Las la la lère

Posté par BernartZé le 10 février 2017

Le son du cor le soir au fond des bois (par Jean-Marc Prelkia)

Le soir au fond des bois

  

            Que c’est triste (à Venise à Vérone à Paris et ailleurs)

            lorsque les bras tombés n’embrassent plus que le vide.

 

     La nuit est propice aux égarements de l’âme quand un souffle plein d’effroi vient s’emparer du cœur.

Le temps présent semble suspendu et le passé ressurgit.

Des images des visages et des mots, des instants des élans des ciels troubles.

Sans même s’en rendre compte voilà que les souvenirs affluent dans l’espace laissé vide précipitant un voyage à rebours où le doute s’invite tant la mémoire paraît trompeuse.

Est-il possible que cela a réellement été ? ; ont-elles été vécues ces heures plus ou moins joyeuses ?

 

     Ce qui aurait pu n’être qu’une parenthèse nocturne vient parfois bouleverser les dernières certitudes.

L’histoire revisitée laisse entrevoir moult nuages et une vie marquée en tous points par de singulières suspensions Nuage grisNuage grisNuage gris 

Comme s’il était besoin de se rappeler les moments d’une lointaine jeunesse pour croire que nous avons existé.

Comme s’il fallait à nouveau se coltiner les épreuves que l’on pensait avoir dépassé !

Bien vite remontent à la surface les épines et les chardons Chardons qui avaient fait obstacle et éraflé nos épidermes.

Oh ! Les divins temps de nos heures glorieuses !

Époque révolue qui nous a construits, qui nous a détruits.

Fallait-il être inconscients pour croire en nos chances de survie !

N’en déplaise aux sectaires la résilience ne s’applique pas à tous.

(il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir tout en serrant les poings)

A force de faire des bonds et des rebonds Rebondir (résilience) on finit par sortir du cadre et passer un peu (…beaucoup et sans passion) à côté de sa vie.

 

     Les bras nous en tombent effectivement en revisitant au soir de nos existences les dérapages qui nous ont nui.

Avec un peu de chance nos échecs n’auront pas manqué de panache !

Dommage (seulement ?) pour ceux qui ambitionnaient de faire mieux en faisant une œuvre de leur vie.

 

            Tous aux abois, tous aux abris…

 

   

Un cor

(© 2017/droits réservés)

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Le flux et le reflux

Posté par BernartZé le 7 février 2017

Dizziness piano (peinture par LeNoA ©2014)

Vertige

  

            Plus jamais !

 

     Combien de fois s’était-elle fait cette même promesse, celle de ne jamais recommencer ?

Celle de ne pas retomber dans le piège des pulsions infernales qui la menaient inévitablement au bord du gouffre.

Promis juré ! Pas craché, elle n’aurait pas osé ce surcroît d’ironie déplacée.

Mais quand la vague Vertige (photographie par Chupala ©2015) tentait de la submerger, ses certitudes vacillaient au point de mettre en péril ses bonnes résolutions.

Tandis qu’elle serrait les dents, son cerveau entrait en résistance pour l’aider à lutter, pour l’aider à tenir ; pour ne pas flancher.

Et lorsqu’elle lâchait prise, à bout de force et d’arguments, son abandon la rapprochait du vide qui l’emplissait trop.

Plus d’obstacle pour éviter la bascule, ses digues détruites par la déferlante ne pouvaient plus la retenir et l’empêcher de récidiver.

 

     Le vertige Par le vertige de l'inépuisable vide (Martine Moreau, 2014) la prenait pour ne plus la lâcher et commençait la cérémonie qui allait l’amener encore à perdre la raison.

L’arme retournée contre elle attaquait autant son intégrité physique que morale, comme s’il fallait fatalement la (se) punir de quelque faute.

Elle avait beau connaître tous les arcanes de ce processus depuis sa prime jeunesse, sa violence n’en était pas moins grande et dévastatrice.

