Aphorismes, citations, fulgurances et délires verbaux en tous genres (!)

Posté par BernartZé le 14 mai 2009

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          – Ah ! Les hommes ont bien changé. Nos amants avant guerre avaient une autre allure.

          – Certes oui. Ils étaient encore en vie !

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La vraie vie (!) (part I)

Posté par BernartZé le 13 mai 2009

 

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« In(t)ing »

                     

                     - Papa, Maman…voilà. 

           J’ai un aveu à vous faire, une nouvelle à vous annoncer : je ne suis pas homo !

Pas « gay », comme vous dites. 

    Je suis vraiment désolé de vous décevoir, mais j’ai fait tout ce que j’ai pu.

J’ai fait le maximum ; j’ai bien réfléchi, c’est comme ça.

Etant votre seul enfant, j’imagine facilement votre déception.

Tous vos espoirs reposaient nécessairement en moi et vous devez soudain tomber de haut.

Je n’y peux rien et pourtant je m’en veux quand même de vous causer une aussi grande désillusion.

« C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute ! »…

Non, bien sûr !

Mais n’allez surtout pas imaginer que vous êtes, l’un ou l’autre, responsable de quoi que ce soit.

Franchement non !

C’est la faute à personne, le hasard ou la fatalité ; c’est comme ça, tout bêtement !

J’aurais très bien pu naître homo, comme vous.

Le sort en a, semble-t-il, décidé autrement, non sans ironie !

C’est vraiment pas de bol !

Je n’aime pas les hommes. J’espère que vous arriverez à vous faire une raison.

Avec le temps, non ?…

     J’ai pas l’air comme ça, mais c’est une chose qui me pesait depuis tellement longtemps !

Des dizaines de fois, toutes ces années, j’ai bien failli vous le dire.

J’ai essayé souvent, renonçant à chaque fois en considérant que ce n’était pas -jamais- le bon moment ou la bonne occasion.

Je me suis traité de lâche et de tous les noms envisageables afin de me provoquer, de me faire réagir et de me forcer, moi-même, à vous dire enfin la vérité.

Ma vérité, en dépit de vous.

Pour votre plus grand dépit…?

     Je vous assure, pourtant, qu’avant d’en arriver à cette extrémité (« confession »), j’en ai fait des efforts.

Dans l’espoir d’être un jour à votre image, j’ai même fait des « tentatives » supposées me tenter.

   – La Bérézina !  Que nada !

   – Waterloo, Waterloo, morne plaine… !

Quelques incursions en boîte, avec un ami, m’ont vite découragé, pour ne pas dire carrément « refroidi ».

Si le cœur a ses raisons que la raison ignore, l’épiderme n’est pas non plus en reste, croyez-moi !

Et malgré mon désir qu’il en fut autrement, je n’ai pu, en ces occasions, que constater…mon absence totale de réaction.

Un peu honteusement (encore), je suis bien obligé de l’admettre pour vous en faire l’aveu.

De désespoir, j’ai même envisagé une cruelle malédiction héritée par mégarde, ou méritée, malgré moi !

Mais bon, ça tient franchement pas debout !

Non, il faut être fataliste, je ne vois pas d’autre issue !

            Maintenant…je ne sais pas si ça pourra vous consoler un peu, « les femmes » ne me disent guère davantage.

De là à songer sérieusement à entrer…dans les ordres.

     Aurais-je alors votre absolution ?…

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Aphorismes, citations, fulgurances et délires verbaux en tous genres (!)

Posté par BernartZé le 12 mai 2009

 

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- Ah ! Y’a pas à dire : revoir « Les 400 coups », c’est le voir nouvellement !

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La vraie vie (!)

Posté par BernartZé le 11 mai 2009

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Arrête donc d’accoucher !

        

          La vision de plus en plus troublée par des larmes naissantes, tu semblais me chercher derrière un rideau de pluie.

Et ne parvenant déjà plus à m’entrevoir, ta pluie se fit diluvienne ; je reconnus bien là ta généreuse nature ! 

          Autant qu’il m’en souvienne, certains t’avaient prévenue : deux ou trois -c’est bien- quatre…à la rigueur, mais cinq ou six, voire davantage, cela devient carrément de l’élevage !

C’est pas moi qui l’ai dit ; je ne me serais pas permis (!)

     Toujours est-il qu’aujourd’hui…te voilà bien « embarrassée » !

     35 ans…7 enfants et…un mari tellement occupé par sa carrière galopante que l’on pourrait croire qu’il te revient seulement lors de courtes visites, le temps d’un décompte, d’une m.a.j. (!!) et d’accomplir (vaillamment) son devoir conjugal, sans jamais perdre de vue (ni d’ouïe) ses trois téléphones portables, ni l’écran -toujours allumé- de son ordinateur de…chambre (à coucher).

