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Belle nature

Posté par BernartZé le 1 décembre 2015

Grotte aux coquillages

Dingue !

  

            C’est fou ce que l’on peut trouver parfois sous nos pieds.

 

     Souvenons-nous de nos bords de mer et des excursions maritimes qui illustraient gaiement nos cours de Biologie (aujourd’hui SVT, la Terre étant venue naturellement se greffer à la dénomination d’études d’éveil à la vie…en un raccourci moins musical).

Pour bien nous préparer notre professeur de sixième nous faisait la leçon en nous rappelant précisément nos devoirs nos objectifs et nos interdits.

Le plus important était bien sûr de partir à la découverte d’un monde marin que nous avions la chance d’approcher sans prendre d’avion de train ou de métro ; pas même un car scolaire, le trajet pouvant simplement se faire à pieds.

 

     A même le sable La chance de respirer à fond l’air marin est indicible ; un privilège dont sont cruellement privés les continentaux ; bien désolé pour eux !

Partis avec quelques bagages nous avions de quoi revenir avec de l’eau salée en bouteilles des algues et des Coquillages à profusion.

Le bonheur de fouler le sable en faisant des cueillettes est sans prix !

Viendraient plus tard les analyses et l’étude de tous ces prélèvements.

 

     La balade était belle et (pour la plupart) disciplinés nous savions goûter ces heures…sans oublier celle du retour ; pas de piqué en fin de journée dans la piscine d’eau de mer Piscine d'eau de mer !

Et quelques jours plus tard : retour à la réalité scolaire afin de tirer les enseignements de notre escapade ; de bonne guerre.

Moins d’embruns Embruns, plus de Microscope et de pipettes mais encore de l’iode plein les narines.

Il était temps de ranger de trier d’exposer et de faire des tableaux de coquillages Tableau de coquillages avec plus ou moins de (bon) goût.

 

            Bien des années plus tard nous apprîmes (forcément un mardi) que c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme ; tatatin Dès que le vent soufflera !!

 

     L’odeur des Algues vertes vertes demeure…

 

   

Crustacés & coquillages (2005) 

(© 2015/droits réservés)

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Et quand bien même

Posté par BernartZé le 19 novembre 2015

Fauteuil en dentelle

Vieilles dentelles

(sans arsenic)

  

            Souvenir de l’enfance près d’un poêle.

 

     Une œuvre de Vieilles dentelles adossée à un fauteuil Vieux fauteuil ; et un grand-père souriant.

Comme un instantané prenant sur le fait un homme et son petit-fils à jamais oblitéré dans la mémoire d’un enfant.

 

     L’optimisme semblait de mise tant la connivence était évidente.

Le grand-père s’efforçait de sourire pour cacher sa grimace et le mal qui le rongeait en secret.

Il parlait et (ra)contait beaucoup ; des histoires vécues et d’autres inventées selon son humeur et ses improvisades.

Comme tous les grands-pères il aimait tous ses petits-enfants dont la présence lui redonnait courage alors que ses forces s’amenuisaient sans qu’aucun d’eux ne pût le deviner.

Il mourait sous les yeux d’êtres qui l’aimaient sans se douter combien il avait mal.

Malgré l’interdiction il continuait parfois à fumer Vieille pipe en y trouvant un dernier plaisir.

 

     Les parents des enfants crurent bien faire en les tenant tous éloignés des dernières heures de la maladie et de la chambre d’hôpital.

Comme ses cousin(e)s il ne fut pas autorisé à prendre part à l’enterrement sous prétexte de son (trop jeune) âge.

 

            Ils pensaient le protéger, lui n’a jamais compris.

  

 

Arsenic et vieilles dentelles (Frank Capra, 1944) (Les choses qui ne se disent pas)

(© 2015/droits réservés)

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Z’ému

Posté par BernartZé le 27 août 2015

La canne de mon grand-père

La canne de mon grand-père

  

            Nous ne sommes jamais allé ensemble à la pêche aux moules pour finir par les mettre en bocaux Moules au naturel (bocal).

 

     Peu importe si d’autres avant moi ont écrit sur ce sujet familial et universel puisqu’il s’agit de mon papy.

Papy oh ! Papy tu es mort bien trop tôt quand j’étais bien trop jeune il y a fort longtemps !

