarations écrites (non sans fautes de grammaire et d’orthographe Dislike) généralement dépourvues d’argument.

Un temps rassurés, leur quête sans fin doit reprendre sans tarder.

L’inquiétude de perdre l’attention des suiveurs est omniprésente, dévorante, obsessionnelle.

La lumière peut s’éteindre à tout moment et d’autant facilement que la renommée est faite de vent.

Le filtre de la toile est un voile qui leur cache la vérité de ce qu’ils ne sont pas.

L’anonymat permet tous les mensonges, toutes les flagorneries toutes les supercheries.

Il est plus de oisifs que de surfeurs en mer.

  

            Et c’est ainsi que l’on découvre un jour par hasard sa bobine sur une vieille photo de classe dont on ne se souvenait même pas.

Troublant, un brin perturbant…d’autant plus que l’on se reconnaît à peine faute de ne pas avoir consacré toutes les années passées à se regarder dans le miroir.

A la loupe on scrute on observe on cherche à se souvenir.

Que font donc là ces têtes inconnues, celles qui ne disent strictement plus rien ?

Et lorsque l’on se rappelle seulement sept ou huit noms des camarades d’autrefois, l’alerte Alzheimer semble devoir être lancée !

La question immédiate « que sont-ils tous devenus ? » laisse rapidement place à celle qui interroge sur les raisons qui font que certains se sont finalement avérés plus mémorables que d’autres.

Est-ce une question de personnalité ou d’affinités d’alors ?

 

     Nathalie Jérôme Christine Marc Frédérique Bertrand Bruno Suzette (…j’ai un doute) je ne vous avais apparemment pas totalement oubliés.

 

            Ne pas se fier à l’apparente véracité d’une photo détournée…

 

  

Malouinière

(© 2017/droits réservés)

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Retrouve aïe !

Posté par BernartZé le 9 novembre 2016

504 Peugeot

Antipathie sélective

  

            J’ai connu autrefois une voiture blanche que j’ai tout de suite détestée.

 

     J’étais fort jeune encore ; sans doute est-ce ma seule excuse.

Nos atomes se sont immédiatement crochetés ; animosité au premier regard.

Je n’aimais pas plus sa tête que sa non couleur (je l’aurais préférée…noire !).

Mais pour être honnête je ne savais pas vraiment pourquoi je ne l’aimais pas.

Le gamin que j’étais la trouvait simplement moche ; c’était aussi bête que ça.

 

     Nous grandîmes ensemble malgré tout jusqu’au jour où elle me fit la joie…d’être volée dans le garage où elle dormait encore la veille de notre départ en (grandes) vacances.

J’étais ravi…même si nous dûmes rentrer à la maison en Petit tr en ne cessant de nous excuser d’encombrer le wagon avec tous nos bagages (le coffre était heureusement vide à deux ou trois babioles près).

Certes nous avons dû faire le deuil de notre villégiature cet été là qui fit le plein de soleil Plein soleil et de chaleur à nous donner la pépie.

 

     Les jours suivants, dans l’attente du résultat de l’enquête de police je croisais les doigts pour que l’on ne la retrouve pas.

Et je cherchais fiévreusement celle qui la remplacerait vite pour mon plus grand bonheur.

Une semaine de folie mentale durant laquelle j’ai laissé courir librement mon esprit débridé.

J’adorais la Renault 5 et j’étais plus encore obsédé par les essuie-glaces arrière Essuie glace arrière à en devenir frapadingue !

Mais pour voyager, cette voiture était supposée trop petite pour notre grande famille ; autre deuil.

Huit jours de délire jusqu’à ce qu’un coup de téléphone funeste nous apprenne officiellement que la voiture avait été retrouvée ; à mon grand dam évidemment.

 

     J’ai fait grise mine en la revoyant, incapable de cacher ma désespérante tristesse.

La vie reprit son cours, l’été était passé.

 

            C’est fou comme les enfants peuvent être parfois excessifs…

 

  

Satanée voiture  Retour à la case départ…le cœur retourné !

(© 2016/droits réservés)

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(Presque) Imaginaires

Posté par BernartZé le 14 août 2016

De l'intérieur

Un égarement de plus

  

            L’autre nuit je me suis laissé aller à me laisser porter par mon envie de dériver.