Il est à noter un grand progrès de sa part, puisqu’il a remisé son télécopieur depuis peu ; depuis ta dernière grossesse, si je ne m’abuse !

Depuis combien de siècles a-t-il cessé de (prendre le temps de…) te regarder au fond des yeux ?

Quand s’est-il déconnecté au point de devoir inscrire vos « rendez-vous » -et tes initiales- sur quelques pages de son agenda professionnel ?

De rares et minuscules inserts, aussi discrets que difficilement consentis.

     Toutes les fois où il a pu honorer ces rendez-vous, tu as été -bien sûr- toujours présente, , c’est-à-dire à la maison, trop occupée avec sa descendance, de plus en plus envahissante, pour trouver les heures longues ou l’attente impossible.

D’ailleurs, l’attendais-tu réellement encore ces dernières années ?

Songeais-tu seulement à venir parfois jeter un œil à son emploi du temps -professionnel- qu’il ne manquait jamais de te laisser, au fil des semaines renouvelé, maintenu par deux magnets sur le pense-bête de la cuisine familiale, la pièce de toute famille nombreuse, malgré l’omniprésente absence du père de la grande tribu (hugh !!) ?

Deux petits magnets minutieusement choisis -une subtile note de son humour, très certainement- : un portable téléphonique et un ordinateur portable se chargeaient ainsi de maintenir sa « feuille d’absences », rationnellement quadrillée en 7 x 24 cases (!)

Quelques rectangles totalement blancs (vides ?) semblaient scrupuleusement disséminés au hasard de cet échiquier de 168 cases de formes impeccablement identiques.

     J’ai le souvenir d’avoir aperçu parfois des « manifestations » de défit (ou de dépit ?) qui t’avaient, m’a-t-il semblé, fait prendre possession de certaines cases blanches pour les animer de sourires plus ou moins grimaçants et de touches de couleurs dont tu gardais, seule, le code.

Rien de tout cela depuis un bon moment.

Plus guère d’espoir ou plus de lassitude ?…

 

            Ce matin-là, tu as donc déboulé -toute hoquetante- derrière ma porte prête à être toquée (faute de sonnette, volontairement débranchée par mes soins).

Et sans même lâcher ta valise, tu as fondu dans mes bras.

Une « valise » de la taille d’un vanity-case, que tu avais emportée dans ta fuite en avant et qui se révéla contenir, rien de volumineux mais seulement du bien lourd, juste le nécessaire, histoire d’emmener avec toi toute ta culpabilité de mauvaise mère et d’effroyable épouse, évidemment !

     Je t’ai d’abord, péniblement, entendu inarticuler « je les ai tous abandonnééééééés ! », entre deux sanglots démesurééééééés (!)

Qui ne te connaîtrait pas t’aurait alors jugée bien piètre tragédienne.

Et pourtant, ces excès sont tout à fait toi !

Dans toute ton extrême splendeur !

Une fois calmée, (légèrement) apaisée, fatiguée, épuisée, nous avons pu parler, des heures durant ; et rire, bien sûr !

     Non, ta vie n’était pas finie, vaine et définitivement gâchée !

Tu n’inexistais pas par le simple fait de t’être laissée dévorer par ton rôle de mère, accessoirement d’épouse.

Sans parler de la singulière performance consistant à mettre au monde sept enfants en seulement cinq accouchements (deux paires de jumelles : un défi au calcul des probabilités ou bien un clin d’œil à la loi des séries ?!), tu as su découvrir certains charmes à ta vie.

     Tes enfants, d’abord, bien que difficilement (tous ensemble !) supportables, bien sûr !

 Ton mari, que tu aimais tout de même, encore et toujours, malgré lui et son absentéisme d’écolier buissonnier !

Et puis la vie, ta jeunesse (« en cours », seulement) et tout le temps -devant toi- qu’il te restait pour en faire, éventuellement, quelque chose…d’autre, suivant tes vœux, ta volonté et tes désirs.

            Le soir (de ce matin-là), tu partis rassérénée, l’œil clair et sec, le menton en avant, toute prête à en « découdre » à nouveau, à reprendre en mains ton existence, tes enfants, ton mari !

     Depuis, quelques nouvelles parvenues jusqu’à moi m’ont laissé espérer que je n’avais, peut-être, pas été totalement inutile ce matin-là (et les heures suivantes)…

(© 2009/droits réservés)

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Au secours !!

Posté par BernartZé le 16 avril 2009

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Oh ! Cette piscine, j’en ai marre ! 

           

            Cette vue imprenable sur ma mer va définitivement réussir à me donner la nausée.

Tout ce bleu…

Toute cette eau si plate, sans goût, sans sel, à peine chlorée…

Tout ce carrelage ; partout !

Et ces lignes droites et noires ; au fond à quoi servent-elles ?

A ne pas dévier du droit chemin ?

A ne pas se perdre en cours de route ?