Je n’étais qu’un petit enfant et tu étais mon seul grand-père, idéalisé façon Hugo Victor Hugo, grand-père avec ta pipe ton fauteuil et ta canne.

J’ai dû sauter sur tes genoux même si je ne m’en souviens plus mais je n’ai pas oublié ton sourire et ta façon de nous faire rire, nous tes petits-enfants assis tout près dans l’attente d’une nouvelle facétie.

 

     Toujours plein d’élégance en toutes circonstances avec -le plus souvent- ton costume ta cravate et la pochette assortie sans omettre les lunettes légèrement teintée (verdâtre) Lunettes verdâtres comme l’on n’en fait plus, tu étais tu n’es plus.

Je ne t’ai pas vraiment vu mourir ; je ne t’ai pas enterré ayant été alors considéré beaucoup trop petit pour assister à tes funérailles.

Longtemps je n’ai pas compris.

 

            Des décennies plus tard, à la mort de Mamie, j’ai eu la chance d’hériter de ta canne ; ni frère ou sœur cousin ou cousine pour me la disputer.

Certains avaient eu d’autres vues sur des biens plus matériels.

 

     Ta canne reste près de moi ; je ne pourrai jamais l’utiliser pour marcher car tu étais plus petit et je ne voudrais pas l’abîmer davantage.

Mais je n’oublierai pas…

 

Papy ! 

(© 2015/droits réservés)

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Richesses et pauvreté

Posté par BernartZé le 9 août 2015

Partition musicale ''On n'a pas tous les jours vingt ans''

Une fois seulement vingt ans

(des saints animés)

  

            Mais pour toujours 5 ou 10 ans.

 

     Quand les cheveux grisonnent on se souvient ; le phénomène observé étant similaire pour les chauves prématurés, ils n’auront pas lieu de se plaindre d’ostracisme.

Plus l’on devient vieux, plus l’on repense à ses vertes années ; seuls les incurables optimistes de cent-dix ans (et plus) poursuivront leur déni, libres de le faire.

Les autres, plus nostalgiques, plus sentimentaux -à la limite de la niaiserie ou de la bêtise parfois…?- se laissent plus facilement aller, préférant s’avouer leurs émotions au risque de recueillir quolibets et incompréhension.

 

     A l’heure où le poste de télévision Petite lucarne s’est transformé en véritable rampe de réception d’images et de chaînes à profusion, il est facile de revoir « à loisir » tous les films que l’on veut ; à la condition -non négligeable- de ne pas manquer de ressources pécuniaires.

Pour se consoler…se souvenir qu’aucun écran de télévision ne vaudra jamais celui d’une salle de cinéma.

Pour les plus riches et oisifs, la (triple !) Zapette fait office de guide spirituel tous azimuts.

Et c’est ainsi qu’au hasard de nuits sans sommeil ou d’un programme repéré parmi cent-mille autres, on revoit un vieux dessin animé (l’ancêtre dinosaurus de l’animation 3D !) de sa petite enfance.

Et de se surprendre à larmoyer bêtement devant un plat de spaghetti Spaghettis de la Belle et le Clochard ou de pleurer carrément à la mort de la mère de Bambi Mort de la mère de Bambi !

Sniff et re-sniff quand Bambi reste seul Bambi (et Panpan) (avec Panpan tout de même).

N’importe quoi ?

Et que dire en revoyant Dumbo et ses grandes oreilles Dumbo ?

Rien ; en cachette de tous il est permis de pleurer et de rire alternativement…ou dans le même mouvement pour les plus audacieux.

 

            En cas de sentiment (diffus) honteux se souvenir que l’on ne vit qu’une fois…

  

 

Berthe Sylva  Everybody hurts - R.E.M. (1992)

(© 2015/droits réservés)

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‘Bouleversification’

Posté par BernartZé le 19 juillet 2015

Léopoldine Hugo (1824-1843)

Et dire qu’elle est morte…

     

            Hanté depuis mon enfance par ces simples mots, je ne saurais jamais dire combien -des décennies- plus tard je demeure bouleversé par ces vers.

 

     « Elle avait pris ce pli… »

J’avais neuf ou dix ans quand je suis tombé en pâmoison à l’issue de ma lecture.