L’arme, quelle que soit la forme prise, semblait se repaître de ses faiblesses pour mieux la contrôler et l’humilier, triomphante à nouveau.

Elle ressortait hagarde et titubante de ces combats inégaux, perdante de toutes façons et toujours épuisée.

Au printemps si elle en avait la force elle partait se ressourcer dans les bois d’A. OLYMPUS DIGITAL CAMERA qu’elle aimait retrouver hors la saison de chasse qui faisait chaque année des centaines d’autres victimes ignorantes des règles d’un autre drôle de jeu.

 

     N’était-elle pas finalement -elle  aussi- rien d’autre qu’une bête chaque jour traquée…en toutes saisons ?

Constamment épiée et mise sur la sellette, devant répondre de ses actes et de ses pensées, traduite en justice pour n’avoir pas su, pas pu, pas osé.

Aux confins de la paranoïa et de la folie il lui était devenu impossible d’envisager une porte de sortie.

Elle n’entrevoyait plus qu’une répétition sans fin des erreurs passées et des mêmes dérapages débouchant sur des états de crise qu’elle connaissait par cœur.

 

            Les maux qu’elle s’infligeait en des vagues successives depuis la nuit des temps auraient un jour sa peau ; elle en était convaincue et espérait cette heure pour ne plus avoir besoin de lutter ni de se défendre de ses propres démons.

A quoi bon s’entêter en sachant que les cartes ne seront jamais autrement distribuées ?

 

  

Point de bascule

(© 2017/droits réservés)

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Coup bas

Posté par BernartZé le 17 janvier 2017

Poignard

359 fois l’an

  

            Alors d’un geste ample et généreux…

 

     Elle était là, fidèle, chaque jour au rendez-vous depuis des années.

Envahissante omniprésente dévorante effarante.

 

Elle était là, toujours, interdisant l’oubli.

Pliant le corps en deux, cassant le dos fouraillant le bas ventre.

 

Elle était là, perfide, vicieuse dans sa façon de se tapir avant de surprendre et bondir.

Lancinante pernicieuse amorale.

 

Elle était là, encore, quand moins de six jours par an elle faisait mine de se faire oublier.

Cynique et provocante d’un esprit belliqueux.

 

Elle était là le jour où le bras s’est abattu, où la dague est entrée profondément dans le corps, faisant fi de la peau de la chair et des muscles ; pour la calmer, si possible la faire taire.

 

Le cri s’est à peine entendu.

 

            Demeure une douleur…

 

 

Messerschmidt (figure grimaçante)  

(© 2017/droits réservés)

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D’effrois divers

Posté par BernartZé le 3 décembre 2016

Lettre au Père Noël

Lettre à…

  

            Je voudrais de la douceur, je voudrais de la tendresse du calme et du repos.

J’aurais besoin de chaleur et de consolation pour habiller mon âme prise d’effroi.

Trop de heurts trop de coups m’ont fait et ont défait ma vie.

 

     Je ne désire pas des joujoux par milliers, ne charge pas ta hotte pour moi.

N’use pas de ton précieux temps à confectionner pour moi un beau paquet cadeau avec ruban et frisottis Paquet cadeau avec frisottis.

J’en serais sans doute embarrassé et peut-être déçu.

 

     Mon attente et mes espoirs se portent vers d’autres ailleurs ; vers moins de sombritude et de noirs tunnels ; où donc est passée la lumière que l’on m’avait promise ?

Fou que j’étais de croire ceux qui me prédisaient un avenir brillant ; beaux parleurs mauvais prévisionnistes !

Trop crédule trop rêveur trop impatient de vivre, plein de projets et d’attentes…je suis retombé tel un soufflé.

Je me suis écroulé ; à côté de ma chaise de mon assise et…de mes pompes Haut talon.

Oui j’ai porté des hauts talons au risque de me rompre le cou n’ayant plus rien à perdre !

Je n’étais plus alors à une mauvaise expérience près.

Je n’étais d’ailleurs plus rien ni personne : ni homme ni femme, j’espérais simplement survivre à tous les démons ligués contre moi.