A vous rappeler à l’ordre si vous avez (seulement !) l’idée de tenter de le faire ?

Certes, avec une piscine circulaire, pas d’autre solution que de tourner en rond.

Mais là, les prémices d’évasion suggérés dès la première longueur viennent (plus ou moins) vite se fracasser, au bout du compte, vous contraignant, à contre cœur, au demi-tour fissa !!

Revenir alors en arrière, tout en s’illusionnant, parce que l’on continue à aller de l’avant.

Quelle vie !!

Aurait-il mieux valu, peut-être, n’avoir jamais appris à nager ?

S’en sortir autrement ou bien… ?

     Ce luxe et ce confort matériel sont finalement affligeants ; on se lasse si facilement de tout !

C’est le concept même de la prison dorée, alors très fin, pour ne pas dire subtil, quand on habite face à la mer.

Une piscine dans une propriété privée donnant sur la plage et défiant les marées ; on finit par en oublier de sortir de chez soi, servi -en tout- à domicile.

     Jusqu’au jour où…la réalité dépassant la fiction, l’évidence vous heurte frontalement.

Allongé sur votre transat et sous un parasol, par crainte d’un excès de soleil, il vous vient à l’esprit, à un moment précis et au comble de l’horreur, que vous n’avez plus d’autre alternative que de mourir là sur le champ ou de prendre la poudre d’escampette.

S’enfuir ou dépérir !

Telle est la clé sans serrure, la solution d’un problème dont vous n’aviez pas encore pris conscience la veille au soir en vous couchant après un frugal dîner bien arrosé de plus, en solitaire évidemment.

De là à tout quitter et partir à la nage… !

     Prenez au moins le temps d’une petite réflexion en mesurant les risques d’une décision aussi radicale que soudaine.

     Physiquement, vous manquez certainement d’entraînement, ayant progressivement réduit le nombre et la fréquence de vos longueurs dans votre belle piscine que vous avez fini par seulement contempler, de plus en plus blasé.

A force de lézarder, vous vous êtes empâté : vos muscles se sont affaiblis et votre aptitude à réagir vigoureusement s’apparente plus -désormais- à celle de la limace au galop ou de l’escargot bien énervé, par temps d’orage !!

Endormi, vous vous êtes, dans tous les sens du terme et dans les grandes largeurs.

     Au fond, quel intérêt auriez-vous à brutalement changer de cap ou votre fusil d’épaule, celui-là même que vous étiez -inconsciemment- en train d’avaler de plus en plus profondément jusqu’à…l’étouffement final ?!

Vous échapper à tout prix, sera-ce bien raisonnable…aujourd’hui, à votre âge ?

Partir…pour ne jamais revenir ?

Un peu bateau, tout de même ; surtout pour vous, au moment de vous sentir écartelé, pris au piège entre la piscine et les grandes marées !

Ironie de votre trop triste sort ?

Pas si sûr…

            S’il vous semble aujourd’hui vous retrouver au bord de l’asphyxie mentale, au point que votre âme oppressée suffoque et hoquette sans cesse, alors, plutôt que de risquer un étranglement fatal et définitif, osez !

Osez renoncer à vous couler délicieusement tout au fond de votre piscine -en forme de cercueil- impeccablement carrelée, et n’hésitez plus, n’ayant plus rien à perdre.

     Sautez l’obstacle, les barrières et la digue !!

Privez-vous à tout jamais de votre propriété à coups de dynamisme et noyez, dans la mer, la piscine en rompant ses rassurants remparts !

Il ne vous restera plus alors, tel un petit poisson d’aquarium déversé dans le grand océan, qu’à nager à nouveau, librement, tranquillement et toujours plus loin, en zigzaguant, si ça vous chante.

     Parti de plus rien, ce serait tout de même un comble de ne pas arriver quelque part !…

(© 2009/droits réservés)

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Un peu de lecture inédite…

Posté par BernartZé le 30 mars 2009

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N’être pas en retard ou ne pas naître

 

            Je suis le lapin d’ «Alice au Pays des Merveilles ».

     Toujours en retard, toujours à courir, un œil constamment rivé sur ma montre (gousset).

C’est terrible et c’est plus fort que moi !

Je suis né ainsi : en retard, éternellement pressé.

     Je parle bien sûr d’un temps que les moins de vingt ans (…) n’ont pas vécu, car il est, je crois, révolu.

Plus personne ne devient mère en plus de neuf mois, la nature aurait même de plus en plus tendance à bouter l’aspirant humain hors de sa cachette, en deux temps, trois mouvements.

Pas un instant à perdre pour commencer à apprendre à vivre et à respirer de manière autonome !

C’est sans doute mieux pour tout le monde (sauf peut-être pour les pères ?).

