Un peu de lecture inédite…
Posté par BernartZé le 19 juin 2008
Sus au sushi ! !
Hue ! Dia ! Ruons-nous tous mes frères et sœurs !
N’hésitez plus, allez de l’avant ! Si vous n’avez jamais osé y goûter, vous ne savez vraiment pas ce que vous perdez !
Il est impératif de ne pas mourir avant d’en avoir au moins mangé une fois !
Je vous jure qu’il s’agit là d’un véritable délice ! Promis !
Pas satisfait…pas remboursé ! Je ne puis être tenu pour responsable de vos mauvaises éducations de palais.
Oubliez vos habitudes gastronomiques et vos attirances immodérées pour les bons produits de votre terroir, ceux qui vous ont vu (et fait) grandir et vous ont gavés depuis la classe biberon, ou presque.
Méfiez-vous, votre foie bien gras pourrait tout prochainement achever ses beaux jours sur une table de convives avec lesquels vous aviez si souvent festoyé ! Cela vous guette !
Vous les gaverez ; ils vous en voudront à mort, et garderont un très mauvais souvenir de votre passage ici-bas.
C’est une très bonne méthode, peu élégante mais assez sure, pour se faire des ennemis jusque dans l’au-delà.
Et franchement, dès à présent, vous pourriez éviter cela.
Mettez-vous aux sushis ! Sans remords ni regret, vous n’en reviendrez pas !
Ne dites pas « Non ! » sans avoir, ne serait-ce qu’un tout petit, essayé ! J’imagine aisément, vous vous répétez « Beurk ! Du poisson cru, quelle horreur ! ».
D’abord, tous ne sont pas toujours « crus crus », mais parfois aussi un peu marinés, et puis, si réellement vous êtes du genre « aussi fragile de la panse que de la tête » et que vous perdez tous vos moyens devant le vaste et inquiétant monde inconnu, dites-vous juste que vous n’en mourrez pas et qu’au pire vous aurez quelques problèmes digestifs (principalement psychosomatiques) et vous en sortirez grandis et fiers d’avoir au moins essayé.
Votre courage et votre bravoure feront l’admiration de tous et l’on en parlera encore très longtemps dans les chaumières.
Votre petit sacrifice n’aura pas été vain.
Oups ! J’allais oublier : ce chapitre ne concerne évidemment pas ceux qui sont, de naissance (uniquement ! un certificat médical sera exigé avant la sortie), allergiques au poisson (cuit, cru, en sauce, peu importe) ; eux seuls sont autorisés à directement passer au suivant.
Mais si vous êtes de l’étoffe dont on fait les véritables héros (évitez une liaison inopportune à la lecture des deux mots précédents), vous saurez franchir tous les obstacles, ne pas entendre les paroles décourageantes et trouver au plus profond de vous l’énergie nécessaire pour…oublier vos à priori culinaires et relever ce défi.
Et alors là !
Une voie royale s’ouvre devant vous, c’est tout un monde de plaisirs qui s’invite gracieusement à votre table. Vous ne saurez plus où va votre préférence : le saumon, le thon rouge, les crevettes, le chinchard, la daurade, le concombre, les radis, le crabe…?
Et quel sera votre point faible ? Sashimi ? Maki ? Sushi ? Les trois, comme moi ?
Vous pourrez goûter plein de combinaisons possibles : Maguro sushi + Shake sashimi + Kappa maki, ou bien Tai sashimi + Tekka maki + Ebi sushi, ou alors…
Non, j’arrête là, je plaisante et en plus je triche en ayant mes « antisèches » sous les yeux !
Je tenais juste à préciser toute la richesse de vos prochains menus.
Et je ne vous ai même pas parlé de la soupe Miso, du wasabi, du gingembre,…ni même du riz blanc, tout blanc, mais si bon avec de la sauce de soja !
Mais si, malgré tous mes efforts déployés pour vous faire venir l’eau à la bouche, vous faites toujours de la résistance en restant de marbre et totalement hostile à cette honnête proposition aventureuse, je vais commencer à penser que votre cas est assez désespéré.
Peut-être faites-vous partie de ces gens, fort respectables au demeurant qui, lorsqu’ils voyagent à l’étranger à la découverte d’un nouveau monde, font des pieds et des mains pour retrouver leur pain beurré du petit-déjeuner, leur entrecôte frites à midi et un bon petit cassoulet le soir, histoire de passer une bonne nuit…à digérer ?
Quel dommage ! N’est-ce pas se priver partiellement du plaisir d’être ailleurs que chez soi, sans les habituels repères ni la moindre assurance de savoir ce qui nous attend sur le fascinant chemin qui mène vers l’étrange, bref le « pas familier » ?
Mais non je ne pontifie pas, je bêtifie tout au plus !
J’avais un tel désir de donner l’envie de découvrir le Monde du Sushi, qu’il ne faut pas trop m’en vouloir si j’ai pu paraître un peu insistant, voire parfois importun, envahissant, directif, désobligeant, désagréable…
Bref ! C’est promis, je ne recommencerai plus, enfin j’essayerai.
Ceci dit, il est toujours temps pour chacun de retourner sans dommages à ses préférences culinaires, et autres.
Je repars en Orient…
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