Tombé à la renverse, la gorge serrée prise par l’émotion, je suis resté un long moment interdit avant de tenter de comprendre ce qui m’arrivait.

Et je ne compris pas jusqu’à ce que mon intellect accepte de laisser place à mon affect.

Un jour de grande découverte !

 

     « Elle avait pris ce pli… » et je fus soudain autre.

Les mots dits à haute voix raisonnaient de plus belle en me faisant écho ; plus je les relisais plus je m’emplissais de la douleur d’un père.

Jusqu’à ce qu’elle fût mienne au point de la porter sur mes frêles épaules.

 

     La Seine...à Villequier Et avec volupté je me suis noyé à mon tour.

Avant de remonter pour lire d’autres poèmes…qui tour à tour m’ont à nouveau laissé pantois.

J’étais fou évanoui noyé ressuscité et meurtri du bonheur de partager un tel vécu.

Mon Dieu quelle Plume - Copie !

 

            Aujourd’hui je suis vieux, comme tous je compte mes morts ; mes doigts n’y suffisent pas pourtant ma foi dans la poésie demeure, comme la joie et la douleur Bach - Copie.

 

     Mais je ne puis croire en Toi…

  

 

Léopoldine H. 

(© 2015/droits réservés)

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Détournement d’histoire

Posté par BernartZé le 25 juin 2015

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Hello !

  

            Tout au fond du garage un vieil évier ébréché ; au-dessus oublié un torchon accroché.

 

     La maison est en vente depuis dix-huit mois ; les propriétaires ont émigré au Venezuela.

Ils étaient initialement partis assister au mariage de la dernière de leurs quatre filles qui convolait enfin à quarante-et-un ans.

Heureux contents et surtout soulagés de ne plus avoir à s’inquiéter de son avenir, ils avaient pris l’avion le cœur léger pour faire connaissance avec leur nouveau gendre, José Rafael, sans se douter des conséquences du voyage.

De l’Amérique du Sud ils connaissaient déjà la Colombie la Bolivie et le Brésil visités trente-cinq années plus tôt à l’occasion d’un long périple qui dura sept mois au lieu des cinq semaines initialement prévues ; un coup de tête, un coup de cœur, un coup de folie !

Ils rentrèrent finalement, non sans regrets, et leur vie ne fut plus tout à fait la même.

Ils reprirent leur travail et leurs habitudes, retrouvant leur maison qu’ils continuèrent à rendre de plus en plus charmante et conviviale, ne se ménageant pas pour développer l’harmonie du jardin.

Ils créèrent même un coin potager uniquement consacré à la culture des petits pois Couple de petits pois en rangs serrés ; pourquoi pas ?

 

     Propriétaire terrien « depuis toujours » -liens du sang et sens du commerce- à San Cristóbal (à l’ouest du pays), José Rafael bonne tête bonne mine José Rafael E. sut les charmer dès leur première rencontre au point de les convaincre de ne plus en partir après la noce qui dura trois jours et trois nuits.

Revivant leur coup de cœur de jeunesse ils mirent moins de deux semaines pour décider de mettre en vente à distance leur maison.

Et leur dernière carte postale envoyée par mail groupé fut un splendide collage Carte postale San Cristóbal d’images de la ville où ils venaient à peine de s’installer.

 

            Adieu maison jardin petits pois parterres fleuris et bye-bye au petit bonhomme au fond du garage -scotché à même le mur- déjà prêt à saluer les futurs propriétaires…qui, aux dernières nouvelles, se font encore attendre.

  

 

La cabane au fond du jardin...…qui au fond du jardin l’habitera désormais ?

(© 2015/droits réservés)

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Des regrets et de l’amertume (aussi)

Posté par BernartZé le 25 juin 2015

Smells like teen spirit - Nirvana (1991)

Boum !

  

            Et toujours le même effet presque un quart de siècle plus tard.

 

     Personne n’avait rien vu venir ; personne n’y a rien compris.

Ce mystère de la création musicale a donné lieu en son temps à toutes sortes d’explications…de texte.

Aidés par le chanteur inarticulant admirablement bien des paroles au sens hermétique, les « professionnels de la profession » comme les amateurs et les admirateurs y sont tous allé de leur interprétation plus ou moins libre.