     Espérons en tous cas que cela permette à chacun de partir désormais d’un bon pied alerte et ferme, solidement décidé à aller de l’avant, sans traîner en chemin et surtout sans avoir à se battre contre, non pas des moulins à vent (pour une fois !) mais contre cet effroyable handicap qui consiste à se sentir absolument incapable d’être à l’heure n’importe où et pour quoi que ce soit.

     Je ne souhaite pas de connaître cet épineux problème à mon pire ennemi ! 

Oh ! Je sais, on va encore me rétorquer que je suis le seul responsable de mes retards, que je refuse de faire le moindre effort pour me corriger, que c’est un moyen détourné mais habile de me faire remarquer et désirer, que c’est insupportable, un véritable manque de respect envers autrui…que sais-je encore ?

Stop à toutes ces idées préconçues !!

     JE suis la première victime de MES propres retards !

Non seulement, il ne m’amuse absolument pas de courir constamment contre la montre, mais en plus cette gymnastique me rend complètement fou, dingo, voire totalement hystérique.

Je n’exagère pas.

C’est réellement épuisant, même si cela peut contribuer à conserver une forme olympique, malgré le temps et l’âge.

Ceci dit, je n’ai jamais prétendu me qualifier pour quelque compétition que ce soit ; alors à quoi bon ?

Il faudrait aimer les paris essentiellement impossibles pour continuer à s’infliger un tel rythme de croisière.

     Imaginez un peu ! (…)

Je ne parle pas ici spécialement en mon nom, mais aussi pour tous ceux (cela ne modifie en rien mon problème, mais je ne suis pas un cas unique !) qui passent leurs journées, à longueur de vie, à tout faire pour compresser le temps ou pour le dilater, suivant les cas et les impératifs.

Si vous êtes étrangers à ce phénomène, faites -s’il vous plaît- un effort pour une fois (à chacun son tour !) pour essayer de nous comprendre.

Je vous l’accorde, c’est difficile et éprouvant, mais c’est dans un but tout spécialement humain, afin de resserrer nos liens, d’accepter les différences d’autrui en tentant au moins de les envisager.

Ce serait un bon début vers une réconciliation.

Je vous tends la main ; ne laissez pas passer cette occasion.

     J’aimerais, au moins une fois dans ma vie, avoir servi à quelque chose.

Si je pouvais aider un peu tous les éternels retardataires, que ce soit dans leur milieu professionnel ou dans leur vie privée, à faire mieux accepter le lourd handicap dont ils souffrent terriblement depuis toujours, je me sentirais peut-être moins coupable d’être né.   

Cette sorte de croisade me tient à cœur parce que j’ai trop souvent perçu l’incompréhension, ou le simple mépris, dans le regard de ceux qui devaient bien malgré eux subir tous nos retards ; c’était bien malgré nous, également.

     Je ne devrais peut-être pas m’avancer à ce point au nom de tous, mais j’ai cependant l’intime conviction que certains d’entre nous sont GE-NE-TI-QUE-MENT incapables d’être « à l’heure », celle officiellement reconnue par le plus grand nombre.

Ils n’y pourront, je pense, quasiment rien, parce que dans leurs gênes est inscrite cette impossibilité à maîtriser l’Espace Temps, une notion avec laquelle ils ne sont pas nés et qui, de ce fait, leur échappera toujours.

C’est ainsi.       

  L’Homme est imparfait, de naissance ; il faut s’y résoudre une bonne fois pour toutes.

Moi le premier !

A chacun ses tares, à chacun ses manques, ses incapacités et ses absences, ses combats perdus d’avance et cette part de lui qu’il ne parviendra, sans doute jamais, malgré tous les efforts consentis, à simplement améliorer.

     L’accepter déjà pour soi n’est pas forcément une partie de plaisir et, de plus, cela prend un temps (!) infini.

Alors, il serait peut-être plus simple, pour nous tous, d’admettre les faiblesses de chacun, afin de mieux rendre les nôtres supportables.

(© 2002/droits réservés)

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Si au contraire…

Posté par BernartZé le 9 mars 2009

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Toi (…qui n’est pas né) 

                                                                             

            Tu aurais des raisons de beaucoup m’en vouloir.

     Souvent, très souvent autrefois, j’ai songé à toi.

Aujourd’hui encore, cela peut -parfois- m’arriver.

En vain, évidemment, puisqu’il est trop tard pour l’un comme pour l’autre.

     A quoi peut bien tenir une « vie » ?

A une rencontre faite, ou non, au bon, ou au mauvais moment.

A un certain degré d’inconscience ?

A un excès de conscience, au contraire ?(!)

J’imagine déjà certains s’écrier en rétorquant d’emblée : « Quel égoïsme que de ne pas donner la vie ! ».

C’est nier rapidement qu’elle est (d’abord et dans tous les cas !) imposée !