Paranoïaque je guettais le prochain coup qui ne manquerait pas de s’abattre ; je ne fus pas déçu.

A force de délitements j’ai perdu toute substance et le sens de la vie du bonheur et du plaisir.

Tout n’était plus que luttes intestines et rapports de forces, bras de fer et corps à corps.

A présent en bout de vie, je ne suis pas plus calme qu’apaisé ; juste meurtri et résigné.

 

            Cher Père Noël, je t’ai tout dit et avoué.

J’ai été bien plus fou que sage, égocentrique et rarement généreux.

C’est ma très grande faute pour laquelle je n’ai aucune excuse.

Si tu me promets de venir je te ferai un beau sapin au pied duquel, si tu le veux, tu pourras déposer toute ta compassion et ton pardon.

 

     Je t’embrasse ; couvre-toi bien…

 

  

Sapin lumineux

(© 2016/droits réservés)

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Une idée (peut-être) ?

Posté par BernartZé le 29 août 2016

Là-haut dans les nuages

Vœu d’invisibilité

            

            C’est décidé je vais disparaître.

 

     A trop se consumer se consoler -sans se rassasier- on finit par s’épuiser.

Seulement voilà, il n’est plus temps de rigoler ; il faut légiférer.

Promulguons promulguons à tout va pour s’en aller tranquillement !

 

     Des éclats dans la tête par milliers et le corps à vau-l’eau il est temps de se montrer raisonnable.

De toute façon la cravate ne me seyait guère et je n’habite plus le costume humain depuis des décennies Costume d'homme invisible.

Il est logique d’aspirer à la transparence lorsque se soustraire aux regards devient impératif ; l’effort de paraître digne et souriant peut s’avérer une épreuve trop difficile.

A quoi bon cette contrainte s’il n’y a plus rien à sauver ?

Les meubles ont tous brûlé et les paradis depuis longtemps perdus n’abritent plus les rêves d’autrefois.

Il faut savoir s’effacer.

 

     Tel un ange déchu l’enfant de jadis s’est dissout au contact du sol ; on ne dira jamais assez la cruauté du macadam.

Et l’adulte mal grandi encombré par son deuil est risible quand il s’obstine dans ses erreurs.

Ses ailes atrophiées ne cessent de le faire trébucher.

Il se voulait génial et le voilà grotesque !

Le combat se pouvait-il égal quand -mauvaise donne- il s’était de lui-même condamné en ne songeant qu’à pourchasser ses chimères ?

Le dos courbé les mains croisées, pas gai pas triste il est à présent mortellement ennuyeux pour autrui.

 

     Oui c’est certain l’heure est venue de désencombrer le paysage.

Disparaître aux yeux de tous, devenir un ectoplasme Ectoplasme (par Ariane Lumen) qui ne brillerait plus que par son omniabsence ; quelle présomption cependant !

Un être immatériel et transparent qui ne serait plus tout à fait là ; juste à côté comme il l’avait toujours été.

Invisible ; et ce serait son ultime récompense.

 

            En un aveu d’impuissance, cours dire aux hommes faibles qu’ils ont le droit de l’être…

 

  

Cours dire aux hommes faibles - Jean-Louis Murat (1991)

(© 2016/droits réservés)

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Objectif brumes

Posté par BernartZé le 16 décembre 2015

Tequila Gold Sauza

Voyage en solitaire

  

            Promis juré je me mettrai à l’ombre à Noël !

 

     A 40% alc./vol. je descendrai au degré O de la déchéance en espérant me perdre corps et âme afin de ne plus les sentir.

Ne plus rien ressentir pour cesser de souffrir.

Nulle complaisance, seulement un excès de lucidité et un aveu de faiblesse certain.

Le froid aura alors fini de me transpercer les os et je cesserai de trembler.

 

     D’aucuns pourraient rétorquer que par les temps qui courent il n’y a pas lieu de se plaindre quand on a la chance d’avoir un toit et de ne pas avoir été percé par une balle terroriste.