 

     Inconfortablement assis sur mon coccyx (on fait ce qu’on peut !), je m’imaginais jouant aux Jeu d'osselets tout en me remémorant des jours meilleurs.

J’ai repensé à Madrid Madrid Madrid (2) et aux churros Churros dont tu ne pouvais te passer de crainte de « défaillir » ainsi que tu ne cessais de le répéter.

Quel âge avions-nous ? Huit ou neuf ans peut-être.

Au bout de cinq jours nous avions tous vite émigré sur la côte est, à moins de cinquante kilomètres au sud de Valence je crois, je ne me souviens plus du nom de la commune.

Le lieu était paisible et la plage apparemment tranquille Plage C..

Madrid Madrid nous aurions dû y rester…

 

     Nous profitions pleinement des charmes de l’été Les charmes de l'été - 1975 ; oh pardon, tu ne peux pas te souvenir de cette image floue et à peine moins lointaine pour moi seul.

Temps superbe, mer à une température idéale, tout nous parut sublime durant ce mois de juillet.

Le souvenir du sable fin me revient soudain à l’esprit ainsi que le plaisir d’y plonger les mains goulûment ; un vrai bonheur, un moment apaisant.

A la plage nous passions notre temps à lire (un peu) et à filer droit vers la mer pour déborder d’éclats.

Jusqu’au jour où la mer nous déborda.

 

     Le temps mauvais était annoncé, le Drapeau rouge était hissé.

Et pourtant ce jour-là nos parents, toujours prudents, nous avaient laissé aller nous baigner à condition de porter nos Flotteurs.

Nous avions protesté, on nous prenait pour des bébés !

Un peu humiliés, nous avions tout de même couru nous jeter dans les vagues tête la première.

Concours d’immersions contrariées par les bouées, rodomontades jusqu’au moment où tu ne remontas pas.

Une vague Grosse vague qui me parut énorme nous avait engloutis.

J’avais failli étouffer sous l’eau alors que j’étais capable de flotter sans même avoir besoin de faire la planche ; mais là !

Notre père, qui gardait toujours un œil sur nous depuis la plage, était venu à la rescousse pour nous sauver de ce trop plein d’eau.

Mais tu avais définitivement sombré ; ton corps fut repêché trois jours plus tard.

 

     Essayer de te dire le cataclysme qui s’ensuivit serait peine perdue.

Aucun de nous trois ne réussit jamais à admettre l’inacceptable.

La vie dut continuer sans toi, omniprésent.

Nous avons tous grandi et vieilli ; nos parents sont morts.

Je reste seul.

Je reste seul et je me souviens.

Je me « souviens » que nous étions nés à quelques minutes d’intervalle, tous deux l’aîné de l’autre en dépit des légendes.

Ce débat sans intérêt n’a -malheureusement- plus lieu d’être.

 

            Partir à la dérive puisqu’il me faut partir ?…

 

 

Two in the pocket  

(© 2016/droits réservés)

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Petit détail olfactif

Posté par BernartZé le 6 juillet 2016

Poulet rôti

Là-bas sur les ghâts

  

            C’est vers deux ou trois heures du matin que nous déboulâmes au bord du Gange.

 

     L’épopée avait été longue et éprouvante : des heures interminables casés sur des couchettes étroites de trains Couchettes trains indiens, la citronnelle (odeur suffocante, allergie déclarée !) contre les Moustique d’une incroyable vitalité, puis des rues empruntées à toute vitesse par un auto-rickshaw Auto-rickshaw de fortune (celle de rester en vie !) et, enfin débarqués, il nous fallut descendre – chargés du poids des sacs-à-dos – une succession d’escaliers plus ou moins abrupts pour atteindre la rive.

 

     Notre première impression est demeurée inoubliable.

Un voile à mi-chemin entre le brouillard et le fog anglais s’était emparé des eaux que l’on discernait à peine Arrivée sur les ghâts (Varanasi) (bien moins encore).

Nous percevions une présence indéfinissable d’autant plus troublante que nos yeux ne pouvaient que la deviner.

Épuisés mais heureux nous avons remonté des marches jusqu’à trouver une pension un peu spartiate susceptible de nous accueillir pour la nuit ; le temps de prendre une bonne douche (à l’étage) indispensable après des jours d’incubation dans les trains et nous nous sommes écroulés sur nos lits en quête de salut.