     Passons sur les refrains les plus us(it)és du genre « c’est la plus belle aventure du monde » ; « c’est un tel bonheur ! » ; … ; « c’est si adorable ! »

C’est surtout oublier (ou n’y avoir jamais…réfléchi ?!) bien vite qu’il grandira et que, une fois né, le plus difficile restera à faire : c’est-à-dire…l’élever !

     Mon enfant…mon fils (ma fille), pense à la douleur, qui t’aura ainsi été épargnée, de naître et puis de vivre.

Toi mon fils, ma bataille…perdue d’avance, tu n’imagines même pas ce à quoi tu auras pu échapper !

Tu ne sais pas l’ascendance, l’hérédité et l’influence qui t’auraient -sans nul doute- marqué à vie !

Tu ignores encore tout le mal que j’aurais pu -involontairement- te faire en te donnant le meilleur de moi-même.

Comme une plante grimpante -avec tuteur(s)- tu aurais eu autant (?) de « chances » de bien que de mal pousser… !

Et ensuite ?

Aujourd’hui tu trouverais aisément tous les mobiles de ce bas monde de m’en vouloir et de me tenir pour responsable de la plupart de tes maux ; d’autres ont pu, avant toi, faire de même !

     Mon Dieu ! L’inconséquence des parents ; quelle belle bande d’amateurs (!)

            Ainsi, je t’aurai épargné des souffrances inhumaines que tu auras le bonheur de ne jamais connaître.

Figure-toi que ce n’est pas rien.

En cela, je suis…ton bienfaiteur !

Oui, j’ai sûrement bien fait de ne pas pas…de ne même pas pas m’envisager sérieusement père.

Et un patient de moins sur le divan d’un psy !!

     A cause de ton ascendance et de ta bonne mauvaise éducation, tu aurais très bien pu très mal tourner : cleptomane, ou alcoolique ; finir drogué(e) et/ou prostitué(e) ; faire bien plus que quatre cents coups, attaquer les petit(e)s vieux (-illes), t’en prendre -qui sait ?- aux caisses de leurs épargnes, aux bureaux de Poste, aux banques (malgré leurs propres faillites !…), et tuer par mégarde, voire délibérément !

J’en ai presque la nausée…

Mais, heureusement, je peux m’en laver les mains (!) en pensant à tout ce qui ne se produira jamais.

A ce grand soulagement, il est temps d’ajouter et de révéler -par souci de transparence- le tout premier (?) péril  auquel j’ai voulu -à toutes forces- me soustraire : celui de ne pas savoir…ne pas te mal aimer.

Selon moi (en mon fort intérieur !), tu m’aurais -forcément- été trop ou pas assez attaché !

J’aurais manqué de distance et de discernement.

J’aurais eu toutes les peines du monde à te donner le goût de la liberté et de l’indépendance d’esprit, en m’efforçant de ne pas trop t’influencer, tout en espérant -secrètement- réussir à te transmettre certaines valeurs fondamentales.

Et lors de ton adolescence, savoir vivre -sûrement- ton rejet, d’une manière ou d’une autre…

Des ponts coupés, définitivement, peut-être ; voire dans le pire des cas…

Non ! J’ai trop d’exemples funestes qui me viennent à l’esprit.

Ta mère et moi (n’est-ce pas la formule « consacrée » quand tout commence à déraper ?!) en aurions été marris…

     Je n’aurais pas su, je n’aurais pas pu…

Avec l’âge et le temps, il est devenu de plus en plus certain, selon moi, que le pessimisme et la paternité sont cruellement antagonistes !

            Et pourtant tant de gens -dits « adultes »- (f)ont des enfants comme ça, sans même y penser !

Avec eux, tu aurais sans nul doute eu ta chance…

(© 2009/droits réservés)

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Un peu de lecture inédite…

Posté par BernartZé le 9 février 2009

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L’eau de là

 

            Et de s’y replonger un demi-siècle plus tard. 

   Le temps, l’eau, les ponts aussi parfois, tout finit par passer et même couler…à pic !

Et de nous souvenir des fameuses voies sur berges où filaient à grand train des carrosses mordorés !!

Nous étions jeunes alors.

C’est les crinières au vent que nous caracolions en tête de folles montures ne demandant qu’à prendre de la vitesse, à l’excès [...]

    Cela n’empêche pas au dehors de pleuvoir et de pleuvoir encore.

Que d’eau et que de larmes impossible à sécher !

Il vente et ne neige plus, et d’un coup de balai nous nous sommes propulsés jusqu’en 2009 !

La trêve des confiseurs, les fêtes de fin d’année, les fèves et les galettes, tout est déjà passé, oublié et fort loin.

Et dès le premier mois gravir la même montagne, poussant le même rocher !

Tout à recommencer et faire semblant de croire à de nouveaux (enfin ?!) lendemains.

Seuls les optimistes les plus incurables éprouveront de grandes difficultés à comprendre que…plus on y croit de moins en moins, moins on y voit plus loin !