Certes, que dire ou que répondre sans craindre d’être suspecté d’égocentrisme outrancier ?

Rien.

Et essayer de composer avec un sentiment de culpabilité permanent sous prétexte d’être encore « en vie » ; si peu.

Le concours du plus à plaindre ne cessera jamais.

 

     Se soustraire se distraire de la vie à laquelle on n’est plus attaché depuis longtemps vaut bien une messe les bras ouverts Messe, l’accueil des autres n’étant pas garanti.

Seul sera bienvenu de faire bonne figure et de garder la tête haute pour ne pas déranger les consciences.

Faire l’effort de répondre positivement à la question terrible « Bonjour vous allez bien ? » (automatiquement déballée) ; faire semblant, mentir pour polir la vérité.

 

            Il n’y aura pas de neige à Noël Y aura-t-il de la neige à Noël Ɂ  (Sandrine Veysset,1996) et les rennes sauront malgré tout trouver leur chemin.

Il n’y aura pas plus de foi que de caviar et il faudra rester digne, sans rouler sous la table.

Et quand j’aurai trop bu je me coucherai avec l’illusion d’être heureux.

 

     Ainsi soit-il !

   

Champagne Bruno Paillard  (Moins de risques, plus de plaisir ?)

(© 2015/droits réservés)

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Plongée

Posté par BernartZé le 1 octobre 2014

kaleidoscope

Kaléidoscope

  

            Monstrueux résidu d’images inutilisées ; comme des tumeurs parfois malignes…

 

     Image kaleidoscopique Éclatement en tous sens et sans aucune logique directionnelle ; l’irrépressible nécessité de fuir, peut-être ?

 

     Il y a des banques, des banques d’images et il est des galeries de photos que l’on complète jour après jour pour soi dans son petit coin.

Au gré des humeurs ou du vent, des coups d’œil et des coups de foudre pour un cliché trouvé par hasard sur la toile en cherchant généralement tout autre chose.

Un certain penchant pour l’abstraction universelle et terrestre ressort d’un lot -momentanément mis de côté- apparemment disparate ; quoi que…

Une grâce penchée et un sens du déséquilibre est à noter dans ce bouquet Bibliotheque penchée  Un certain penchant  Equilibre instable - Paul Klee, 1940…de crevettes Bouquet de crevettes ou d’épines 1er jour de l'automne 2014.

La bibliothèque tendrait à suggérer une certaine inclination pour la lecture, les roches en bordure de falaise une fréquentation régulière des vents contraires, Paul Klee un équilibre qui tient à pas grand-chose et…un sens dépourvu de l’orientation.

Les jolies crevettes discutent poétiquement en cercle (préparant une recette ou un sale coup ?) et les épines ne sauraient tarder à trouver le dos dans lequel elles iront se planter.

 

     Plus on regarde, plus le champ des possibles semble s’ouvrir.

A s’en crever les yeux et l’imagination à force de voir ce que le photographe, le peintre, le sculpteur ou l’artiste en quête d’antennes (de décapodes) ou d’épines (de cactus, de pins ou de requin) n’avait pas même songé à mettre dans sa composition !

 

     Une mise en abyme se profile à l’horizon qui soudain parait se rapprocher à vitesse grand V jusqu’à venir coller une toute aussi grande claque Mise en abyme dans la gueule de l’intéressé !

Et de commencer à regretter d’avoir fureté à la recherche de photographies instantanément inspirantes ; les angoisses existentielles se réveillent.

Mais pourquoi cette douleur grandissante là où il ne devait y avoir qu’amusement et plaisir ?

 

            Mortelles pensées ''Moi, le venin'' - Véronique Sanson (1988) finalement…

 

  

Rigolo ! C’est rigolo !