 

     Sitôt le petit-déjeuner pris (ah ! les Banana lassi qui donnent la pêche !) nous sommes partis à la découverte d’une ville où tout converge vers le fleuve sacré…au point qu’il est presque impossible d’en décoller ou du moins de ne pas y revenir sans cesse, ne serait-ce que le temps de se reposer un moment pour boire un tchaï Tchaï à la cardamome (eau non potable issue du Gange ?!) le regard inévitablement tourné vers l’autre rive.

 

     Les ghâts à Bénarès Les ghâts sont à la fois un lieu de recueillement, de célébrations et d’étranges encombrements ; tout un peuple s’y croise sans cesse.

C’est lors d’une de nos multiples allées et venues le long du Gange que nous sommes tombés sur une Crémations ; « spectacle » évidemment interdit aux touristes.

Tout en respectant une cérémonie dédiée aux défunts, il est difficile -même à une distance convenable- de ne pas être intrigué donc curieux ; nos pratiques occidentales sont si éloignées de cette appréhension de la mort.

Il n’y a en fait rien de spécial à comprendre si ce n’est une tout autre façon d’accompagner les disparus, terme pudique s’il en est.

Là-bas tout finit dans le fleuve…après époussetage.

Nul manque de respect mais bien au contraire de l’admiration quant à cette capacité d’envisager naturellement une suite à notre vie terrestre.

 

            Le plus surprenant fut de constater l’odeur de poulet rôti prégnante qui remontait à nos narines.

L’expression « avoir la chair de poule » ne serait-elle pas seulement imagée ?…

  

 

Frites  (Mais où ont-elles pu passer ?)

(© 2016/droits réservés)

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‘L’amour en fuite’

Posté par BernartZé le 27 juin 2016

Extrait pochette R.E.M. (Out of time, 1991)

Le passé incertain

  

            Ni l’un ni l’autre ne comptait plus les années écoulées.

 

     Les images d’autrefois avaient basculé dans un autre monde, peut-être parallèle, qui leur semblait assurément aujourd’hui irréel.

Il leur arrivait parfois de douter de s’être jamais rencontrés.

Tout cela remontait à une époque si lointaine que des approximations concernant leur histoire ne pouvaient que la desservir.

Comme si un voile pudique discrètement jeté avait créé un flou artistique Tango amoureux (photo Nicole Miquel, 2007) qu’ils préféraient inconsciemment à une vérité dérangeante dont ils ne voulaient plus parler.

Le temps et la fatigue avait eu raison d’eux.

 

     En faisant un effort de mémoire ils pourraient dire qu’ils s’étaient vus pour la première fois sur un banc de lycée ou de faculté ; ou bien dans une cour un couloir, voire sous un préau.

Ils étaient très jeunes et crédules en tous cas.

L’un et l’autre rêvaient encore de leur vie future ; une discussion les avait rapprochés, les rendant plus impatients de commencer à vivre.

Ils se croisaient au début par hasard et…le hasard sembla rapidement bien faire les choses au point qu’ils se virent quotidiennement matin midi et soir…au rythme effréné d’une médication !

Ils se retrouvaient dans des cafés alentour, passant des heures à parler et partageant une sensibilité qui demeurait incomprise dans leurs familles.

Cette intensité commune scella une amitié qui leur faisait du bien, comme un baume apaisant les douleurs d’une plaie.

 

     A force de se voir ils devinrent complices, à force de complicité l’amour devint une évidence alors qu’il leur avait toujours paru étranger ; étrange et inaccessible sentiment auquel ils n’avaient pas été préparés ; des histoires de famille…

Ils se marièrent à la mairie -sans grande pompe ni déguisements- un 5 septembre ; pas de cérémonie religieuse ni de repas de fête pour mères pères cousins ou trisaïeuls qui n’avaient pas été conviés.

Deux témoins et puis hop ! Le saut dans l’inconnu et dans la vraie vie.

Ils apprirent la vie à deux, exercice difficile pour deux solitaires qui s’étaient approchés avec la démarche du crabe La démarche latérale du crabe, un peu en biais et sur la pointe des pieds en espérant (peut-être) ne pas entièrement apparaître sur la photo de l’album à venir.