Et le bout de son nez peut -presque- symboliser le bout du bout du monde…

     Alors tous les bons vœux récemment entendus mais à peine écoutés, tous les espoirs émis par des proches désirant ainsi exprimer l’étendue de leur compréhension (compassion ?), tout cela et plus est déjà hors jeu, hors champ, de celui des possibles.

Est-il pour autant temps tant tentant d’attenter à ses jours (mal) comptés ?!

Est-il lieu de se plaindre, de gémir et de se lamenter jusqu’à ne plus répertorier âme qui vive à cent lieues à la ronde ?

A chacun de choisir, de noyer son chagrin en touchant le fond d’une piscine, de s’offrir -en pleine récession- la dépression du siècle ou de…sauter à la corde.

     Ceci étant convenu, jouons un peu à Sisyphe avec son rocher ; attention…jouons et non pas philosophons doctement !

Prenons, par exemple (!), le cas classique de l’être humain (sans différentiation de sexe) condamné au rythme effréné « métro-boulot-dodo », au cours d’une bonne quarantaine d’années de carrière dans la vie active !

Parvenu à l’âge canonique de la retraite, sans doute entre soixante et…soixante-dix ans (prévoyons « large », vu ce qui semble se profiler à l’horizon !), quel -premier ?- bilan sera-t-il susceptible de tirer ?

Le tirera-t-il à boulets rouges pour tout le temps perdu, noirs en cas de désespoir chronique ou bien sous forme de bulles roses ?…

Ou tout un arc-en-ciel de couleurs et de nuances s’offrira t-il à lui ?…

Bon, laissons de côté ces obscures métaphores climatiques et concentrons-nous enfin sur l’essentiel.

     Soit la seule et unique question qui vaille réellement la peine d’être posée :

       – « A quoi bon vivre ? » 

            Soit…c’est tout à fait sérieux, soit ça ne l’est pas tellement du tout !

Pour l’aspect « sérieux » de ce problème typiquement existentiel, j’invite chacun à se reporter aux mille et cent un traités, essais, romans ou livres ayant déjà abordé le sujet sous toutes ses formes et autres coutures.

Pour les autres, rien ne les oblige -non plus- à poursuivre cette lecture.

     Il n’empêche que la question cruciale reste posée !

Quelqu’un, en son temps, l’avait brillamment circonscrite à la célèbre formule (en v.f.) :

« Etre ou ne pas être,… »

Sir William S. nous ayant lâchement abandonnés à nos tristes sorts de mortels il y a près de quatre siècles, personne ne saura (sans doute ?) nous dire s’il est, depuis, lui-même un peu plus éclairé sur cet affreux et bouleversant tourment !

Voilà pourquoi de petits rigolos se sont autorisés à décliner, plus ou moins brillamment, son fameux aphorisme en : « Etre ou ne pas naître » ; « Naître ou ne pas naître » ; « Naître et ne pas être »…

De quoi s’interroger davantage et se perdre définitivement dans un dédale d’interrogations pointées en direction, voire en plein cœur de chaque esprit humain !

Personne n’en sortira vivant, c’est sûr !!

     Etrangement, cependant, une vaste majorité d’individus entassés du côté occidental de ce bas monde, s’arrange comme elle peut en faisant semblant de se croire immortelle.

C’est fou, non ?!

Et de tout faire pour éviter de penser à la mort in fine

Un Hindouiste (ou un Bouddhiste…) nous trouverait-il plus particulièrement pathétiques ou simplement inconscients ?

Que n’a-t-on pas inventé de ce côté-ci de la planisphère pour tenter d’oublier notre…très prochaine décomposition corporelle !?

Tant et si bien que le virus a largement gagné bon nombre de pays orientaux, grignotant du terrain d’année en année, au grand dam des purs esprits comme…des moins nantis.

Car, pour étouffer ses angoisses, le commun des mortels ne trouve souvent rien de mieux que d’emmagasiner, regrouper ou entasser le plus de biens matériels possible.

Parfois, il flambe, aussi.

Afin d’être aperçu de loin, par d’autres supposées étoiles prétendant redessiner un autre firmament !

Et go ! En avant…toutes les vanités terrestres !

            Néanmoins, chacun devant, tous les jours, les mois, au fil des ans, hisser en haut de sa propre pente son rocher initialement attribué, gardons-nous de le lapider pour avoir d’autres vies abusé.

Et faute de réponses satisfaisantes, envisager de remonter à la source, tel le saumon de rivière (?), dans l’espoir, qui sait, de revivre sa naissance en se souvenant du temps où tout était beaucoup plus simple dans l‘élément liquide…?

(© 2008/droits réservés)

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Du vécu (ou presque)…

Posté par BernartZé le 23 janvier 2009

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Glouton, va !