Hymne révolutionnaire adolescent et refus de grandir pour les uns, dénonciation de la mentalité conformiste des masses ou exploration typiquement obscure sur la signification et le non-sens pour d’autres ; paroles contradictoires et conflit intérieur débouchant sur la colère pour…les plus portés sur la psychanalyse (?).

A moins qu’il n’y ait tout bêtement aucun message caché dans ces paroles écrites en cinq minutes, selon une autre légende.

Peut-être s’agit-il simplement d’écriture automatique pondue en urgence sous l’effet de l’alcool ou d’une autre substance donnant l’illusion de capter les tréfonds de l’âme et de percer les secrets de « l’infiniment impalbable ».

 

     Allez pour cadeau et histoire de vous rafraîchir la mémoire entre les deux oreilles ! :

 

 Gesticulations Gesticulez, secouez-vous en tous sens si cela vous soulage et vous permet de vous exprimer et de ne pas devenir le playmobil Playmobil Nirvana Kurt Cobain ''Smells like teen spirit'' que la société voulait faire de vous.

 

            Moins de trois ans après la sortie de ce morceau d’anthologie, le leader du groupe est mort comme chacun (enfin les…plus de trente-cinq ans disons) sait.

Sans doute ne supportait-il pas plus la notoriété que les manifestations inconditionnelles de ses fans -l’érigeant en icône L'icône- qu’il ne trouvait pas justifiées ; pas davantage ses propres tourments et ses multiples contradictions.

Un homme un artiste un poète est mort, sans doute incompris.

Nevermind ?…

 

CD maxi-single ''Smells like teen spirit'' (1991)

(© 2015/droits réservés)

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De culture (évidemment)

Posté par BernartZé le 26 mai 2015

Pearl Buck

Une vraie perle

 

            Le soleil se lève à l’est Soleil levant ; quel cliché révolutionnaire !

 

     Comment l’ai-je rencontrée ?

Plus ou moins par hasard. J’étais petit -il y a bien longtemps- et j’ai suivi un conseil de lecture ; nos instituteurs (pas encore « professeurs des écoles » !) nous fournissaient alors gracieusement des listes de livres.

Pas d’obligation, juste des indications des voies à suivre et donc des conseils avisés.

Chacun était libre de choisir, ou pas.

Am, stram, gram…et ratatam !

Mon attention s’est arrêtée un jour sur Vent d'Est, Vent d'Ouest - Pearl Buck (1930) ; j’ignore encore pourquoi.

Et j’ai soudain découvert un autre monde ; tout m’était étranger et tout me fascinait.

C’est elle qui m’a appris le mot « catin » que j’ai trouvé…étonnamment exotique.

A défaut de me permettre d’apprendre le mandarin mes lectures m’ont enseigné plein de choses.

J’ai continué le voyage avec d’autres livres tels La mère ou La famille dispersée.

Je n’ai jamais regretté mon périple.

 

            Que m’en reste-t-il ?

Sans doute le goût de l’aventure, de l’étranger, de l’étrangeté.

L’envie de découvrir une autre partie d’un même monde partagé dans lequel je suis simplement né à un autre point cardinal Rose des vents par le plus pur des hasards…

Sans oublier de se méfier de sa propre ignorance qui peut confiner à la bêtise si l’on n’y prend pas garde…

 

     Au risque de paraître convenu (…à rebours du temps !) merci à Pearl Buck et à mes maîtres d’école instituteurs professeurs enseignants et parents -prioritairement- de m’avoir…éduqué.

Ce qui n’est nullement un gros mot ni une mince affaire, plus encore aujourd’hui…

 

 

Pearl Buck éventail 

(© 2015/droits réservés)

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Variation récréative

Posté par BernartZé le 14 mai 2015

Tissu ''Sous les palétuviers'' (roses)

Sous les pa, sous les lé…

  

            Sous les laitues nous prendre ; mais comment faire ?

    

     Pas facile de s’aimer sous un plan de batavias Lettuce à même le sol.

C’est aussi craquant qu’affreusement salissant ; toute cette terre !!

En cas de pluie inopportune, la boue nous transformerait illico en un couple de rugbymen luttant pour un ballon, pas même rond qui plus est.