(© 2014/droits réservés)

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Un moment d’égarement

Posté par BernartZé le 21 juin 2014

Draps de bain éponge Verveine et Vétiver

Des serviettes des éponges, un clin d’œil et du sable

  

            Bien plus qu’un titre, ne dirait-on pas là une promesse de vacances ?

 

     Une nouvelle inspiration a déboulé dans ma maison sous la forme de verveine et de vétiver ; il a suffi d’une simple quatrième page (publicitaire) de couverture…d’un journal de programmes TV pour insuffler ce vent frais entre quatre murs gris !

L’entière compagnie de toiles d’araignées en a tremblé de peur…

 

     Tous à la salle de bain dès demain afin de remplacer en urgence les vieilles serviettes mal épongées et délavées à force de perdre la boussole dans le tambour de la machine à laver !

Trop de tournis finit par rendre fou la plus résistante des serviettes éponges.

 

     A l’approche de l’été le temps des plages annoncé nécessite de ressortir des cartons les grands draps de bain de l’année passée ; ayant moins servi ils ne sont pas encore trop délavés.

Au-delà du parfum artificiel de l’adoucissant, on peut -en s’y enfouissant le visage- se prendre en pleine mémoire une envolée d’embruns et de parfums marins.

Et déjà de s’y voir Emprunt de mer le temps d’un emprunt fait à autrui…

 

     De plongées en apnées imaginaires, les carreaux Carrelage gouttes d'eau de la salle de bain s’éloignent de plus en plus jusqu’à donner l’illusion d’une baignoire prête à prendre la mer Salle de bain !

Le sable est d’or Sable d'or et déjà en vue et les premiers mirages font leur apparition.

Ne serait-ce pas au lointain, à perte de vue de sable, un arbre Sable et arbre de Tunisie ou bien ?…

 

            Rêve ou anticipation temporelle ?

 

     C’est fou comme un simple renouvellement de serviettes dans un coin d’eau peut faire voyager…

   

 

Love is stronger than pride (Sade, 1988)  Merci à C. SG pour l’emprunt involontairement consenti…

(© 2014/droits réservés)

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Un moment d’égarement

Posté par BernartZé le 28 janvier 2014

Webcam

Indiscrétions

           

            Il est des radioscopies de l’âme tellement insidieuses Radioscopie ! qu’elles semblent presque s’immiscer Manométrie colique…dans des zones où la parole ne fait pas écho (comme dans le fond d’une Tasse à café !)

 

     Aucun psy machin-chose ne saurait voir aussi loin.

 

Paire de jumelles 

(© 2014/droits réservés)

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Un moment d’égarement ?

Posté par BernartZé le 24 septembre 2013

Un moment d’égarement ? dans Un moment d'égarement cicatrice-souriante-bis1

La cicatrice

           

            Au cours d’une nuit…sans non-sans-lune-150x150 dans Un moment d'égarement (évidemment !), elle s’était écroulée par deux fois sur le sol.

Cela faisait trois semaines qu’elle ne pouvait s’empêcher d’arracher la même croûte qui agaçait diablement son épiderme.

Nulle croûte de cuir sur canapé croute-de-cuir-bis, ni canapé en croûte pate-en-croute-150x150 suite au fin découpage d’un pâté ; elle avait dû s’avouer qu’elle avait un peu trop bu cette nuit-là.

 

     Elle s’était bêtement pris les pieds dans le tapis, légèrement prise de boisson.

Difficile de se souvenir de ce fâcheux incident qui lui laisserait à tout jamais une trace sur l’avant-bras.

Autant qu’elle puisse se rappeler aujourd’hui, elle s’était subitement effondrée parmi un amoncellement de choses hétéroclites.

Des piles de livres saccagées, des cd écrasés, des…moutons poussiéreux à jamais traumatisés sous son poids plume.

Combien de temps avait-elle mis à se relever des décombres qu’elle avait engendrés ?

Sûrement de longues minutes ; dix ou quinze au minimum passées à nager en tous sens et à se débattre dans l’espoir de regrouper ses forces pour revenir à une station plus dignement verticale.