 

         Et…je suis carrément bi-don-né !!

     Kafka (le Grand !) aurait trouvé bien à redire et surtout à écrire, sans le moindre doute.      

N’étant pas lui, mais juste moi (seul), je vais devoir me contenter de ce que je pourrai.

Ce sera évidemment moins pertinent, moins précis, moins tranchant, moins juste.

Désolé, mais il faudra se contenter de ça

     Tout d’abord, vive le XXI ème siècle, ses rapports inhumains (voire entièrement déshumanisés), son empressement, sa précipitation, son enthousiasme et sa vivacité, sa propension à encenser ou à brûler, sans jamais tarder !!

Pas de perte de temps, le moins possible d’argent ; des gains toujours plus grands, rapides et/ou indécents et ce rouleau compresseur qui avance sans cesse, surtout, sur tout le monde, ou presque.

Et mon (propre) cas au milieu de tout ça ; mon petit nombril à moi ?!

Oserai-je cet aveu ?

Comment dire l’innommable, que d’autres, bien avant moi, ont certainement vécu et supporté vaillamment ?

Allez ! Puisqu’il le faut, je me lance et déclare : oui, cela m’est également arrivé récemment !

Et je n’ai pu agir.

Et je patiente encore, ou je tente de le faire…

     Un beau midi, ou presque, en début de semaine, ou presque, j’ai eu la presque bonne idée d’avoir besoin de retirer très peu, ou presque, d’argent.

N’ayant plus que quelques très petits euros en poche, j’ai éprouvé la nécessité de glisser aussi dans mon porte-monnaie le plus petit de tous les billets distribués par un petit nombre de banques via leur machine à sous.

Mon organisme bancaire étant de ce nombre, je ne comptais pas épuiser ses ressources en valeurs fiduciaires.

Et cependant, en un instant, fut annulée ma transaction sans autre forme d’explication, ni de procès, évidemment !

Et pire encore, la Bocca della Verità en moins d’une seconde décida de garder ma carte avalée !

Bouche bée, je suis demeuré !

Interdit un court moment, je ne pus que saisir un papier me le stipulant.

Comme s’il m’avait été nécessaire de le lire pour en croire mes yeux ébaubis.

Un instant effaré, j’ai dû rapidement réagir, mon rendez-vous suivant ne pouvant souffrir de retard.

     Et dans l’après-midi, au lieu de partir, comme prévu, m’ébrouer dans un espace aqueux et fermé, j’ai dû faire face à une situation inédite, dans le but de récupérer mon bien et de comprendre, si possible, le pourquoi du comment de ce fâcheux événement.

En dépit d’une flopée de coups de fil à des numéros de téléphone plus ou moins surtaxés (et un hourra supplémentaire pour cette chère société de consommation qui nous embrasse et nous égorge toujours avec le même sourire malicieux !), je suis resté coi.

Pourquoi ?  

Tout simplement parce que, en dépit d’une situation peu glorieuse mais contractuellement valide, j’ai cru comprendre que je n’étais pas suffisamment solvable à l’instant « T ».

Vingt-quatre heures plus tard (d’après ma petite quête de renseignements), j’en ai appris de bien belles sur les pratiques bancaires, de belles vertes et pas vraiment mûres !

Demeuré pendu au fil du téléfon durant un temps infini, j’ai tout de même survécu.

Non sans avoir appris qu’il était plus rapide de faire fabriquer une nouvelle carte bancaire (à condition d’en assumer les frais, bien sûr !) que de remettre la main sur celle qui avait été malencontreusement gobée par la gloutonne bouche incriminée plus haut !

Un comble ?…

Mais non, bien sûr !

Rien que de très logique dans la logique intra-utérine de la banque du 3ème millénaire : toujours plus, quitte à ce que cela apparaisse -en négatif- dans une valeur absolue supérieure !

Qui songerait à compter encore dans cette logique totalement aberrante ?!

Et qui n’est pas content, peut bien se dépêcher d’aller coucher dehors, sous un pont ou ailleurs !

         Vu sous cet angle…

(© 2009/droits réservés)

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Un peu de lecture inédite…

Posté par BernartZé le 13 décembre 2008

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Fauché par un chauffard en marchant sur une mine !

 

            Tranquillement je descendais, le nez au vent, le boulevard St James ou John ou…je ne sais plus trop, ce qui n’a d’ailleurs aucune importance.

C’était l’automne, juste une semaine avant l’hiver.

Il ne faisait ni froid, ni chaud, ni soleil, ni pluie et tout m’était égal, ou presque.

J’allais à mon rythme habituel, toujours en retard, toujours pressé, pas vraiment sur le trottoir, beaucoup sur la chaussée.

Je pensais…j’ai oublié.

Mes écouteurs bien vissés dans mes tympans, j’avançais en musique.

Laquelle ? C’était il y a des années, alors ce genre de détail…!