Peut-être qu’en agrémentant la scène de quelques tomates http://www.dreamstime.com/stock-photography-fresh-lettuces-salad-red-fresh-tomatoes-image30284162 cerises, l’empoignade nous paraîtrait-elle plus vive joyeuse et colorée ?

Quitte à nous prendre, autant se prendre au jeu…

 

     Et sous un Evier de cuisine il n’est pas certain que l’affaire puisse être mieux engagée.

L’inconfort et le manque d’espace risqueraient bien de nous faire vite renoncer ; sans parler de la menace (toujours possible) d’une fuite d’eau.

Même cet évier design Evier design en forme de gastéropode ne semble pas plus adapté à nos ébats, aussi amusant soit-il.

La meilleure solution serait d’investir dans une cuisine high-tech Cuisine moderne ; quelques coussins jetés à même le parquet et hop (…) !

 

     Mais à force de belles salades Laitue ne risquerions-nous pas de nous perdre et d’égarer le sentiment ardent qui nous anime et nous fait rechercher en tous lieux le bonheur de l’étreinte ?

 

            Que ce soit sous les pa, que ce soit sous les lé ou les éviers, ne perdons plus de temps pour nous aimer et aller gazouiller.

Voulons-nous, osons tout…pour un baiser exquis puisque nous sommes épris.

 

 

Pauline Carton 

(© 2015/droits réservés)

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Souvenirs…ou bien ?

Posté par BernartZé le 17 mars 2015

S'enfuient les rails...

Un cœur arraché

  

            Les rails fuyaient emportant tout ; les adieux, les regrets et la crainte de ne plus jamais la revoir.

Nous ne nous sommes jamais revus.

 

     Par la fenêtre du dernier wagon du train me ramenant chez moi j’ai longtemps regardé cette « fuite arrière » ; sacrés rails, satané train !

Quarante années plus tard cette image demeure gravée dans ma mémoire.

Après m’avoir hanté, elle est venue se ranger au rayon des souvenirs émus de la jeunesse, si loin si proches.

Ce jour d’été forcément gris, soleil ou pluie Sun - rain qu’importe, je suis mort une fois de plus (!)

Moins une coutume qu’une prédisposition naturelle (quel cadeau !) à toucher le fond avant de pouvoir respirer à nouveau.

Soit une tendance maladive qu’un « psychomachinchose » Psychotherapeute saurait sans doute interpréter sans jamais la soigner…

Un sport également : touché coulé, remonter…en bien plus de deux temps et trois mouvements ; de très longs mois d’absence à déplorer.

 

     Ce jour d’été nous avons « fêté » mon anniversaire Youpi bis (pure coïncidence et clin d’œil du calendrier) dans le train de nuit nous ramenant d’un séjour linguistique plein d’enseignements.

Plusieurs semaines sans parents ni horaires pour les plages de temps libre.

L’occasion d’apprendre un peu plus la vie et de mieux se découvrir.

De faire des rencontres surtout dans un cadre moins scolaire.

Compartiment de six places dans ce train bleu du retour ; nous avons beaucoup parlé, des heures durant Horloge folle, nous efforçant de faire bonne figure, partageant victuailles et conversation le mieux possible.

Je luttais déjà -me privant de goûter pleinement le plaisir de ces heures dernières- contre le désespoir qui me cueillerait fatalement à l’instant de la séparation capitale.

Entre sourires et grimaces alors qu’elle arborait un visage nettement plus serein et une humeur plus enjouée et communicative.

Quel talent ! ; quelle actrice…?

Personne n’eut l’idée de dormir cette nuit-là, c’eut été une véritable perte de temps.

Il nous était compté.

Changements de gares et de destinations, routes qui se décroisent Rails ; instant maudit promesses adieux.

 

              Happy birthday ! Le pire de tous, le plus triste ; je ne pouvais le savoir alors.

Les rails qui courent sont fascinants au point de faire basculer dans un état d’hypnose.

L’amour en fuite.

 

     Comme promis nous nous sommes vite écrits.

J’ai entamé notre correspondance en lui faisant l’aveu de sentiments qu’elle ne partagea pas.

J’étais…je n’étais plus.

Seule solution : accepter son amitié et jeter un voile sur ma douleur.

Elle passa avec l’âge et le temps.

 

     Au bout de longues années notre relation épistolaire prit fin.

  

the end

(© 2015/droits réservés)

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