 

Très peu de souvenirs sauf la cicatrice cicatrice-bis1-150x93 qui ne cessait de la démanger et…ce sentiment de honte dont elle ne parvenait pas à se débarrasser.

Selon sa montre sans quartz montre-a-gousset-mecanique-cuivree-150x150 (à remonter toutes les trois heures ou presque !) il était temps de prendre une décision radicale.

Arrêter de s’évanouir dans les pâquerettes et veiller à ne plus trébucher sur le moindre grain de sable égaré sur le sol.

Telle une bougie qui flanche bougie-qui-flanche-150x150 tendant à trop pencher, elle craignait de ne plus savoir désormais se redresser à temps, ne serait-ce que pour sauver la face et se rapprocher (s’il était encore possible) d’une vision idéale droite et carrée droite-et-carree-150x150 qu’elle avait espéré un jour donner d’elle-même.

Pour se procurer du courage et redoubler d’efforts elle avait inscrit sur le miroir de sa commode sur-le-miroir-bis1 pour signifier « plus jamais ».

Un geste qui -dès le lendemain- lui parut non seulement pathétique mais effroyablement niais ; presque autant que la formule consacrée « Le meilleur est à venir ».

Quel genre d’imbécile avait pu inventer une telle ineptie ?!

…Alors que pour tous le futur se résumait à finalement-bis1 ; pas de quoi fanfaronner où établir des plans sur des comètes de six pieds trois pouces (la taille de son dernier « soupirant ») !

Ce n’était pas en repensant aux détails de cette relation épisodique qu’elle risquait d’être subitement prise d’une fièvre d’optimisme.

 

     Pourquoi avait-elle un peu trop (!) bu cette nuit-là ?

Il serait ardu de l’expliquer. Une tâche d’autant plus délicate qu’elle ne pourrait que mettre en lumière une multitude de dérèglements affectifs remontant à…hou là !!

Tellement loin, parce que si profondément ancrés dans son subconscient passé, qu’elle-même ne saurait dire les raisons de son propre dysfonctionnement…avéré.

C’était bien là le plus triste.

En résumé : mal barrée, elle était !

Incapable de diriger sa vie sans risquer d’envoyer par le fond sa propre embarcation.

 

A défaut d’une union un-fil-a-la-patte--150x150 maritale dont elle s’était toujours méfiée, elle avait espéré des fleurs cest-cadeau--150x150 ; seules les épines lui étaient parvenues !
    

     la-pirouette-biellmann-2-bis2-66x150 Pirouettes, glissades, verglas et patinoires, elle avait le sentiment d’avoir tout connu et vécu.

Seul le pate-en-croute-2-bis2 (drôle d’obsession !) manquait à son tableau ; mais -pour l’heure- cela n’avait absolument rien à voir avec le propos en cours.

Quoi que !…

Elle était constamment à fleur de peau tant l’arrachage des croûtes successives perpétuellement reconstituées par son organisme l’occupait.

Approximativement tous les trois jours elle s’adonnait à cette tâche de façon aussi méticuleuse qu’inquiétante.

A défaut de véritablement souffrir dans sa chair, elle supportait de plus en plus mal cette source d’agacement physique.

Et de gratter gratter gratter jusqu’aux premières gouttes de sang marquant l’issue de son duel à fleurets  mouchetés fleuret-bis ! ; à plus tard…

 

            Derrière un cœur affaibli when-your-heart-is-weak-150x150 se cache souvent une cicatrice, un désert et de vieux combats.

Tant de murs écroulés, tant de violence pour finir en hiver ; une brûlure au fer rouge à faire froid dans le dos.

Tant de raisons en somme d’avoir la la-peche--150x150 !

 

     Très bientôt, telle une étoile filante etoile-filante-bis-150x97 sans doute déjà morte, sa lumière déclinera laissant dans le ciel une dernière cicatrice qui vite s’effacera…

 

 

reves-nuageux-150x150 noir-et-velours-bis

(© 2013/droits réservés)

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