     Soudain…

Oui, parce que ça s’est passé…euh…disons assez brutalement.

Du genre : avant, je marchais normalement ; après, plus du tout.

Et je me suis ensuite contenté de…râper de tout mon long le macadam sur quelques mètres.

Entre temps, difficile à dire, vu que je n’ai justement rien vu, ayant omis de régler mes rétroviseurs de piéton empiétant sur une partie de la chaussée.

Un coup violent me fut porté dans le bas du dos qui me fit trébucher et basculer en avant, me conférant une accélération certaine.

Quoique me trouvant aux toutes premières loges, j’aurais eu bien du mal à témoigner alors du déroulement des opérations.

J’étais à terre, assurément !

Après avoir longuement (?) frotté le bitume, plus sur le flan droit que sur le dos, ma course a cessé et j’ai vu d’en deçà passer…un train ? Une vache ?

Non, un bus, tout simplement !

Et il passa si près de ma tête…

Pas suffisamment, apparemment, pour que je puisse lire son numéro.

Mais c’est ma faute : je n’avais pas pensé à chausser mes lunettes.

Je suis parfois si distrait !

            J’ai oublié quelques menus détails de ce petit événement : ce n’est tout de même pas tous les jours que l’on se fait bousculer -renverser !- par un train, une vache, un bus ou un deux roues !

Parce que, réflexion faite, seul un chauffard, sur sa monture motorisée, a pu me faire ainsi basculer en avant d’un coup de pied savamment ajusté dans le bas de mon dos.

     Tout s’est déroulé si rapidement que je n’ai rien pu apercevoir dans mes rétroviseurs mal réglés (pour ne pas dire…absents), ni parer !

Etrangement, ce dont je me souviens parfaitement, que je n’ai bizarrement pas du tout oublié, c’est une surprenante sensation que je ne m’explique toujours pas aujourd’hui.

Celle à laquelle je ne puis donner un autre nom que celui de compactage mental.

Comment mieux dire ou raconter ?

Sitôt le sentiment de ma chute avéré, j’ai perçu, quelque part dans ma conscience, un déclic se produire.

Une sorte de pilotage automatique avait remplacé les commandes habituelles de mon cerveau.

Sa mise en route, son déclenchement soudain, avait pour unique dessein de tenter de retenir de toute mon énergie intérieure la plus insoupçonnée…tous mes morceaux ; ceux de mon corps, à commencer par les os articulés de mon crâne !

Comme si une force centripète avait agi en moi pour ne rien lâcher ni perdre un seul bout de ma carapace !

Rien ne devait extérieurement se briser, à condition de ne plus faire qu’un, tel un roc !

Et c’est ce qui s’est miraculeusement produit.

Pour être exact, je crois bien avoir d’abord rebondi sur le goudron avant d’aller m’étaler davantage sur quelques mètres !

Petit, mais énergique, frotti-frotta sur le côté droit, le temps de me faire arracher quelques cheveux, griffer sauvagement une épaule de parka et une cuisse de jeans.

A un moment ou l’autre, les souvenirs savent toujours revendiquer leur prix !

Dès la reprise de mes premiers esprits, je me suis relevé d’un bond, ou presque ; toujours, en toutes circonstances, garder la tête froide et rester le plus digne possible.

Il était temps, après mon lamentable étalage !

J’ai regagné la rive la plus proche, un trottoir, sitôt remis sur mes deux pieds.

Entre temps, je crois me rappeler un automobiliste, le seul, qui avait eu l’idée de s’arrêter pour prendre de mes nouvelles et se préoccuper de mon état.

Et c’est dans son regard que j’ai lu le péril qui m’avait frôlé : tout à la fois la violence du choc et la proximité du bus passant inopinément par là et que j’avais vu, la tête à l’envers, me tutoyer dangereusement de ses roues arrières.

Le « conducteur inquiet » avait même l’air surpris que je me tienne à nouveau debout et que je décline, sans hésiter, son offre de me conduire à l’hôpital le plus proche !

Qu’avait-il vu de l’incident ?

Je l’ignorerai toujours et je ne saurai jamais traduire l’effroi fugace de son regard…

     Une fois à l’abri du danger, de la curiosité des passants, du flux comme du reflux de la circulation du boulevard, j’ai pu recompter tous mes os et abandonner là, sur un coin de trottoir, une ou deux touffes de cheveux.

Un moindre mal, en somme.

            Bien plus tard chez moi, j’ai eu le loisir d’admirer mon tout nouveau et large tatouage violacé, qui s’était développé en haut de ma cuisse droite, pour me rappeler à l’ordre : cela, dorénavant, m’apprendrait à marcher, en toute confiance, au beau milieu de la chaussée !

     Et, la semaine suivante, sur le même boulevard, je reprenais mes bonnes vieilles habitudes…

(© 2008/droits réservés)

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