Ils prirent ensemble de nombreux clichés : des paysages (pas toujours bucoliques) des rues des lumières dans la nuit et des mers, beaucoup de mers à marée montante et descendante et lors des grands débordements d’équinoxe Grande marée (Le Sillon), rarement d’eux-mêmes.

Ils n’eurent pas d’enfant.

 

     Quand ils comprirent qu’ils ne se désiraient pas le ciel leur tomba sur la tête ; les fracas et les pertes ne tardèrent pas à s’inviter (!) dans leur quotidien.

Ils en perdirent vite leur foi et toute fierté avant de comprendre qu’ils s’aimaient d’un amour exclusivement platonique dépourvu du moindre élan physique ; l’appel de la chair ne s’était jamais fait entendre.

Ils s’étaient consumés d’une flamme bleue et froidement cérébrale qui, malgré leurs efforts et leurs dénis, avait fini par les laisser exsangues.

Epuisés ils avaient dû se séparer.

La vraie vie était trop grande pour eux qui ne s’étaient nourris que de rêves et d’illusions ; la déception et le dépit étaient malheureusement prévisibles.

 

            In fine ?

Un divorce, jamais véritablement consommé, qui les fit tomber à genoux.

C’était il y a si longtemps ; leurs routes ne se sont pas recroisées.

  

 

Sade - Love is stronger than pride (1988)  Losing my religion - R.E.M. (1991)  (Voir et revoir mille fois le clip ; comment ne pas penser à Rembrandt, au Caravage, à Vermeer… ?)

(© 2016/droits réservés)

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De pires dépits

Posté par BernartZé le 13 mai 2016

En équilibre instable

Vingt coups de pieds dans la lune

  

            Tout un poème !

 

     Une vieille photo remontant à nos jeunes années suffit parfois à nous faire replonger dans des abîmes de perplexité.

Avons-nous bien vécu ? Avons-nous touché du doigt nos rêves d’enfant ?

En se penchant sur la photo on s’épanche et l’on se souvient.

La mémoire se réveille au fur et à mesure que remontent à la surface les images du passé.

Phénomène ordinaire en forme d’échappée pour trouver un peu de chaleur perdue quand le réconfort brille par son absence.

Comme s’il fallait toujours se faire consoler alors que, devenu adulte, il serait grand temps de s’assumer seul sans recourir à ce genre d’artifices en forme de planche de salut.

Certains repensent à un premier amour, d’autres au temps heureux où leurs parents plein d’attentions savaient les rassurer quand ils les surprenaient au bord des larmes.

Il existe aussi ceux qui se gavent tous les soirs de tapas Coques au naturel leur rappelant leurs origines méditerranéennes ou ceux-là qui s’abreuvent de potages (déshydratés !) aux vermicelles de haricot mungo Potage à la volaille dans l’espoir d’un retour en Asie où ils ont vu le jour et vécu leur enfance.

C’est par le ventre qu’ils se souviennent.

 

     A quoi sert-il de remonter sans cesse cette vieille toquante Vieille toquante qui nous accuse et nous montre de la pointe de ses aiguilles notre faiblesse et nos lâchetés accumulées au fil des années ?

L’espoir d’une rédemption ne suffira pas à nous sauver, pas même à toutes jambes.

Point de salut ni de soulagement en perspective ; pas moyen d’éviter la confrontation avec un sentiment sourd, une confusion qui temporise avant de délivrer son implacable verdict : nous avons tous échoué !

Seuls les vaniteux et les plus imbus s’inventent une glorieuse réussite en s’imaginant avoir réalisé tous leurs rêves ; ils oublient la multitude de concessions et de petits compromis égarés en chemin.

 

            L’équilibre d’une vie est instable ; un coup de vent, une vague, un front dépressionnaire et hop la bascule !

Il est vain de le nier et de donner des coups de pieds dans sa destinée.

L’indécision et le doute sont humains, la faiblesse également même si elle est rarement excusée.

Apprendre à se pardonner est peut-être le plus impossible des défis lancés à soi-même.

Comme si une force intérieure nous empêchait toujours d’accepter nos limites avec humilité.

On peut chuter Chuter mille fois et se relever encore ; on peut baisser les bras parfois.

 

     Il importe de savoir que certains jeux de cartes SONY DSC sont truqués…

  

 

Moon (Adrian Limani) 

(© 2016/droits réservés)

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